Jeunesse

Georges Ibrahim Abdallah est né à Kobayath – Akkar, dans le Nord du Liban, le 2 avril 1951. Il a suivi ses études à l’Ecole Nornale à Achrafieh, et en est sorti diplômé en 1970. Georges Abdallah a grandi à une époque où la crise structurelle de l’entité libanaise devenait de plus en plus insurmontable. C’est l’époque où pour conjurer tout changement et contrer la radicalisation du mouvement des masses populaires et de la jeunesse, la bourgeoisie n’hésita pas à pousser vers la guerre civile confessionnelle.

L’affirmation de la réalité révolutionnaire palestinienne sur le devant de la scène régionale et libanaise a démultiplié la portée des diverses
luttes sociales au début des années 70. A la veille de la guerre civile de 1975, la crise du système a changé de nature et la portée des enjeux s’est modifiée. Les ‘ceintures de la misère’ autour de Beyrouth, les villes et les villages du Sud et les camps de réfugiés aux abords des principales villes incarneront dès lors et pour de longues années les enjeux locaux, régionaux et internationaux du mouvement révolutionnaire…

Massacre de la Quarantaine, Beyrouth 1976

Massacre de la Quarantaine, Beyrouth 1976

Cette réalité de lutte, de résistance et de sacrifice a construit la conscience politique de Georges Abdallah et déterminé son engagement révolutionnaire. Il choisit la résistance face aux massacres de masse perpétrés par les bourgeois confessionnalistes de tous bords et leurs alliés israéliens et franco-américains et commence son engagement politique dans les rangs du Parti National Social Syrien (PNSS, progressiste et panarabe) pour rejoindre ensuite la résistance palestinienne, en adhérant au FPLP.

L’invasion israélienne de 1978

Le 14 mars 1978, trois jours après l’action d’un commando palestiniens infiltré au Sud-Liban contre un bus, l’armée sioniste envahi le Liban pour y détruire les bases des organisations palestinienne au sud de la rivière Litani (qui marque la frontière du Sud-Liban). L’armée sioniste tue 1186 civils libanais, provoque le départ de 285.000 réfugiés, endommage 82 villages et rase complètement six d’entre eux. Georges Abdallah combat dans les rangs du FPLP cette invasion et sera blessé à cette occasion.

Cette invasion entrainera le conseil de sécurité de l’ONU à voter une résolution stipulant le retrait de l’armée israélienne et mettant en place une force « d’interposition » (la FINUL). Israël contourne cette résolution en remettant le Sud-Liban à une milice de Libanais chrétiens à sa solde, l’Armée du Liban Sud (ALS), qui fera régner une terreur blanche dans la région (ouverture du camp de concentration de Khiam).

Opération Litani (mars 1978)

Opération Litani (mars 1978)

L’invasion israélienne de 1982

Après des mois d’agressions en tout genre (bombardements aériens et navals, raids héliportés, attaques menées par l’intermédiaire de supplétifs mercenaires comme l’Armée du Liban Sud), l’armée israélienne envahit le Liban le 6 juin 1982.

L’armée israélienne a perdu 670 soldats. 18.000 combattants arabes sont morts durant cette guerre [[Soldats syriens, combattants de la gauche libanaise et des organisation palestiniennes]]. Des centaines de militants arabes capturés et ‘disparus’ dans les camps d’Ansar et de Khiam. Le bilan final de l’opération ‘Paix pour la Galilée’ est éloquent: 25.000 morts, 45.000 blessés, Beyrouth dévasté par des semaines de siège et de bombardements.

Invasion du Liban de 1982

Invasion du Liban de 1982


Massacres de Sabra et Chatila

Massacres de Sabra et Chatila

Les 16 et 17 septembre, c’est le massacre de Sabra et Chatila (deux camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth-Ouest. L’armée israélienne qui a encerclé ces deux camps vides de tout combattants palestiniens laisse entrer les tueurs des milices fascistes chrétiennes et observent le massacre. Entre 1000 et 5000 civils désarmés sont froidement assassinés.

