Retrouvez sur cette page les dernières infos sur la répression et la résistance autour du confinement.

Retrouvez également :
Sans perdre un instant! (analyse du Secours Rouge International)
Petit guide des confiné-es (v2 – 7 avril 2020).
Petit guide V1 (avec Riot.im)
À l’attention des personnes et forces militantes, s’organiser contre le coronavirus et le capitalisme.

 

Hier mardi, l’administrateur-général de la Sûreté de l’État, Jaak Raes, passait devant la commission de l’Économie de la Chambre pour discuter de la mise en place de l’application de traçage des malades dans le cadre de crise du Coronavirus. Il y a plaidé pour que le développement du projet soit confiée à un opérateur belge afin d’éviter que des États étrangers ou des organisations extérieures ne puissent utiliser les données générées par une telle application. Les parlementaires sont en train de discuter du cadre légal encadrant cette application. Au niveau technique, la KULeuven participe au projet d’un consortium européen DP3T qui repose sur l’échange de codes anonymisés à partir du moment où un patient est testé positif, sans centralisation de données et avec destruction de celles-ci après un délai de 15 jours ou 3 semaines. Il peut supporter une dizaine de millions d’utilisateurs et être mis en place en quelques semaines. Le projet DP3T est soutenu par Google et Apple.

Jaak Raes, administrateur-général de la Sûreté de l’État

Jaak Raes, administrateur-général de la Sûreté de l’État

Vendredi 24 avril, les prisonnières de l’unité 3 de la prison d’El Borbollón, en Argentine, se sont révoltées. Elles ont déclenché des incendies et brulé des draps et des couvertures. Elles exigeaient l’accélération de la mise en place des mesures sanitaires et de semi-liberté afin d’éviter d’être contaminées par le Coronavirus. Les prisonnières dénonçaient également la mauvaise qualité de la nourriture est non comestible, le fin des visites et le manque de produit d’hygiène de base. Les forces de sécurité son intervenues pour réprimer l’émeute. Des coups de feu ont été entendu. Dimanche, les prisonnières étaient toujours privées, d’électricité et d’eau courante. Mardi 28 , quelques 200 prisonniers de la prison de Chimbas se sont révoltés. Les gardiens ont tiré avec des balles en caoutchouc et utilisé leurs matraques pour réprimer le mouvement. On dénombre 5 prisonniers blessés dont un dans un état grave. La veille, un groupe de prisonniers, des prisons de Las Breñas et de Charata, a pris en otage deux gardiens avec des armes blanches. Le même jour, les prisonniers de la prison de la ville de Mendoza, se sont révoltés. Les prisonniers sont montés sur les toits avec des objets à la main et criant « nous sommes tous unis ». Ils exigeaient eux-aussi l’accélération  de la mise en place des mesures de semi-liberté afin de désengorger les prisons surpeuplées.

Au États-Unis, 40 jeunes prisonniers du centre de détention juvénile de Bridge City en Louisiane ont déclenché une émeute ouvrant leurs portes à coups de pied. Des hélicoptères ainsi qu’une équipe SWAT sont intervenus pour réprimer le mouvement en utilisant notamment du spray au poivre. On dénombre au 150 cas de Coronavirus parmi les jeunes prisonniers pour l’ensemble du pays. Les chiffres réels sont cependant probablement plus élevés étant donné le manque de test disponibles. Pour éviter la propagation du virus, les jeunes prisonniers sont à l’isolation 23 heures par jour. Ils ne peuvent recevoir de visites de leurs proches et n’ont plus accès aux programmes éducatifs.

Au Pérou, les prisonniers de la prison de San Juan de Lurigancho à Lima ont organisé une manifestation, mardi, pour exiger des tests de dépistage au Coronavirus. Il s’agit de la prison la plus surpeuplée du pays. Les prisonniers sont montés sur le toit pour afficher des banderoles annonçant notamment que plusieurs d’entre-eux présentaient des symptômes de la maladie. Les prisonniers ont également dénoncés les traitements inhumains subits de la part des gardiens qui n’hésitent pas à profiter de la situation en vendant par exemple des masques à 25 soles (8 $) à l’intérieur de la prison. La veille, les prisonniers la prison de Miguel Castro Castro se sont également révoltés. Cette révolte s’est déclenchée suite à la mort de deux prisonniers, dimanche, des suites du Coronavirus. Les prisonniers sont montés au sommet des pavillons pour montrer, avec affiches et slogans, leur désespoir face à la contagion. Ils ont également incendié des matelas et détruit du matériel. Quelques 200 policiers sont intervenus pour réprimer le mouvement, lançant de grenades de gaz lacrymogène et tirant à balles réelles. Au moins 9 prisonniers sont morts. La prison de Castro Castro abrite 5 500 personnes malgré le fait que sa capacité est inférieure à 2 000.

Une prisonnière de la prison d'El Borbollón

Une prisonnière de la prison d’El Borbollón

Mercredi 29 avril, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé qu’à partir du 1er juin, les parents qui n’envoient pas leurs enfants à l’école alors que celle-ci peut les accueillir ne pourront plus bénéficier du dispositif de chômage partiel. À défaut, les parents dont les enfants ne peuvent pas retourner à l’école, devront fournir à leur employeur une attestation de l’école précisant que l’établissement ne peut pas accueillir l’enfant.

