Alors que son sort reste toujours suspendu à la décision que prendra le président brésilien quant à son éventuelle extradition vers l’Italie (probablement en janvier), Cesare Battisti a comparu hier au tribunal de Rio. Il y est jugé pour être entré au Brésil en 2004 muni d’un faux passeport. A l’époque, il avait fui la France qui menaçait de l’extrader vers son pays d’origine, où il a été condamné à une peine de prison à perpétuité pour quatre assassinats commis dans les années 70. Entre 1999 et 2004, il avait trouvé refuge en France, bénéficiant de la protection de Mitterand qui avait promis de n’extrader aucun italien recherché pour terrorisme. A son arrivée au pouvoir, Chirac avait décidé de mettre fin à ce système, et Battisti s’était alors envolé pour le Brésil.

L’audience de ce jeudi, durant laquelle le prisonnier était entouré de trois policiers fortement armés, a duré trois heures. L’ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme y a affirmé qu’il était entré sur le territoire brésilien avec un authentique passeport italien au nom d’une autre personne sur lequel figurait sa photo. Il a précisé que le document lui avait été remis par un agent du gouvernement français lié au gouvernement de Mitterand. En janvier dernier, Battisti avait déjà affirmé que des membres des services secrets français l’avaient été aidé à fuir la France pour le Brésil. Aucun jugement n’a été rendu ce jeudi, l’avocat du prisonnier ayant demandé l’audition de nouveaux témoins.