Dans la foulée des incidents survenus mardi 1er Mai à Paris (voir notre article), 102 personnes avaient été placées en garde à vue – dont une bonne moitié rapidement relâchées et mises hors de cause. Seize d’entre elles passaient en comparution immédiate, jeudi 3 et vendredi 4 mai, devant le tribunal correctionnel de Paris pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Deux auraient été vus jetant un projectile sur les CRS, en l’occurrence une bouteille en verre et un caillou. Une est accusée d’avoir ramassé un terminal de carte bleue dans le McDo de la gare d’Austerlitz, une autre se voit reprocher d’avoir eu dans son sac une clé Allen – le petit L métallique à embout hexagonal, que la justice considère comme « une arme de catégorie D2 ».

Beaucoup devaient leur présence au tribunal non pas à la commission constatée d’une infraction, mais uniquement à la tenue sombre qu’ils avaient enfilé le jour de la manifestation, ou à la possession de sérum physiologique ou de masques destinés à contrecarrer les effets des gaz lacrymogènes. A l’exception d’un prévenu condamné trois fois pour des graffitis, tous avaient un casier judiciaire vierge. Bilan de ces audiences en urgence : treize des seize prévenus ont obtenu le renvoi de leur procès fin mai ou début juin – parmi eux, quatre restent en détention provisoire pour avoir menti sur leur identité. Les trois autres ont choisi d’être jugés immédiatement : trois relaxes, compte tenu de la légèreté des dossiers.

Les incidents de Paris

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