Des affrontements ont eu lieu ce dimanche entre la police et des manifestants kurdes qui s’étaient rassemblés pour dénoncer les nouvelles conditions de détention du leader rebelle Abdullah Ocalan. Un étudiant universitaire est décédé à l’hôpital des suite de ses blessures. Dans la ville majoritairement kurde de Diyarbakir, les militants ont lancé des pierres et des feux d’artifice sur la police et sur le quartier général local du parti au pouvoir du Premier Ministre Erdogan. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Aydin Erdem, 23 ans, étudiant, est décédé après avoir reçu une balle, mais on ne connait pas encore les circonstances ayant entrainé les coups de feu. La police est également intervenue à Istanbul et dans au moins trois autres villes afin de disperser des protestations de militants kurdes. Au moins un policier a été blessé dans les affrontements.

La Turquie a récemment construit une nouvelle prison sur l’île d’Imrali, où se trouve détenu Ocalan (photos), et y a transféré d’autres prisonniers pour briser son isolement. Le leader du PKK dénonce ses conditions de détention dans sa nouvelle cellule, ce qui a provoqué les protestations de ses sympathisants. Le prisonnier affirme que sa cellule est plus petite et qu’il a des difficultés à respirer. De son côté, la Turquie réfute le fait que ses conditions de détention se sont détériorées et a invité les inspecteurs du Comité européen de la Prévention de la Torture à venir visiter la nouvelle prison. Elle a été construite pour répondre à la demande du Conseil de l’Europe de Strasbourg de briser l’isolement d’Ocalan. A 60 ans, il purge une peine de perpétuité pour avoir dirigé le PKK. Il a été capturé en 1999 au Kenya et condamné à la peine de mort, commuée en prison à vie en 2002, lorsque la Turquie a aboli la peine capitale.

Abdullah Ocalan

Abdullah Ocalan

Pénitentier d'Imrali

Pénitentier d’Imrali

Au moins sept soldatsont été tués et quatre blessés dans une embuscade dans le nord de la Turquie dans une fusillade dans la ville de Resadiye dans la province (le domaine) Tokat. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque jusqu’ici. Cette région est depuis toujours une région de guérilla d’organisations kurdes et révolutionnaires.