Pompiers et serruriers ont rejoint cette semaine le mouvement social contre les expulsions de propriétaires surendettés en Espagne, une question très sensible dans l’opinion publique notamment après le suicide de plusieurs personnes qui ne pouvaient faire face à leurs dettes. Depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, 350.000 ordres d’expulsions ont été lancés par les banques dont environ la moitié ont été exécutés. Ces derniers jours, les pompiers de plusieurs régions, ainsi que l’Union des serruriers, ont refusé de répondre à des ordres de la justice qui leur demandaient d’ouvrir les portes de logements pour en expulser les occupants.

“On ruinait la vie des familles et on nous transformait en bourreaux. Cela nous mettait très mal à l’aise et nous avons décidé de ne plus participer à cela”, a expliqué le président de l’Union des serruriers. Mardi passé, dans la ville de La Corogne en Galice, face au refus d’un serrurier, la police a fait appel aux pompiers pour ouvrir la porte de l’appartement d’une femme de 85 ans qui n’avait pas payé son loyer. Mais les pompiers, arrivés sur les lieux accompagnés de dizaines de militants anti-expulsions, ont à leur tour refusé d’ouvrir la porte et quelques-uns se sont mêlés aux manifestants.