Les États-Unis se sont dotés, selon le MIT, d’une technologie laser capable d’identifier une personne grâce aux battements de son cœur, à une distance maximum de 200 mètres. Cette technologie intitulée Jentson a été créée par l’entreprise américaine Ideal Innovations Incorporated et est en développement depuis au moins deux ans.

Cette technologie présente plusieurs avantages par rapport à la reconnaissance faciale, le rythme cardiaque étant unique, constant et ne pouvant être ni alteré ou dissimulé. Elle pourrait atteindre une précision de 95% dans de bonnes conditions. Cependant le dispositif ne fonctionne pour l’instant que sur les individus habillés d’un t-shirt ou d’une veste.

L’outil Jetson utilise la vibrométrie laser qui détecte les mouvements d’une surface, causés par les battements du cœur. Les informations récoltées sur chaque individu devront ensuite être comparées à une base de données cardiaques, enregistrée au préalable, pour permettre au dispositif d’identifier avec précision la « signature cardiaque » d’une personne.

Le Pentagone est désormais capable d'identifier une personne grâce à son rythme cardiaque

Le Pentagone est désormais capable d’identifier une personne grâce à son rythme cardiaque

Dans le nord de la ville de Memphis, la mort d’un jeune homme noir a provoqué des protestations par les habitant-e-s de son quartier. Entre 100 et 300 personnes étaient descendues dans les rues pour manifester leur colère suite à la mort de Brandon Webber. Le jeune homme âgé de 20 ans était poursuivi par la police, et a été abattu par plusieurs balles à l’issue d’une course poursuite le soir du 12.06.2019. Les habitant-e-s de Frayser, un quartier majoritairement noir dans le nord de la ville et dont Webber était originaire, ont balancé des pierres et des briques sur la police. La police a employé du gaz lacrymogène pour disperser la foule. 3 personnes ont été arrêtées, 24 policiers et 2 journalistes blessés.

Memphis Brandon Webber

Cette semaine un groupe de militants opposé à la construction d’un nouveau centre d’internement d’immigrants à Laval a revendiqué la dégradation d’un véhicule de la société Englobe. Cette société participe, en effet, à ce projet de future prison pour migrant. C’est au moins la troisième fois en un peu plus d’un an que des entreprises participant au projet sont attaquées.

Ainsi la firme d’architecture Lemay, qui a conçu les plans de la future prison, a vu des militants lâcher des criquets vivants à l’intérieur de son siège social. Les locaux de l’entreprise d’excavation Loiselle, qui s’est pour sa part chargée de décontaminer l’emplacement, ont également été dégradés en février dernier. Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé vendredi qu’il menait une enquête sur ces actions.

D’autres actions publiques sont également menées contre ce projet. Deux manifestations contre le projet se sont ainsi déroulées coup sur coup les 17 et 20 février derniers. De plus, une cinquantaine d’organismes ont annoncé le mois dernier qu’ils s’engageaient à faire front commun pour bloquer la construction de la future prison. Enfin, l’organisme au cœur de la contestation, « Ni frontières, ni prisons », a soutenu les actions de sabotage menées contre les trois entreprises.

Le lieu de la future prison pour migrants

Le lieu de la future prison pour migrants

Ce samedi 25 juin, Janine Phillips Africa et Janet Holloway Africa ont obtenu une libération conditionnelle après 40 ans de prison. Les deux femmes avaient été arrêtées en 1978 suite à l’attaque de la communauté Move à Philadelphie. Ces libérations font suite à celles de Mike Africa libéré sous condition en octobre 2018 quelques mois après Debbie Africa libérée en juin 2018 (voir nos articles ici et ici).

Janet Holloway Africa et Janine Phillips Africa

Janet Holloway Africa et Janine Phillips Africa

Jeudi 9 mai, Chelsea Manning a été libérée de la prison de Virginie où elle a passé 62 jours (dont un mois à l’isolement) pour avoir refusé de témoigner au sujet de ses liens passés avec WikiLeaks devant un grand jury fédéral dans le district est de Virginie. Cette libération n’est pas le fruit d’une victoire juridique. En avril, une Cour d’appel avait rejeté une requête déposée par son équipe juridique pour la libérer (voir notre article).

Cette libération intervient plutôt suite à l’expiration du mandat du grand jury jeudi. Son équipe juridique a cependant déjà reçu une autre assignation à comparaître qui exige qu’elle comparaisse devant un autre grand jury le 17 mai. Manning s’est engagée à ne répondre à aucune question et pourrait donc être remise en détention dès la semaine prochaine.

Le refus de Manning de témoigner est un acte de protestation contre les grands jurys en général qui ont toujours été utilisé pour «piéger et persécuter des militants pour des propos politiques protégés». L’immunité est imposée aux témoins du grand jury, ce qui leur enlève le privilège de ne pas s’incriminer et les prive de tout «droit de garder le silence».

Chelsea Manning

Chelsea Manning

Un juge de la cours fédéral au Texas a bloqué l’application d’une loi de l’état du Texas interdisant aux employés de l’Etat et aux sous-traitants de boycotter Israël. Le juge estimait, en effet que cette loi contrevenait au premier amendement de la constitution états-unienne relatif à la liberté d’expression.

