Depuis un mois, les travailleurs miniers de la Cloverlick Mine à Harlan County (Kentucky) bloquent un train transportant du charbon d’une valeur d’un million de dollars, en occupant les rails, pour exiger des salaires non payés. Les travailleurs avaient appris fin juillet que leur employeur, l’entreprise Blackjewel, avait fait faillite et qu’ils étaient licenciés avec effet immédiat. Presque 1700 travailleurs licenciés n’ont pas été payés pour les trois dernières semaines de travail. L’occupation qui dure 24h/24h depuis 30 jours a pris la forme d’un camp de protestation, par lequel les travailleurs essayent de forcer l’entreprise à leur verser les salaires et cotisations dus. Le camp jouit d’un fort soutien local dans ce bassin minier qui est réputé pour ses luttes sociales.

Camp de protestation des miniers et de leurs familles à Harlan County, Kentucky

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En août 2017, suite au G20 à Hambourg, le ministère de l’intérieur allemand avait interdit la plateforme « Indymedia Linksunten », la plus grande plateforme d’extrême gauche en Allemagne (voir notre article), parce qu’elle enfreindrait la loi des associations. La procédure judiciaire ouverte à ce moment-là, entre autres pour « constitution d’une organisation criminelle », a été suspendue après deux ans faute d’indices qui permettraient d’identifier des opérateurs responsables du site.

Le raid du 25 août 2017 dans les appartements de plusieurs personnes suspectées de gérer « Linksunten » ont mené à la saisine de plusieurs supports de données chiffrés. Le Landeskriminalamt (police judiciaire régionale) de Bade-Wurtembert n’a pas réussi à déchiffrer ces données, malgré le soutien de plusieurs administrations et de services secrets comme la police fédérale ou le Verfassungsschutz (service de renseignement allemand). Les données qui étaient accessibles aux investigateurs ne leur permettaient pas d’identifier les personnes dont les appartements avaient été fouillés comme les opérateurs de la plateforme. De nouvelles révélations pourraient mener à la réouverture de l’enquête.

Interdiction de la plateforme Open-Posting Indymedia Linksunten en 2017

Interdiction de la plateforme Indymedia Linksunten en 2017

Les autorités de l’état de Bavière ont déporté un homme kurde, père de quatre enfants, qui vivait en Allemagne depuis 30 ans parce qu’il avait brandi un drapeau des YPG (milices kurdes ayant combattu l’État islamique dans le Nord de la Syrie) et parce qu’il avait participé à des événements pro-kurdes. Après sa déportation en Turquie, l’homme a pu fuir le pays et est retourné en Allemagne où il a de nouveau introduit une demande d’asile.

En mars 2017, le ministère de l’intérieur allemand avait annoncé l’interdiction des symboles des YPG/YPJ et du PYD (parti de l’union démocratique, parti kurde en Syrie) sous prétexte que ces groupes étaient affiliés au PKK (parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme organisation terroriste par la Turquie, l’Union Européenne et les États Unis). La Bavière est une des régions en Allemagne qui applique cette nouvelle règle particulièrement durement. Ainsi, un homme y avait été poursuivi pour avoir affiché un drapeau YPG sur sa page facebook.

Drapeaux des YPG et du PYD

Drapeaux des YPG et du PYD

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Après la violente répression policière ciblant des manifestant·e·s qui s’opposaient à un rassemblement d’extrême-droite à Kassel le 20 juillet, un·e des manifestant·e·s a été harcelé·e par des fonctionnaires du Verfassungsschutz (service de renseignement de l’état allemand). La marche d’extrême-droite qui a rassemblé 120 personnes célébrait l’assassinat du politicien Walter Lübcke, ciblé pour ses positions favorables à l’immigration. Des milliers de contre-manifestant·e·s s’étaient rassemblé·e·s, dont 16 ont tenté de bloquer l’avancement de la marche en faisant un sit-in. La police a violemment brisé le blocage à l’aide de coups et de gaz poivré. Plus tard, au moins un·e des activistes s’est fait suivre par des fonctionnaires du Verfassungsschutz. Ceux-ci lui ont fait savoir qu’ils connaissaient son adresse et son numéro de téléphone. Ils lui ont également proposé de l’argent en échange d’informations et de coopération. Durant plusieurs jours, les fonctionnaires ont appelé l’activiste régulièrement.

Un policier asperge des manifestant·e·s antifascistes de gaz poivré à Kassel le 20 juillet

Un policier asperge des manifestant·e·s antifascistes de gaz poivré à Kassel le 20 juillet

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Après l’action des « gilets noirs » au Panthéon à Paris, une vingtaine de sans-papiers ont été placés en rétention administrative. Par ailleurs, une personne est en garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le vendredi 12 juillet, environ 700 personnes ont brièvement occupé le Panthéon à Paris avant d’être évacuées par la police. Ces « gilets noirs » sont des sans-papiers qui réclament leur régularisation et un rendez-vous avec le Premier ministre Édouard Philippe.

gilets noirs

gilets noirs

Mardi soir à Leipzig, environ 500 personnes ont tenté de bloquer l’expulsion d’un kurde syrien avant que la police ne brise le blocage violemment. Le jeune homme devait être séparé de sa sœur et de ses parents pour être transporté en Espagne, où il avait introduit une demande d’asile pour la première fois. Selon le « règlement de Dublin », c’est donc vers ce pays qu’il devait être expulsé. Les activistes, allemands et immigrés, ont pu retarder l’expulsion de quelques heures en tentant de monter des barricades avec des meubles et des pots de fleurs, mais le blocage a finalement été brisé par la police à l’aide de coups de matraque et de gaz poivré. Les activistes ont répondu par des jets de projectiles.

Leipzig expulsion

Leipzig expulsion

A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

Vendredi 28 juin, après 31 jours, Anna et Silvia ont mis fin à leur grève de la faim par laquelle elles protestaient contre la section AS2 (« Haute Surveillance 2 ») de la prison d’Aquila (voir notre article). Plusieurs autres prisonniers et prisonnières qui avaient suivi Anna et Silvia dans leur grève ont également recommencé à manger.
Silvia a été transférée à la prison des Vallette à Turin, pour être présente, mardi 2 juillet, à un procès pour le blocage d’une procédure d’expulsion locative.

Anna Silvia

Anna Silvia

Le Sea Watch 3 a accosté de force dans la nuit de vendredi à samedi dans le port de Lampedusa, et sa capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent 40 migrants bloqués à bord depuis 17 jours.

Mercredi, la capitaine Carola Rackete avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (voir notre article). Mais le navire avait dû s’arrêter à un mille en face du petit port de Lampedusa et était resté bloqué là depuis. Dans la nuit de vendredi à samedi, Carola Rackete a finalement choisi de forcer le passage malgré la vedette de police chargée de l’en empêcher. La police est ensuite montée à bord pour arrêter la capitaine. Elle risque jusqu’à 10 ans de prison.

Carola Rackete Sea Watch

Hier, deux appartements ont été perquisitionnés à Gießen et Mayence, ainsi qu’un centre culturel kurde à Rüsselsheim. Deux personnes ont été arrêtées. Le centre culturel a été perquisitionné sur demande du parquet de Koblenz. Un ordinateur et 300€ ont été confisqués. La perquisition à Gießen ciblait le domicile de Mazhur Turan, qui s’est fait arrêter par la suite, et contre lequel un juge a émis un mandat d’arrêt.

police allemande

police allemande