Les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises

Cette invasion fut perpétrée avec la complicité générale des puissances occidentales. En réaction, des combattants libanais et arabes allèrent porter la guerre contre le sionisme et l’impérialisme dans le monde. Ce fut le cas des Fraction Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) qui entrèrent en action en Europe, et dont les principales actions, extrêmement ciblées et précises, furent la tentative d’attentat contre Christian Edison Chapman, le responsable en second à l’ambassade américaine en France (12 novembre 1981); l’exécution du colonel Charles Ray, l’attaché militaire à l’ambassade américaine en France (18 janvier 1982); l’exécution de Yakov Barsimantov, le secrétaire en second à l’ambassade israélienne en France et, surtout, responsable du Mossad en France (abattu par une jeune femme le 3 avril 1982); la tentative d’attentat contre Rodrigue Grant, l’attaché commercial à l’ambassade américaine en France, qui se solda par la mort de deux artificiers de la police française qui tentaient de désamorcer la bombe placée sous la voiture du diplomate (22 août 1982); la tentative d’attentat de Robert Onan Home, le Consul Général des Etats-Unis à Strasbourg, qui échappa de peu aux balles tirées contre lui le 26 mars 1984.

Voici un des communiqué des FARL (celui de l’action contre Yacov Barsimantov):

Nous, FRACTION ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE LIBANAISE, nous nous adressons à tous ceux qui condamnent la terreur et le terrorisme, à tous ceux qui militent pour l’abolition de la société d’exploitation et de guerre. Nous avons exécuté YACOV BARSIMANTOV.
La presse impérialiste et les gouvernements qui soutiennent l’impérialisme, comme le gouvernement Français, crient au «terrorisme». Qui sont les terroristes ? Ceux qui tuent un jeune Cisjordanien parce qu’il résiste à l’annexion de son pays par Israël, ceux qui bombardent les populations civiles du Sud Liban, ceux qui tuent aveuglément et osent se réclamer d’un pseudo «cessez le feu».
Nous, nous attaquons ceux qui organisent le génocide du peuple Palestinien. Nous, nous sauvegardons la vie des innocents même au péril de notre propre sécurité.
Depuis sept ans le peuple Libanais subit la guerre. Depuis sept ans l’impérialisme, sous le couvert de la lutte contre les «fanatiques Palestiniens», détruit tout ce qui est progressiste au Liban.
C’est notre droit de nous défendre.
C’est notre droit aussi d’attaquer l’impérialisme partout où il sévit et en particulier là où il bénéficie du soutien politique du gouvernement en place.
Nous poursuivrons notre guerre à la guerre impérialiste jusqu’à la victoire.
À bas l’impérialisme Américain et ses mercenaires Européens.
La Victoire ou la Victoire.
Fraction Armée Révolutionnaire Libanaise
Paris. le 7 avril 1982

Le 6 août 1984. Les douaniers italiens arrêtent dans le train Ljubljana-Rome-Paris un jeune homme de 19 ans, Abdullah el-Mansouri, qui transporte environ huit kilos d’explosifs et qui se rend à Paris. Abdullah el-Mansouri ne dira rien, mais c’est semble-t-il en étudiant l’achat du ticket que la police italienne arrête Joséphine Abdo Sarkis (26 ans) et Daher Feriol Fayez (23 ans). Ils seront condamnés l’année suivant par un tribunal de Trieste à 15 années de prison.

Arrestation

Les autorités françaises arrêtèrent Georges Ibrahim Abdallah le 24 octobre 1984, après qu’un groupe du Mossad et quelques-uns de ses agents libanais l’eurent suivi à Lyon. L’incarcération n’était motivée que par la détention de vrais-faux papiers d’identité: un passeport délivré légalement (avec une identité fictive) par les autorités algériennes.

Les autorités françaises avaient promis au gouvernement algérien la mise en liberté de Georges Ibrahim Abdallah. Dans ce but, elles avaient envoyé le chef du département des services secrets français (DST) en Algérie pour en informer le gouvernement algérien. Dans le journal-mémoire qu’il a fait éditer, Jacques Attali, le conseiller du président français François Mitterand, écrivait: ‘Jeudi 28 mars 1985. Ive Bonnet, patron de la DST, envoyé à Alger, explique qu’Abdallah, arrêté à Lyon, sera libéré pendant l’été en raison des faibles charges qui pèsent contre lui. Les Algériens lui répondent que le Français enlevé au Liban, Pyrroles[[En réalité Peyrolles; il s’agissait d’un diplomate français en poste à Tripoli, au Nord du Liban]], sera relâché si Abdallah l’est aussi. On obtient que celui-là précède celui-ci.'[[Verbatim, tome l. Deuxième partie Chronique des années 1983-1986, p. 1202]]. Jacques Attali toujours: ‘Lundi 24 mars 1986. Réunion chez le Président (Mitterrand) avec Ulrich (représentant Jacques Chirac), Giraud, Raimond, le général Forey et Jean-Louis Bianco. Le Président: ‘… la DST avait été autorisée à dire aux Algériens (qui servaient d’intermédiaires) que la libération d’Ibrahim Abdallah était envisageable dans le cadre de la loi française. La DST a sans doute dit aux Algériens: on va le libérer tout de suite… »[[Verbatim, tome lI. Chronique des années 1986 – 1988, Fayard, Paris, 1995, p.25]]

