Avant d’examiner le 1er avril prochain le projet de loi sur le renseignement, la commission des lois de l’Assemblée nationale va recevoir, à huis clos, tout un tas d’acteurs directement concernés par le texte. Et au milieu des magistrats, de Google, de Facebook, de la préfecture de police ou bien encore des associations en faveur des libertés sur Internet, figure Blue Coat. Blue Coat est une société californienne spécialisée dans les technologies de l’information, surtout connue pour avoir fourni des outils de filtrage et de censure à des pays parmi lesquels la Syrie, l’Egypte, le Koweit, le Qatar, l’Arabie Saoudie, les Emirats Arabes Unis ou la Birmanie.

Les défenseurs des libertés redoutent particulièrement l’un des volets du projet de loi : la mise en place de « boîtes noires » sur le Net français, permettant de détecter des comportement terroristes suspects à l’aide d’algorithmes. Et dont rien ne garantit, techniquement, qu’elles n’iront pas lorgner ailleurs. Difficile de savoir en revanche qui fournira les équipements, qui plus est marqués du secret défense. L’algorithme serait certainement développé au sein de la DGSE, n’excluant pas formellement, néanmoins, le recours à un prestataire extérieur via un appel d’offre. Blue Coat sera la seule entreprise spécialisée dans ce domaine à être entendue par les élus.

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