Hier dimanche, les prisonniers de l’unité pénale N° 3 de la prison de Concordia se sont révoltés. L’émeute a commencé dans une salle puis s’est étendue à toutes les salles et les prisonniers ont brulé des matelas. De nombreux coups de feu ont été entendus mais il semble qu’aucun blessé grave ou évadé n’ait été signalé. Les prisonniers exigeaient la mise en place de mesures sanitaires pour les protéger du Coronavirus. La police a encerclé les quartiers avoisinants pour empêcher les proches de se rassembler près de la prison.

Révolte à la prison de Concordia

Révolte à la prison de Concordia

Le parquet de Namur a décidé de confisquer des téléphones portables en cas de récidive du non-respect des règles de confinement. L’idée est d’utiliser le droit pénal qui permet de saisir les objets qui servent à commettre une infraction. Les GSM sont donc saisis seront exploités pour voir si les rassemblements ont été planifié à l’aide d’échange téléphonique ou de messages. Une confiscation du téléphone (rendant impossible toute rétrocession) est possible ultérieurement si le parquet le demande devant le tribunal.

Contrôle "coronavirus" de la police de Bruxelles

La crise actuelle met en évidence les contradictions et la barbarie du capitalisme. Déjà en difficulté avant la crise, le personnel hospitalier doit faire face à une surcharge de travail dans certaines régions du pays souvent confronté à des conditions déplorables. Des larges secteurs du prolétariat se voient obligés d’aller travailler, parfois sans protection sanitaire et dans l’impossibilité de mettre en place les fameux gestes barrière. Les personnes sans papiers sont encore plus précarisées et soumises au risque d’expulsion. Les personnes en prison et en CRA sont délaissées et mises en danger. Les violences faites aux femmes sont en large hausse. Les quartiers populaires sont encore plus la cible des violences racistes d’un État de plus en plus autoritaire. Le gouvernement commence à mettre en place des mesures de surveillance à grande échelle. En bref : la crise fait rage et nous devons payer toutes les conséquences de ce système.

Cette situation montre clairement que le capitalisme n’a que la barbarie à nous offrir. Le mouvement révolutionnaire doit se saisir de cette crise afin d’affirmer une alternative à la situation, c’est-à-dire un combat direct contre le capitalisme et ses dérives réactionnaires. Le 1er mai est la journée internationale des opprimé·e·s et des exploité·e·s, au cours de laquelle les luttes de différentes régions et pays se réunissent et se connectent. Si ce 1er Mai 2020 ne sera pas une manifestation dans les rues de Toulouse, nous devons trouver les moyens de briser l’individualisation prescrite et de lutter collectivement pour un autre monde.

Lutter contre la crise, c’est combattre le capitalisme !

Secours Rouge Toulouse, le 27 avril 2020
secoursrougetoulouse@protonmail.com

Dimanche 19 avril, le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a rejoint une manifestation de 300 personnes devant le Quartier Général de l’Armée. Cette manifestation réclamait la fin du confinement et la fermeture du Congrès et de la Cour suprême par une intervention militaire directe. Il ensuite prononcé un discours, entouré de 200 soldats de l’armée. Les manifestants demandaient l’application de l’article AI-5 (le décret appliqué par les militaires lors du coup d’État de 1968) et que les forces armées descendent dans la rue. Par ailleurs ces derniers jours, ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement a été limogé tandis que le ministre de la Justice du Brésil Sergio Moro a démissionné. Plus d’infos ici.

Bolsonaro durant son discours contre le confinement

Vendredi 24 avril, plusieurs dizaines de prisonniers d’une prison de Villa Devoto (Buenos Aires) se sont révoltés pour exiger des mesures sanitaires urgentes après la confirmation d’un cas de coronavirus au sein de l’établissement. Les prisonniers ont déclenché un incendie, ont brulé des matelas et sont affronté avec les gardiens. Un groupe est parvenu à grimper sur les toits pour crier leurs revendications et accrocher une grande banderole avec le message : « Nous refusons de mourir en prison. ». Ils exigeaient une audience avec un juge afin que soit mis en place de mesures de protection sanitaire dans la prison. Ils exigeaient également que les prisonniers courant un risque élevé du à la maladie soient assignés à résidence. La police a encerclé la prison, qui détient environ 2.200 prisonniers, alors que des explosions ont été entendues. Au moins onze d’entre eux ont été blessés dans la révolte.

Révolte à la prison de Villa Devoto

Révolte à la prison de Villa Devoto

Le 25 Avril, dans plusieurs villes d’Italie, des militants ont commémoré la « Journée de la Libération », date anniversaire de la libération du pays du fascisme, malgré le confinement.
À Naples des manifestants des centres sociaux et des syndicats des chômeurs ont exposé dans différents quartiers de la ville des banderoles demandant un revenu universel, l’arrêt des loyers et des factures et plus de test COVID-19. La police a interpellé, arrêté et verbalisé une quinzaine de militants. Certains ont écopé d’une obligation de quarantaine pour non respect du confinement.
À Milan il y a eu deux manifestations. La première d’une dizaine de militants a été violemment bloqué par la police : deux personnes arrêtées et une personne âgée projetée au sol.
La deuxième manifestation d’une vingtaine de personnes a été également bloquée et les participants ont été tous contrôlés et verbalisés pour non respect du confinement.

La mobilisation à Naples

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