Mais les autorités françaises ne respectèrent pas cet engagement. Georges Ibrahim Abdallah fut traduit devant le tribunal le 10 juillet 1986 pour détention d’armes et d’explosifs; une sentence de quatre années d’incarcération fut prononcée. Il refusa le procès mais n’objecta pas. Les Français manquaient à leur promesse.

Georges Ibrahim Abdallah à son procès

Les autorités françaises étaient alors soumises à une pression directe des États-Unis. Le président américain Reagan lui-même aborda le sujet du procès de Georges Ibrahim Abdallah lors d’une rencontre avec le président français Mitterrand. De nombreuses immixtions américaines s’étaient exercées pour pousser les autorités françaises à ne pas relâcher Georges Ibrahim Abdallah. Les États-Unis s’étaient constitués partie civile dans le procès. Les pressions sionistes ne manquaient pas non plus. Attali : ‘Vendredi 27 juin 1986. A l’ambassade de France à La Haye, petit déjeuner traditionnel entre François Mitterrand et Helmut Kohl… François Mitterrand: ‘… Le conseiller pour la Sécurité de Ronald Reagan, John Pointdexter, nous télégraphie pour nous mettre en garde contre une éventuelle libération d’Ibrahim Abdallah avant son procès et avant que les autorités américaines n’aient toutes les preuves relatives aux charges contre lui. Son gouvernement, rappelle-t-il, s’est porté partie civile dans ce procès, et le Président américain y voit une occasion de démontrer la capacité et la volonté des sociétés démocratiques de faire pleinement justice contre ceux qui sont accusés de commettre des actes de terrorisme.’ Pourquoi nous écrit-on cela? Nous ne savons rien de ce dont il retourne. Les Américains sont-ils au courant des tractations engagées à ce sujet par le gouvernement à l’insu de l’Elysée[[La France est alors sous le régime de la cohabitation: en raison du décalage des élections parlementaire et présidentielle, le gouvernement est de droite et la présidence (‘l’Élysée’) de gauche. Le gouvernement menait en de nombreux points sa propre politique, en veillant à en écarter la Présidence.]]?'[[Verbatim, tome lI. Chronique des années 1986 – 1988, p. 103, 104 et 105.]]

Les attentats massacres, le CSPPA, l’intox

A ce moment, la France était sous l’effet d’une série d’attentats aveugles à Paris entre 1986 et 1987, et qui avaient fait de nombreuses victimes françaises innocentes (13 morts et plus de 300 blessés). Ces attentats étaient revendiqués par le CSPPA (Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes) qui exigeait la libération de Georges Ibrahim Abdallah, du Libanais lié aux services secrets iraniens Anis Naccache et de Varoudjian Garbidjian, un militant de l’Armée Secrète Arménienne pour la Libération de l’Arménie (ASALA). En fait, ces attentats étaient commis par un réseau proche de l’Iran, dirigé par le Tunisien Fouad Ali Salah, qui entendait faire payer à la France son soutien à l’Irak dans la guerre contre l’Iran.

Il est apparu par la suite que les services français savaient (sans en avoir identifier précisément les auteurs) de quel côté venaient ces attentats massacres. Mais à ce moment, les autorités françaises négociaient et débattaient avec les commanditaires du CSPPA (négociations secrètes qui d’ailleurs aboutirent et virent la libération des agents iraniens détenus en France). Pour couvrir ces négociations secrètes et rassurer l’opinion publique française (en la désinformant), les services secrets français accusèrent les frères de Georges Ibrahim Abdallah de ces attentats.