La loi texane obligeait les employés de l’État ou ses contractants à signer un engagement déclarant qu’ils « ne boycottaient pas actuellement Israël », qu’ils « ne boycotteront pas Israël pendant la durée du contrat » ​​et qu’ils éviteront toute action « qui est destiné à pénaliser, infliger un préjudice économique à, ou limiter les relations commerciales avec Israël, ou avec une personne physique ou morale faisant affaire dans Israël ou dans un territoire sous contrôle israélien.

Le Texas est le troisième État depuis 2017 à bloquer ou à annuler une législation anti-BDS, à la suite des décisions de tribunaux rendues dans le Kansas et en Arizona. Notons que 25 autres États ont ou prévoient d’adopter des lois ou des décrets anti-BDS.

Le mouvement BDS au États-Unis

Le mouvement BDS au États-Unis

Lundi 22 avril, une cour d’appel fédérale a rejeté la demande de remise en liberté sous caution de l’ancienne analyste du renseignement de l’armée américaine Chelsea Manning, et confirmé la décision d’une juridiction inférieure d’emprisonner Manning suite à son refus de témoigner devant un grand jury d’un tribunal de l’Etat de Virginie. Ce grand jury a pour mission de superviser une enquête sur Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks (voir notre article).

Chelsea Manning

Chelsea Manning

Mercredi 17 avril, Larry Krasner, procureur de Philadelphie, renonçait à faire appel de la décision du juge Leon Tucken rendue le 27 décembre 2018. La décision était fondée sur le fait que Ronald Castille, alors juge en chef à la Cour suprême de Pennsylvanie, aurait dû se récuser lors de l’examen de l’affaire Mumia en raison de son implication précédente en qualité de procureur sur le même dossier. La décision rendue en décembre 2018 ouvrait le droit à Mumia Abu-Jamal de faire appel de sa condamnation (voir nos articles ici et ici). La défense de Mumia Abu-Jamal pourra dès lors soumettre pour révision les demandes d’appel soumises à la Cour suprême de Pennsylvanie par le passé. Cela signifie qu’une telle demande sera à nouveau examinée, mais n’ouvrira pas droit automatiquement à un nouveau procès.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Une fuite de document a permis de mettre au jour une base de données secrète sur les militants, les journalistes et les influenceurs des médias sociaux liés à la caravane de migrants. Le gouvernement a également, dans certains cas, placé des alertes sur leurs passeports.

Document fuité

Document fuité

À la fin de 2018, environ 5 000 immigrants d’Amérique centrale se sont dirigés vers le nord, en passant par le Mexique, jusqu’à la frontière sud des États-Unis. Dans les mois qui ont suivi, les journalistes qui couvraient la caravane, ainsi que les militant·e·s qui assistaient les membres de la caravane, ont déclaré avoir le sentiment d’être devenus la cible d’inspections et de contrôles intensifs de la part des agents des services frontaliers. Des documents divulgués par une source de la Homeland Security, montrent que le gouvernement états-unien avait bien inscrit leurs noms dans une base de données secrète de cibles, où les agents collectaient des informations à leur sujet. Certains avaient des alertes placées sur leurs passeports, empêchant plusieurs personnes d’entrer au Mexique pour travailler.

Les documents montraient une application SharePoint utilisée par des agents du Customs and Border Protection (CBP), de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), de l’U.S. Border Patrol, du Homeland Security Investigations ainsi que des agents du secteur de San-Diego du FBI. Les efforts de collecte de renseignements ont été effectués dans le cadre de l’«Operation Secure Line», désignée pour surveiller la caravane de migrants. Certains éléments dans les documents fuités indiquaient que les documents étaient un produit de l’Unité de liaison internationale (ILU), qui coordonne les renseignements entre le Mexique et les États-Unis.

Pour chaque personne, les documents montrent leur photo, souvent à partir de leur passeport mais, dans certains cas, à partir de leurs comptes de réseaux sociaux, avec leurs informations personnelles. Ces informations incluent la date de naissance de la personne, son «pays de départ» et son rôle présumé dans la caravane de migrants. Les informations indiquent également si les fonctionnaires ont placé une alerte sur le passeport de la personne. Certaines personnes portent un «X» coloré sur leur photo, indiquant si elles ont été arrêtées, interrogées ou si leur visa ou leur passe SENTRI a été révoqué par les autorités.

Oscar Cain, un activiste d’Atlanta, a été abattu par la police. Le Bureau d’enquête sur la Géorgie (GBI) a mené une enquête sur une fusillade. La police prétend qu’Oscar Cain, 3& ans, n’aurait pas obtempéré aux ordres et brandi une arme. En 2018, 48 personnes ont été abattues par la police d’Atlanta, le GBI a été saisi pour 26 tirs de policiers depuis le début de cette année. La date des funérailles de Cain n’a pas encore été annoncée, mais elle aura lieu à East Point, en Géorgie.

Oscar Cain

Oscar Cain