La réforme de 2008 avait créé trois services : la DCRI, chargée de l’antiterrorisme et du contre-espionnage, la sous-direction de l’information générale (SDIG), qui s’occupe de tout ce que la DCRI ne traite pas (mouvements sociaux, ordre public, religion – hors radicaux -, violences urbaines et bandes, sectes et lutte contre l’économie souterraine) et la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), compétente à Paris et en banlieue. Un rapport avait critiqué la DCRI suite aux assassinats commis par Mohamed Merah, en mars 2012: mépris pour les bureaux locaux, « ravalés au rang de pourvoyeurs d’informations », nombre trop faible de fonctionnaires chargés du suivi de l’islam radical, « coupure » persistante entre fonctionnaires issus des deux anciens services (RG et DST) dont la fusion avait donné naissance à la DCRI.

Une nouvelle étape de la réforme du renseignement intérieur, qui transforme la DCRI en DGSI, placée directement sous l’autorité du ministre de l’intérieur, avec des moyens techniques et humains renforcés. Le modèle de la nouvelle DGSI est la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets), qui jouit d’une large autonomie au sein du ministère de la défense. Elle a su diversifier son recrutement et adapter ses moyens technologiques, au contraire de la DCRI. En quittant la direction générale de la police nationale, le DGSI se libère de contraintes policières. La DGSI devrait recruter 430 civils, analystes, interprètes, informaticiens ou chercheurs en cinq ans s’ajoutant aux quelque 3.200 fonctionnaires de police actuels, avec un budget propre.