Mahmut Top qui avait été reconnu réfugié politique en 2002 en France et travaille en Belgique depuis 2008. En 1995, Mahmut Top, d’origine kurde, a été arrêté à Istanbul et accusé d’appartenance au TIKB (Türkiye İhtilalci Komünistler Birliği, Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie), une organisation radicale interdite. Il a subi des tortures dont il garde des séquelles et a été condamné à 10 ans, puis 15 ans de prison. La justice turque a voulu lui mettre sur le dos une affaire de hold-up contre une bijouterie pour financer les activités du TIKB, mais n’a rien pu prouver, il n’était détenu que pour son engagement politique. Il est resté emprisonné jusqu’à 2001 à Istanbul. Il a participé à la grande grève de la faim des prisonniers politiques contre les conditions de détention dans les prisons de type F.

Libéré en 2001, Mahmut Top fuit la Turquie avec son épouse et son fils pour la France où il a reçoit le statut de réfugié politique en 2002. En 2008, il vient s’installer à Liège. Avec un titre de séjour en ordre, il peut reprendre un café et introduit une demande de nationalité.

Il a été arrêté par la police belge le 28 juin dernier à la demande de la Turquie, et enfermé à Lantin. La justice turque évoque un dossier ouvert en 2003, alors que Mahmut a déjà quitté le pays et revient sur l’attaque de la bijouterie de 1995. Le mandat d’arrêt turc date du 30 mai 2007, et le mandat d’arrêt international du 6 janvier 2012. Presque 10 ans après l’ouverture du dossier. La Turquie à l’habitude d’utiliser Interpol comme instrument pour obtenir des arrestations de réfugiés politiques et dans ce cadre, la Belgique n’hésite pas à ouvertement violer ses propres lois relatives au droit d’asile. A Liège, lors d’une audience à huis clos, il avait été décidé de la libération de Mahmut Top, mais le procureur a interjeté appel, ce qui lui a valu son maintien en détention. La prochaine audience aura lieu le 20 juillet.

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