La police est intervenue à minuit pour expulser la ZAD d’Arlon, sur le site de l’ancienne sablière de Schoppach, où l’intercommunale IDELUX veut construire un parc d’activités. Un dispositif important (comptant un total de 150 policiers locaux et fédéraux) a mobilisé des policiers anti-émeutes et de nombreux véhicules, dont au moins un blindé Shortland. 9 personnes présentes sur la ZAD ont été arrêtées administrativement. Elles n’ont pas opposé de résistance. L’opération est menée par la police locale, avec l’appui du corps d’intervention de la police fédérale. L’expulsion s’est faite par surprise pour éviter une mobilisation comme cela avait pu être le cas début janvier.

Mise à jour: Ce sont 150 policiers qui ont participé à l’opération. Ils ont pénétrés dans la ZAD et se sont positionnés à proximité des différents endroits où les planificateurs de l’opération estimaient qu’ils pouvaient y avoir des zadistes. Si l’opération a commencé à minuit, l’attaque simultanée de ces différents a commencé à 5 heures du matin et s’est achevée 20 minutes plus tard. Le procureur du roi et un substitut étaient présents (probablement pour délivrer, au besoin, des mandats d’arrêt). Un entreprise mandatée par IDELUX va dégager les cabanes et détruire les dispositifs défensifs. Il est question de clôturer complètement la sablière.

Mise à jour 22H00: Ce lundi soir, un peu plus de cent personnes se sont rassemblées place Léopold à Arlon pour apporter leur soutien aux zadistes expulsés au matin par les forces de l’ordre. Une personne a été arrêté à ce rassemblement qui a déjà été remise en liberté. Par contre, deux des neuf zadistes arrêtés ce matin ont été placés en arrestation judiciaire. Un autre rassemblement a eu lieu à Namur, au Quai de l’Écluse à Salzinnes. Une vingtaine de personnes se sont rassemblés en soutien à la ZAD et occupent un terrain soumis à une enquête publique.

Le palais de justice fédéral de Portland, dans l’Oregon a été attaqué par des manifestants jeudi. Des militants révolutionnaires ont réussi à pénétrer de force dans le palais de justice. Des affrontements les ont opposés aux policiers fédéraux du Département de la sécurité intérieure qui essayaient de les dégager du bâtiment. Plus tard dans la soirée, des militants ont mis le feu devant l’entrée du palais barricadé.

Le communiqué de Dimitris:

La solidarité est la condition vitale qui nous unit dans les luttes.
Je remercie mes amis et camarades qui ont été solidaires avec moi.
Je remercie tous les progressistes pour leur compassion, qui n’était pas seulement de la sympathie pour une personne, mais un moment de lutte contre une force inhumaine.
La solidarité et le soutien ont montré qu’il existe des forces sociales vitales qui résistent à l’arbitraire, à la violence et à l’autoritarisme. Et cela donne un nouvel espoir.
La famille dirigeante a montré à quel point elle dégrade impitoyablement les lois et la constitution, la jurisprudence.
J’en reste là.
Ils sont jugés par les gens qui descendent dans la rue.
Ce qui s’y passe est beaucoup plus important que la façon dont cela a commencé.
Face à la puissance de ces luttes, je déclare pour ma part que je suis avec vous avec mon cœur et mon esprit.
14 mars 2021

Les deux derniers procès en appel des membres de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » se déroulent ces jours-ci. Dans les deux cas, la principale accusée est le camarade Pola Roupa. Le premier concerne les attaques à l’explosif le 10 avril 2014 contre la succursale de la Banque centrale européenne, la Banque de Grèce et le bureau du FMI, pour lesquelles elle a été condamnée à la réclusion à perpétuité. Le second concerne principalement le détournement d’un hélicoptère le 21 février 2016 afin de libérer le camarade Nikos Maziotis et d’autres détenus.

Depuis fin septembre-début octobre, date à laquelle les procès ont commencé, Pola est soumise à des transferts continuels de la prison de Thiva, où elle est détenue, à la prison de Korydallos où se déroulent les audiences. Ce sont les représailles de l’État aux tentatives de la camarade d’organiser des protestations des femmes détenues dans la prison de Korydallos en mars 2020 afin que des mesures soient prises pour les protéger de la pandémie. En novembre, de retour à la prison de Thiva, la vie de Pola a été mise en danger lorsque la camionnette de police qui la transportait est entrée en collision avec l’une des voitures de police de l’escorte. De plus, cela implique à la mise en quarantaine « covid », pendant deux semaines et dans les deux prisons, à chaque transfert.

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Pola Roupa et Nikos Maziotis

A la fin de la semaine dernière, le président Duterte a prononcé un discours dans lequel il a décrit les combattants communistes comme des « bandits » en ordonnant à la police de se montrer « impitoyable »: « Si vous en rencontrez armés, tuez-les, tuez-les, ne vous souciez pas des droits de l’homme », a déclaré Duterte. L’approche du « pas de prisonnier » à l’égard des insurgés s’est accompagnée du phénomène du « marquage rouge », selon lequel les opposants sont qualifiés de communistes ou de terroristes par des partisans du gouvernement ou des représentants de l’État, presque toujours sans preuve. Cette campagne ne fait plus aucune distinction entre les rebelles armés et les militants non combattants, les dirigeants syndicaux et les défenseurs des droits.

