Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des affrontements ont éclaté dans la banlieue de Nouméa entre les forces de sécurité et des manifestants indépendantistes qui s’opposent à un pacte sur le nickel impliquant l’intervention de la France pour sauver l’industrie. Les trois usines métallurgiques du territoire enregistrent des pertes record en raison essentiellement de la note énergétique. Les affrontements, impliquant des armes à feu, des gaz lacrymogènes et des jets de pierres et de cocktails Molotov, ont duré presque toute la journée du 10, bloquant les routes d’accès à la capitale Nouméa, ainsi qu’aux communes voisines de Saint-Louis et du Mont-Dore. Deux des manifestants auraient été arrêtés pour avoir jeté des pierres. Des banderoles ont été déployées, certaines portant l’inscription « Kanaky pas à vendre ». ‘autres incidents ont eu lieu dans la ville de La Foa, dans le petit village minier de Fonwhary, près d’un site d’extraction de nickel, où les camions de la Société Le Nickel ont été bloqués. À la tombée de la nuit, les zones de Saint-Louis et du Mont-Dore étaient décrites comme étant sous contrôle, mais les forces de sécurité, y compris des véhicules blindés, étaient maintenues sur place.

Depuis les premières heures de ce lundi, une vaste opération militaire a lieu dans la région de Vizcatán del Ene, dans le but de neutraliser la guérilla maoïste. Les forces terrestres, aériennes, navales et les forces spéciales péruviennes, mènent conjointement cette opérations destinées à éliminer les bases du Parti communiste du Pérou Militarisé.

opération anti-maoïste (archive)

L’Office des étrangers a demandé au Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides  de révoquer la reconnaissance du statut de réfugié de Mohammed Khatib, coordinateur de l’organisation de soutien aux prisonniers politiques palestiniens Samidoun. C’est ce qu’indique la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). L’Office a pris cette décision sur du rapport de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) qui le qualifie de « prêcheur de haine ».

Le CGRA va maintenant décider de manière indépendante ce qu’il convient de faire du statut de réfugié. Le secrétaire d’État expose que non seulement une personne déjà reconnu comme réfugiée peut voir cette reconnaissance être retirée, mais que la loi sur les migrations qu’elle soumet au gouvernement prévoit une plus grande marge de manœuvre pour l’Office des étrangers et le gouvernement : ils pourront demander la résiliation d’un statut de protection internationale sans limitation en cas de fraude ou « d’éléments nouveaux ». 

Victor Manuel Rocha, 73 ans, avait été arrêté début décembre par le FBI et accusé d’avoir infiltré pour Cuba dans la diplomatie états-unienne pendant plus de 40 ans (voir notre article). Il a travaillé de 1981 à 2002 au département d’État avant de terminer sa carrière comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002. Il a été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, pendant la présidence de Bill Clinton. Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de République dominicaine, du Honduras, du Mexique et d’Argentine. Il a ainsi eu accès à des documents confidentiels et une influence sur la politique étrangère américaine.

Victor Rocha a été piégé par un agent du FBI qui s’est fait passer pour un agent de liaison cubain.  Au cours de ces réunions, qui ont été enregistrées secrètement, Rocha avait exposé que son principal intérêt était de renforcer la révolution cubaine. Victor Manuel Rocha a reconnu les faits et a été condamné à 15 ans de prison, ce qui est la peine maximale autorisée par la loi en ces circonstances. Cette infiltration est considérée comme la plus grave fuite de sécurité à Washington depuis l’affaire d’Ana Belen Montes, qui a été libérée en 2023 après avoir purgé 22 ans de prison (voir notre article).

Le dispositif de lutte anti-drone  des Jeux de Paris laisse à désirer. L’exercice « Coubertin LAD 2 » a regroupé une série de cinq tests effectués du 11 au 15 mars. L’enjeu : déployer le dispositif et éprouver son efficacité. Censé identifier, détecter et neutraliser les drones, le système Parade en est le produit phare. Mais sur les deux des sites où Parade a été testé (dont un aux abords d’un ministère, à portée de vol de la place de la Concorde et du Champ-de-Mars), il n’a pas répondu aux attentes: Parade arrête les drones mais dans un périmètre bien plus restreint qu’attendu.

Serhat Gültekin, un militant kurde qui avait demandé l’asile politique en France en 2017, qui avait été arrêté le 4 avril 2021, et qui était menacé d’expulsion (voir notre article), a été renvoyé par avion en Turquie vendredi soir. Gültekin, qui a été amené à l’aéroport d’Istanbul, a été empêché de rencontrer ses avocats et a été envoyé à la prison de Metris la nuit dernière pour l’exécution de sa peine définitive de 6 ans et 3 mois. Gültekin est traité pour le syndrome de Marfan, une maladie génétique rare. Il a également subi deux pneumothorax et souffre de graves problèmes d’estomac. Ses avocats ont déclaré qu’ils exigeaient que Gültekin soit transféré à l’hôpital et qu’il soit autorisé à rencontrer ses avocats.

