La cour d’appel de Paris a accordé jeudi une mesure de semi-liberté à l’ancien militant d’Action directe, Régis Schleicher. Le 25 juin dernier, le parquet général s’était opposé à la semi-liberté pour Schleicher, 52 ans, mais la chambre d’application des peines de la cour d’appel a suivi les juges du tribunal d’application des peines qui avaient déjà été favorables à la libération de Régis. Les experts psychiatres se sont déclarés à plusieurs reprises favorables à sa libération. Incarcéré à la centrale de Clairvaux, Régis Schleicher pourra sortir de prison à partir du 26 août prochain. Il travaillera la journée dans une association qui s’occupe de personnes âgées dans la banlieue lyonnaise et devra passer les nuits et les week-ends dans un centre de semi-liberté de Lyon proche de son lieu de travail.

Arrêté le 15 mars 1984, Régis Schleicher a été condamné à deux reprises par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité : la première fois en 1987 pour sa participation à la fusillade de l’avenue Trudaine où deux policiers avaient été tués le 31 mai 1983, puis en 1988 pour des hold-up avec d’autres fusillades, notamment celle où le révolutionnaire italien Ciro Rizatto avait été tué par la police. Le 15 mars 2002, la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC) avait refusé sa remise en liberté. Le 12 février 2003, Régis Schleicher et deux braqueurs, Michel Ghellam et Jean-Christophe Pedron, avaient tenté de s’évader de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier), mais ont été rapidement maîtrisés par les surveillants. Les trois hommes avaient pris un surveillant en otage, puis ils ont utilisé une substance explosive artisanale pour détruire les accès aux toits de l’établissement. Les gardiens de la prison ont alors ouvert le feu sur les trois hommes et Pedron a été légèrement blessé par balle à l’épaule.

Le 12 janvier 2006, Régis Schleicher a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison notamment pour avoir fabriqué l’explosif ayant servi à cette tentative d’évasion. Par ailleurs, le 20 août prochain, la cour d’appel de Paris doit dire si elle confirme la mesure de semi-liberté accordée le 30 avril dernier à Georges Cipriani. Si le parquet général n’avait pas fait appel, il serait sorti de la centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin) le 19 mai. Agé de 58 ans, il a été condamné le 28 février 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 18 ans pour les exécutions, en 1985, du général Audran, et en 1986, de celui du PDG de Renault, Georges Besse.