La nuit du 28 août dernier, une jeune étudiante de la Jadavpur University a été brutalisée dans son auberge située sur le campus par dix étudiants. Son compagnon a également été violenté ce soir-là. L’absence de réaction des autorités universitaires, et leur refus de lancer une enquête sur les faits ont entraîné le déclenchement d’un mouvement sur le site de l’université à l’initiative des étudiants mécontents.

Durant plusieurs jours, ils ont organisé des rassemblements, des sit-ins, des projections de documentaires sur la violence sexuelle et autres agressions contre les femmes, des concerts, etc. En restant sur le campus, en campant devant le bâtiment abritant les bureaux de la direction de l’université, ils espéraient être entendus dans leur revendication. Un soir, interpellant le vice-directeur qui sortait pour rentrer chez lui, ils se sont entendus répondre: ‘Parler aux étudiants va à l’encontre de ma dignité’. Suite à ce message, après plus de 100 heures d’occupation du campus, les étudiants ont décidé, le 17 septembre, d’aller plus loin et ont formé une chaîne humaine autour du building afin d’empêcher toute entrée et sortie.

Les autorités universitaires ont alors fait appel à la police qui est intervenue en force pour briser le blocage. Les policiers ont chargé dans la foule d’étudiants avec des batons et du gaz lacrymogène. Selon plusieurs sources sur place, les policiers étaient accompagnés par des hommes en civil qui ont été identifiés comme étant des hommes de main du parti TMC, parti politique proche des autorités universitaires. Après de longues minutes d’affrontements, 37 étudiants ont été arrêtés, dont une fille. Tous ont été libérés au compte-goutte dès le lendemain matin, avant d’être emmenés par leurs camarades à l’hôpital pour y être soignés.