Debbie Africa, l’une des plus anciennes prisonnières politiques des États-Unis, a quitté la prison, samedi. Elle était détenue depuis le 8 août 1979, quand les policiers ont fait irruption au sein de la communauté africaine-américaine écologiste Move de Philadelphie. Ils y arrêtèrent neuf membres, qui seront condamnés à des peines de trente à cent ans de prison, accusés du meurtre d’un policier. Aucune preuve de leur culpabilité ne sera pourtant jamais apportée devant la justice. Fondée par John Africa, Move dérangeait le maire conservateur de Philadelphie par sa défense de l’égalité des droits, et par son action sociale concrète auprès des sans-voix. Mumia Abu-Jamal s’était fait connaître comme journaliste en suivant l’actualité de cette communauté. Sa couverture du procès des « Neuf de Move » lui valut l’inimitié de la police.

Debbie Africa est la première des membres de Move à bénéficier de la liberté conditionnelle. Six autres sont toujours derrière les barreaux. Deux personnes ne sortiront, elles, jamais de prison : Merle et Phil Africa, décédés en 1998 et 2015. La communauté pacifiste Move fut décimée une nouvelle fois en 1985, quand les autorités attaquèrent leur immeuble en larguant des explosifs par hélicoptère et en tirant 10.000 coups de feu.

Debbie Africa et son fils, Mike, né en détention, qui est venu la chercher à sa libération

Debbie Africa et son fils, Mike, né en détention, qui est venu la chercher à sa libération