Les autorités françaises offrirent des sommes d’argent pour tout renseignement concernant les frères Abdallah. Elles diffusèrent les noms des frères dans le monde entier pour qu’ils soient poursuivis, et firent afficher leurs photos dans tous les postes frontières et dans les lieux publics en France. Les frères Abdallah nièrent immédiatement ces accusations calomnieuses à travers des conférences de presse. Les ‘informations’ sur lesquelles les services secrets français prétendaient s’appuyer provenaient des rapports du Mossad et de ceux de l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, Jean-Paul Mazurier, qui était devenu toxicomane et que les services secrets utilisaient comme informateur et comme désinformateur. Le syndicat des avocats le chassera plus tard de ses rangs, lorsque cette affaire fut rendue publique[[Cf le livre de Laurent GALLY: L’Agent noir. Une Taupe dans l’Affaire Abdallah]].

Article sur Mazurier

Article sur Mazurier

Officiellement sur base de l’étude des documente trouvés à Lyon chez Georges Abdallah, une commission rogatoire ordonnant la perquisition d’un appartement parisien, rendue par la juge d’instruction Kleidmann dès le 27 octobre 1984, est exécutée le … 2 avril 1985 au matin, juste avant la libération conditionnelle de Georges Abdallah ! On y trouve 23 kilos d’explosifs, des 3 détonateurs, des armes et des munitions, parmi lesquelles le pistolet tchèque qui a servi aux actions contre Roy et Barsimentov.

Le second procès

Le premier mars 1987, les autorités françaises jugèrent une deuxième fois Georges Ibrahim Abdallah sur base de cette ‘découverte’ tardive et miraculeuse. Il fut accusé de conspiration dans des actes terroristes (d’avoir fondé les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises et d’en avoir planifier les opérations). Un verdict de condamnation à perpétuité fut prononcé. Pour ce procès, les autorités françaises avait constitué une tribunal spécial antiterroriste pouvant prononcer ses verdicts sur base des données fournies par les services secrets, sans avoir recours aux preuves juridiques ou aux témoins, contrairement aux codes de procédure. Absolument personne ne s’était présenté en témoignage de l’implication de Georges Abdallah dans tout ce qu’on lui attribuait comme charges.

La condamnation à perpétuité de Georges Abdallah et l’accusation lancée contre ses frères servirent à désinformer le peuple français sous le choc des attentats-massacres du CSPPA, à satisfaire les Américains et les sionistes, et à faire apparaître la France comme un pays pouvant combattre le terrorisme.

La détention

En prison, comme en témoignent les textes que nous publions dans cette brochure, Georges Ibrahim Abdallah a continué a défendre la cause des peuples. C’est ainsi qu’il a adhéré à la Plate-forme du 19 juin 1999 qui a réuni dans une communauté de lutte une centaine de prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes, et qu’il a participé aux grèves de la faim de solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en Turquie. En août 2002, en solidarité avec les prisonnières palestiniennes détenues à Neve Tirza (Israël) en grève de la faim pour dénoncer les humiliations quotidiennes dont elles font l’objet dans les geôles sionistes, Georges Ibrahim Abdallah et plusieurs dizaines de prisonniers détenus à Moulins (en fait, presque tous les prisonniers de la centrale) ont refusé le repas de l’administration pénitentiaire. Cette initiative lui a valu d’être, en compagnie de deux autres prétendus ‘meneurs’ placé pendant plusieurs mois à l’isolement, à la prison de Fresnes.

Georges Abdallah a encore comparu le 1er décembre 2010 devant un tribunal de Tarbes pour « refus de se soumettre à un prélèvement ADN ». Il avait été condamné à trois mois de détention pour ce refus. Trois mois de détention alors qu’il est condamné à perpétuité !

Georges Ibrahim Abdallah

Georges Ibrahim Abdallah

Le refus de libération

Depuis 1999, la libération de Georges Ibrahim Abdallah ne requiert pas de recours en grâce particulier, elle est possible juste par un simple arrêté administratif du Ministère de la Justice, conformément au code pénal français qui rend cette libération possible après quinze années d’incarcération.

En novembre 2003, la juridiction régionale de libération conditionnelle de Pau avait autorisé la libération de Georges Ibrahim Abdallah à condition qu’il quitte la France immédiatement. Sur ordre du ministre de la Justice Dominique Perben, le procureur général de Pau avait aussitôt fait appel de cette décision, saisissant de facto la juridiction nationale. La juridiction nationale de libération conditionnelle a rendu son verdict le 15 janvier 2004, en décidant le maintien en prison de Georges Ibrahim Abdallah, décision conforme aux conclusions de l’avocat général et au souhait du ministre…

Février 2005, Georges Ibrahim Abdallah présente une nouvelle demande de libération conditionnelle. Septembre 2005, le Tribunal de Grande Instance de Tarbes, présidé par le même juge qui avait statué positivement à la première demande de libération en 2003, rejette cette demande. Septembre 2005, appel de cette décision introduit par Georges Abdallah. Février 2006, nouveau refus.