Au cours du week-end, la police philippine, appuyée par des unités militaires, a ainsi tué neuf personnes dans une série d’opérations dans la partie sud de l’île de Luzon. Ces opérations ont été menées dans les provinces de Cavite, Laguna, Batangas et Rizal, dans l’application d’au moins 24 mandats de perquisition. La police a affirmé que toutes les personnes tuées étaient associées à des « groupes terroristes communistes » et avaient tiré sur des policiers alors qu’elles se voyaient signifier des mandats de perquisition, et que six autres suspects avaient été arrêtés et neuf se sont échappés. En fait, les personnes tuées étaient pour la plupart des syndicalistes non armés et des militants de gauche.

Policiers philippins (archive)

 

Les informations relatives à la journée internationale de solidarité avec Dimitris Koufontinas continuent à parvenir (voir le précédent compte rendu-ici). La façade du siège de la CDU (parti chrétien-démocrate, allié du parti ND au pouvoir en Grèce) a été maculé de peinture à Tübingen ; un rassemblement a eu lieu au bureau de la Commission Européenne à Marseille ; le comptoir d’Aegean Airways a été attaqué à Berlin ; des banderoles ont été accrochées à Milan et le consulat de Grèce a été tagué à Liège (photo). En Grèce, le mouvement de solidarité reste très vaste et très actif. Une demande des avocats de Dimitris a été rejetée par le Conseil d’état par ce qu’il s’est déclaré incompétent.

La plainte collective de parents d’adolescents violentés par la police à la suite de la manifestation du 24 janvier dernier à Bruxelles (voir notre article) n’a pas été acceptée par le juge d’instruction mardi. Le juge d’instruction, saisi à la suite d’une première plainte déposée avec constitution de partie civile, a estimé qu’il devait être saisi par le procureur du roi en ce qui concerne les autres plaintes. Il ne les a donc pas actées mardi, a expliqué mercredi Me Patricia Van Der Smissen, conseil de parents d’adolescents victimes. « Nous demandons donc maintenant au procureur du roi de recevoir ces nouvelles plaintes et de confier l’enquête au même juge d’instruction », a-t-elle ajouté. « Nous refusons de déposer plainte séparément. La balle est dans le camp du procureur du roi », a pour sa part expliqué Me Selma Benkhelifa, représentant d’autres parents dans cette affaire.

Arrestations le 24 janvier

Tôt dans la journée de lundi, trois manifestants ont été tués et plusieurs blessés. Des images diffusées de Myitkyina (centre) sur les réseaux sociaux ont montré des contestataires inanimés et couverts de sang, l’un d’entre eux gisant face contre terre, une partie du crâne arrachée. Fonctionnaires, agriculteurs et salariés du privé étaient descendus en nombre lundi dans les rues, en réponse à l’appel des principaux syndicats à intensifier la grève générale. Des usines de textile, un secteur en plein essor avant le coup d’Etat du 1er février, des magasins et les banques sont restés fermés. La junte a pour sa part mis en garde les fonctionnaires : ceux qui n’auront pas repris le travail à partir de lundi seront licenciés.

Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de contestataires, dont de nombreuses Birmanes sorties célébrer la Journée internationale des droits des femmes. Ces rassemblements épars ont eu lieu dans le pays, écourtés à l’aide de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Les manifestantes ont été acculées pendant des heures dans le quartier de Sanchaung à Rangoun. Les forces de sécurité ont fouillé les appartements à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues. Quiconque sera surpris en train de cacher des protestataires sera puni, avaient averti les médias d’Etat. 60 civils ont péri depuis le putsch. Plus de 1800 personnes auraient en outre été arrêtées ces dernières semaines.

Une militante anarchiste de Lille a été condamnée lundi 8 mars pour des outrages sur un policier lors d’une manifestation ce week-end. Elle avait été interpellée ce samedi 6 mars à Lille, lors de la manifestation contre les violences policières qui a donné lieu à des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre (voir notre article). Il lui était reproché d’avoir insulté un officier de police de « facho » et de « collabo ». Cet agent, chargé de filmer la manifestation, a alors fait parvenir la vidéo au parquet, des images que le président a diffusée en début d’audience. Elle a écopé de deux mois de prison avec sursis, mais doit se présenter devant le juge de l’application des peines, pour un possible aménagement. Cette peine est susceptible d’appel.

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Tournées dimanche après-midi sur la place de Nea Smyrni, à cinq kilomètres du centre-ville, les images d’un jeune homme à terre frappé à coups de matraque par un policier, en présence d’au moins trois autres agents, sont devenues virales. On entend le jeune homme crier : « j’ai mal », tandis que des passants s’indignent du comportement des policiers. La police a prétendu que les forces de l’ordre avaient été attaquées, ce que de nombreux habitants de Nea Smyrni ont formellement démenti. En fait, ces violences ont débuté après des protestations de passants contre des policiers qui étaient en train d’infliger une amende à une famille assise sur un banc de la place. Onze personnes ont été arrêtées dimanche lors de cet incident. Peu après, des centaines de personnes se sont rassemblées spontanément dans la soirée et le rassemblement a été dispersé par la police antiémeute qui a fait usage des gaz lacrymogènes.

Lundi soir, plus de 5000 personnes ont manifesté à Athènes pour « briser la répression » à l’appel du syndicat PAME. Une banderole dénonçait « la répression policière » du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis accusé d’un tour de vis sécuritaire depuis son élection en juillet 2019. Les affrontements ont débuté lorsqu’une partie des manifestants s’est dirigée vers le commissariat de Nea Smyrni. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov contre le commissariat et les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Les manifestants ont fait tomber un policier de sa moto et l’ont rossé. Dix manifestants ont été interpellés, certains avant la manifestation pour détention de cocktails Molotov.

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