Les manifestations de lundi contre la nouvelle loi électorale ont fait de 14 à 28 morts au Congo. Les manifestations ont repris mardi à Kinshasa, où des soldats de la garde républicaine ont tiré en l’air pour disperser un groupe de pilleurs. A la mi-journée, des milliers de personnes quittaient le centre-ville pour regagner leur quartier, en l’absence de transports en commun. La situation reste très tendue alors que les forces de l’ordre procédaient à plusieurs arrestations peu avant midi. Dans le « Quartier 1 », les policiers ont été visés par des lanceurs de pierre embusqués.

D’après le secrétaire général de la FIDH fédération des droits de l’homme en RDC, les forces de l’ordre opèrent une « chasse à l’homme » à la recherche des opposants qui ont appelé à manifester lundi. La plupart d’entre eux n’ont pas dormi chez eux. Jean-Claude Muyambo, l’ex-bâtonnier de Lubumbashi a été cueilli à l’aube à son domicile et on est sans nouvelles de lui. Suite aux affrontements, les autorités ont ordonné la coupure des services de télécommunications : internet, SMS et la 3G. Les jeunes émeutiers ont pris d’assaut puis mis le feu à la mairie de la commune de Ngaba, un quartier sud de la capitale, et sont restés plus d’une demi-heure à regarder l’incendie ravager ce bâtiment symbole de l’Etat. Les forces de l’ordre étaient absentes, et les rues alentour désertes. Plusieurs détenus enfermés dans une annexe du bâtiment se sont échappés et les émeutiers se sont emparés d’armes à feu de la police stockées sur place, selon des témoins.

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