Georges Ibrahim Abdallah a déposé une nouvelle demande de libération conditionnelle le 6 février 2007. Elle devait être examinée le mardi 26 juin 2007 à 15H30, soit quasiment à la limite du délai maximum de 6 mois autorisé par la loi. Rappelons que maintenant en France la justice d’exception s’effectue par Vidéoconférence. L’accusé est seul, ou avec son avocat, face à des caméras dans son lieu de détention, entouré de gardiens. Les juges, avocats des parties civiles, procureur quant à eux siègent à Paris dans les locaux du Palais de Justice. Le 6 février, personne ne savait faire fonctionner les caméras ! L’examen de la demande a donc été repoussé après les vacances judiciaires, au 4 septembre. Après un nouveau report, la demande sera rejetée le 10 octobre.

20 décembre 2007, la demande de libération conditionnelle de Georges Abdallah est examinée en appel. L’audience est fixée le 31 janvier 2008, puis reportée au 17 avril, puis au 4 septembre, puis au 8 janvier 2009, au 26 mars 2009 !!!
La cour va se baser sur un avis de la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté de Paris rendu le 22 janvier 2009 concernant Georges Ibrahim Abdallah:
« Il [Georges Ibrahim ABDALLAH] revendique ses actes et les justifie par son engagement politique ; il se présente comme un « résistant » qui, à l’époque, luttait par la violence contre l’occupation du LIBAN par ISRAEL, avec la complicité des ETATS-UNIS.
(…)
La commission constate que Georges Ibrahim ABDALLAH n’a aucunement renoncé à la lutte armée et à l’action terroriste, y compris en France. Sa dangerosité est démontré par son indifférence pour le sort des victimes et la force intacte de ses convictions qui peuvent à nouveau, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable.
La commission émet un avis défavorable à la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim ABDALLAH. »

Le 5 mai 2009, la libération est refusée.

Le 21 novembre 2012, le tribunal d’application des peines (TAP) de Paris avait émis un avis positif de principe sur sa demande de libération. Début janvier 2013, la chambre d’application des peines de Paris, qui examinait l’affaire en appel, a accédé à la huitième demande de libération de Georges Abdallah, en la conditionnant à un arrêté d’expulsion du territoire français que le ministère de l’intérieur doit impérativement prendre d’ici au 14 janvier. Les Etats-Unis ont immédiatement fait part de leur opposition à sa libération en estimant qu’il constituait toujours une menace potentielle. Par ailleurs, a décision de libéreration a été reportée lundi au 28 janvier par TAP confronté au fait que le ministère de l’intérieur n’a pas signé l’arrêté d’expulsion du territoire français, qui est le préalable indispensable à cette libération. Le 28 janvier, le document n’ayant toujours pas été signé, son transfert de pour le Liban fut reporté au 28 février.

Durant toutes ces semaines, les initiatives, les actions et les manifestations de solidarité se multiplient à travers l’Europe et le monde arabe. Pour une vision d’ensemble, notamment de la journée internationale du 27 février 2013, consultez notre page spéciale.

Le 28 février, la Chambre d’application des peines a examiné un appel du parquet, contestant le report de la décision finale du Tribunal d’application des peines (TAP) de Paris sur la demande de libération conditionnelle, dans l’attente d’un hypothétique arrêté d’expulsion signé par le ministère de l’Intérieur. Le 4 avril la cours de cassation a cassé et annulé la décision du 10 janvier 2013 et déclaré irrecevable la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah au motif que ‘le condamné n’a pas été placé sous le régime de la semi-liberté. Disposition applicable à un étranger condamné qui n’est pas l’objet de l’une des mesures d’éloignement du territoire’.

Georges Ibrahim Abdallah 2010

Georges Ibrahim Abdallah 2010

Georges Abdallah dépose une nouvelle demande de liberté qui est examinée par une la Chambre d’application des peines (Chap) à Lannemezan le 30 septembre 2014. Verdict le 5 novembre. Cette comparution survient alors que Georges Abdallah entame sa 31e année de prison, et donne lieu à une nouvelle vague de solidarité, voir notre page spéciale).

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