Une nouvelle maison avait été ouverte à Calais le week-end du 31 mai au 1 juin rue Masséna. Après une semaine sans s’être fait remarquée (pour éviter une expulsion sans procès, possible dans les premières 48 h), l’occupation est rendue publique le dimanche 8 juin. Le jour même, la police passe une première fois accompagnée d’une personne de l’O.P.H (Office Public de l’Habitat) de Calais qui tente d’ouvrir la porte; la police refuse alors de prendre les preuves d’occupation qui lui sont présentées (attestation de justice, photos, captures d’écrans) réunis d’une part dans un courrier cacheté et fermé (pris en charge par la poste le 2 juin ) et d’autre part en un ensemble de feuilles consultables séparément.

Lundi 9 juin, une demi compagnie de CRS se présente avec le propriétaire. A grand coup de bélier, les CRS détruisent la porte d’entrée, sans même demander si les occupants veulent sortir. Les quatre personnes présentes sont interpellées, menottées puis embarquées . Les policiers légitiment leur opération via le témoignage d’un voisin (« ami du propriétaire » selon ses propres mots) qui affirme que le logement était vide le dimanche 8 juin à 5 heure du matin. Les habitants dormaient dans la maison à cette heure. Trente minutes après l’évacuation, les services de la ville sont déjà là pour « sécuriser » la maison.

La garde à vue ne sera notifiée qu’une fois que les quatre personnes interpellées en cellules. Une personne sera privée d’eau et de couverture tout au long de sa détention (20 heures) et une autre devra attendre plusieurs heures pour récupérer son inhalateur alors qu’elle est asthmatique. Des quatre personnes arrêtées deux comparaîtront sous leur identités le 22 juillet prochain au TGI de Boulogne-sur-mer pour refus de soumission au prélèvement D’ADN et d’empreintes digitales. Les deux autres personnes enregistrées sous X comparaîtront pour les mêmes motifs.

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