 

Sans attendre la promulgation d’une loi criminalisant les critiques de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, actuellement en débat au parlement, la justice marocaine a condamné un activiste marocain, Abdul Rahman Zankad, a une peine de cinq ans de prison assortie d’une amende de près de 5000 dollars US. Il avait été arrêté en mars après avoir publié sur Facebook des messages dénonçant l’agression israélienne contre Gaza et la décision prise par le Maroc en 2020 d’établir des liens diplomatiques avec Israël. La justice l’a reconnu coupable d’insulte à une institution constitutionnelle, le roi, et d’incitation à la rébellion.

Depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza, les autorités avaient toléré les manifestations soutenant la Palestine et dénonçant de ce fait la normalisation (photo). Toutefois, dernièrement, elles ont interdit un rassemblement qui devait se tenir dans une université du nord du Maroc. Par ailleurs, d’autres activistes ont été poursuivis en justice et condamnés à l’instar de Saïd Boukyoud, qui a écopé , au mois de novembre de trois ans de prison pour avoir insulté le roi dans une série de messages sur les réseaux sociaux. Enfin, 13 autres manifestants ont été arrêtés à Sale, en novembre, pour incitation et organisation d’une manifestation non autorisée après avoir bloqué l’entrée du supermarché français Carrefour. Ces derniers n’ont encore comparu devant un tribunal et restent détenus.

 

Blouse de protection, masque à gaz, lunettes, voilà comment était équipée une cinquantaine de sympathisants d’Extinction Rébellion venue interpeller le préfet devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille, le 10 avril. Ils alertent sur la situation de la décharge illégale de Saint-Chamas (photo), et demandent le retrait des 13 000 tonnes de déchets encore présent sur place depuis l’incendie qui a eu lieu fin 2021. Quelques minutes après le début du rassemblement, les forces de l’ordre sont intervenues et ont interpellé 14 personnes, pour participation à une manifestation avec le visage dissimulé, indique la préfecture de police.

Le 26 décembre 2021, un énorme incendie s’était déclaré sur le site d’une décharge illégale à Saint-Chamas. Il avait duré six semaines et des moyens importants avaient été déployés. Depuis, des monticules de matériaux brulés reposent toujours sur cet entrepôt. Des pneus, du bois, plastique jonchent le sol. Au total, 12 800 tonnes, dont l’évacuation est estimée à 3 millions d’euros. Entre le 11 décembre 2023 et le 5 janvier 2024, 1 200 tonnes ont été retirées, représentant 8% de la surface totale. Initialement, le site était destiné au tri des déchets, mais le site avait accumulé en toute illégalité près de 30 000 m³ de déchets d’activité économique.

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Un « congrès sur la Palestine » de trois jours débutait ce vendredi 12 avril à Berlin-Tempelhof. Dans l’après-midi, le congrès a été interrompu par la police pour être ensuite interdit pour samedi et dimanche. Une très importante présence policière avait été déployée autour du centre accueillant le congrès. L’adresse de l’évènement avait été gardé secrète et dévoilée lors d’une conférence de presse le matin même. La police a interrompu le congrès lors de la retransmission d’une vidéo de Salman Abu Sitta, un chercheur palestinien. L’électricité ayant été coupé pour mettre fin à la retransmission. Après une décision de justice, l’évènement a été interdit. Abu Sitta, qui vit en Grande-Bretagne, est sous le coup d’une interdiction d’entrée en Allemagne et d’une interdiction d’activité politique. Vendredi, environ 900 agents devaient être déployés. Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de cette journée.

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Après l’expulsion de Firaz Korkmaz,le 29 mars et Mehmet Kopal, le 9 avril (voir nos articles ici et ici), un troisième militant kurde est sur le point de se faire expulser. Le matin du 12 avril, Serhat Gültekin, un réfugié et militant kurde de 27 ans, a été emmené dans un centre de détention à l’aéroport de Paris, en France. Il devrait être expulsé vers la Turquie, où il risque une lourde peine de prison. Serhat Gültekin aurait demandé la protection de la France, invoquant les persécutions subies en Turquie pour ses activités politiques. Après un premier rejet de sa demande d’asile, une nouvelle demande avait été déposée lui délivrant une attestation de demandeur d’asile le 27 novembre 2023. Un mois plus tard, Serhat Gültekin reçoit une obligation de quitter le territoire français, au motif qu’il n’aurait pas demandé de titre de séjour.