Une dizaine d’étudiants qui se réclament du marxisme et qui défendent les droits des travailleurs viennent de disparaitre, arrêtés du jour au lendemain par les autorités chinoises. Parmi eux, cinq venaient d’être diplômés de la prestigieuse université de Pékin. L’un d’entre eux aurait été appréhendé à l’intérieur même du campus, en pleine nuit, battu et enfermé de force dans une voiture. Tous militaient dans une association qui, l’été dernier, avait pris la défense des ouvriers d’entreprise située à Shenzhen, tout au sud de la Chine, Jasic, connue pour ses robots industriels.

C’est là qu’en juillet des salariés qui réclamaient en vain depuis deux mois une amélioration de leurs conditions de travail se sont mis à vouloir s’organiser en syndicat. La réaction des autorités ne s’est pas fait attendre : licenciés puis pris à partie par des hommes de main, les meneurs – et leurs soutiens –, au total une trentaine de personnes, sont arrêtés par la police le 27 juillet. Certains étudaints membres du groupe avaient alors fait le voyage jusqu’à l’usine pour témoigner leur soutien. La répression des ouvriers de Jasic avait élargi encore le mouvement d’étudiants solidaires, qui s’est propagé dans différentes universités prestigieuses en Chine, s’attirant la répression des autorités.

Des étudiants soutenant le mouvement des ouvriers de l’entreprise Jasic, à Huizhou, le 23 août.

Des étudiants soutenant le mouvement des ouvriers de l’entreprise Jasic, à Huizhou, le 23 août.