Début septembre 850 mineurs de l’OCP (entreprise étatique qui extrait du phosphate), dans la région de Khouribga, se sont mis en grève. Ce mouvement est la conséquence de leurs licenciements secs pour leur refus d’accepter les nouvelles conditions de travail au sein de l’entreprise. La Direction de l’OCP entendait revenir sur des acquis sociaux (CDI, salaire, sécurité sociale) conquis dans le passé au prix de luttes souvent très dures. Parmi cette remise en cause, il y a entres autres l’idée de systématiser des CDD (contrats à la semaine) et de diviser les salaires par deux.

Comme cela arrive souvent au Maroc, ce qui prouve que le Maroc de Mohamed VI n’est pas très éloigné de la réalité des « années de plomb » des années 80, la seule réponse est la politique de la matraque. La police a attaqué systématiquement tous les rassemblements de soutien. 13 ouvriers de SMESI-OCP et 2 citoyens solidaires avaient été arrêtés le jeudi 22 avril 2010 suite aux affrontements qui avaient eu lieu entre les forces de répression d’un côté et 850 prolétaires licenciés abusivement par l’OCP et les citoyens solidaires de ces victimes de l’autre. Le 7 juin, les 15 prisonniers ont été condamnés le lundi 7 juin 2010 à 4 mois de prison ferme et 500 dh d’amende.

Le Secrétariat International de la CNT en appelle à la solidarité financière la plus active. L’argent récolté sera remis en main propre en juillet, une délégation de la CNT se rendra à cet effet à Khouribga rencontrer les mineurs en lutte. Cet argent servira à fournir une aide matérielle aux détenus et plus généralement aux mineurs (et à leurs familles) privés de salaire depuis leur licenciement en juillet dernier soit quasiment un an. Il servira aussi à contribuer à payer les frais d’avocats. Les chèques seront centralisés par la CNT Gard.
Ils ont à adresser à la CNT ETPIC 30 et à envoyer à : CNT 30, 6 rue d’Arnal, 30 000 Nîmes. Mettre mention « Solidarité OCP » au dos du chèque.