Hier soir, plusieurs groupes d’étudiants ont tenté de s’approcher des chapiteaux dressés à l’occasion du Grand Prix. Ils entendaient dénoncer ce que représente cette course, les énormes dépenses du gouvernement qui y sont liées alors qu’une hausse des frais de scolarité sont prévues par les autorités qui invoquent des problèmes de financement. Des cordons de policiers, matraques à la main, bloquaient tous les accès aux stands du Grand Prix. Durant la soirée, les policiers épaulés par les forces anti-émeutes ont mené des charges ciblées pour disperser les manifestants. Un hélicoptère a survolé la ville durant toute la nuit pour repérer les groupes en mouvement et au sol, du gaz de poivre a été lancé à l’encontre des manifestants. Plusieurs personnes ont été interpellées pour entrave au travail des policiers, résistance à leur arrestation ou refus d’obtempérer.

Arrestation d'un étudiant canadien

Arrestation d’un étudiant canadien

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Hier matin, la police de Montréal a mené une vaste opération dans la ville dans le cadre des enquêtes portant sur le mouvement des étudiants qui dure depuis le mois de février. Tôt le matin, les médias québécois avaient diffusé les photos de plusieurs personnes recherchées par les autorités. Quatre personnes ont été arrêtées dans la matinée, et la police en recherche toujours sept autres. Les quatre ont été arrêtés pour différents faits, complot, introduction par infraction, intimidation d’un membre du parlement, de déguisement en vue de commettre un acte criminel, voies de fait sur un agent de la paix et incitation à craindre un acte terroriste.

Une nouvelle audience préliminaire (au cours de laquelle la défense va chercher à obtenir l’abandon de 10 chefs d’inculpation sur 22) se déroule actuellement à Fort Meade (Maryland – est) dans le procès de Bradley Manning, ce soldat américain accusé d’avoir, entre autres, transmis des dépêches diplomatiques américaines au site internet Wikileaks et dont le début du procès en cour martiale a été fixé au 21 septembre. Hier, la juge militaire a ordonné qu’une série de documents, jusque-là gardés secrets, soient remis à la défense. Celle-ci avait précédemment déposé une requête dans la mesure où, sur les 40000 pages du rapport du FBI sur l’estimation des conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis des actes présumés de Manning, seules 8741 d’entre elles lui avaient été transmises. La juge militaire a ordonné la remise de ce rapport aux avocats du soldats, ajoutant ‘Le gouvernement a des obligations et cela ressemble à de la dissimulation d’informations’. De son côté, la demande de l’accusation de revoir une estimation des effets de l’affaire par le département d’Etat avant de la remettre à la défense a été rejetée. Aujourd’hui, trois témoins du département d’Etat doivent être entendus. La juge ayant programmé des audiences préliminaires supplémentaires et la défense ayant demandé la suspension du calendrier des audiences ‘pour permettre à l’accusation de réunir ces documents si le gouvernement n’a rien à cacher’, la date du 21 septembre pourrait être post-posée.

Bradley Manning à son procès

Bradley Manning à son procès

Le projet de loi visant à mettre fin à la grève au Canadien Pacifique a été adopté par la Chambre des communes dans la nuit de mardi à mercredi. La majorité dont dispose le gouvernement canadien a permis de limiter le débat et de procéder à son adoption à grande vitesse. Cette loi forçant le retour au travail de 4800 mécaniciens et chefs de train sera envoyée au Sénat mercredi. Quelques minutes avant que les députés fédéraux n’entament le débat accéléré sur le projet de loi spéciale, une centaine de grévistes ont manifesté mardi devant le Parlement. Les manifestants ont reçu l’appui de quelques membres du syndicat des postiers.

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EDIT 1er juin: Un compte à rebours de 12 heures a été enclenché en fin de journée jeudi en prévision de la reprise du service de transport de fret du Canadien Pacifique. Le Sénat canadien, dominé par les conservateurs, a adopté à son tour la loi spéciale forçant le retour au travail des 4800 mécaniciens de locomotives, conducteurs de train et autres employés de Canadien Pacifique.

L’administration américaine a établi une liste de personnes à assassiner dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » menée avec des attaques de drones au Pakistan, en Somalie et au Yémen. Des responsables du contre-terrorisme ont épluché des biographies avant de proposer cette liste au cours d’une vidéoconférence sécurisée organisée par le Pentagone. Les noms ont ensuite été communiqués à Barack Obama, qui autorise chaque frappe au Yémen et en Somalie ainsi que certaines opérations sensibles au Pakistan.

Le président Obama doit approuver personnellement le fait de tuer les suspects, comme le prédicateur d’Al-Qaida Anwar Al-Awlaqi — un citoyen américain — abattu par une frappe d’un drone américain au Yémen l’année dernière. Obama a qualifié de « facile » la décision de tuer Al-Awlaqi, selon l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche William Daley. Selon le Times certains responsables s’étaient montrés sceptiques sur l’efficacité de cette « kill list »: « Un homme est tué et son chauffeur, qui était numéro 21, devient numéro 20 ? » écrit le Times en citant William Daley. À un moment donné, il ne s’agit que de faire du remplissage avec des chiffres. » Le journal a également rapporté un débat interne sur la méthode retenue pour compter les victimes, selon laquelle tout homme en âge de combattre localisé dans un certain rayon d’un suspect est considéré comme un insurgé.

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Le Service de Police de la Ville de Montréal compte 4800 policiers, dont 160 de l’intervention. Or, dès le 1er juin prochain, un policier sur six sera en vacances, contrairement aux étudiants qui eux, vont poursuivre leur mouvement. Afin de pouvoir pallier à ces absences de manière adéquate, les autorités ont décidé de former 25 patrouilleurs pour ‘élargir son bassin en terme de policiers spécialisés en contrôle de foule’. Les 160 policiers de l’intervention sont eux formés à de nombreuses autres techniques, mais il ne sera pas possible, vu le délai, de former leurs remplaçants au même niveau. Les 25 hommes sélectionnés vont dès lors suivre un cours accéléré de contrôle de foule, ou ‘cours d’anti-émeute 101’ afin d’être capables de combler les trous dans les rangs policiers.

Mécaniciens, conducteurs et autres employés de Canadien Pacifique sont en grève depuis tôt mercredi matin. Les pourparlers achoppent principalement sur les régimes de retraite. CP est la deuxième société ferroviaire au pays derrière Canadien National. La ministre du Travail a calculé que le conflit de travail pourrait coûter un demi-milliard par semaine à l’économie canadienne s’il perdure. Elle exhorte donc Canadien Pacifique et ses 4.500 salariés à négocier ferme pour accoucher d’une nouvelle convention collective. Faute de quoi, elle présentera une loi pour forcer le retour au travail.

La ministre n’a pas précisé quand elle compte légiférer. Elle craint qu’une grève prolongée n’affecte d’autres industries comme celles de l’automobile, du charbon et de la potasse, qui dépendent de Canadien Pacifique pour transporter leur marchandise. Le gouvernement n’a pas hésité à légiférer, ces derniers mois, pour mettre fin à des conflits de travail à Postes Canada et à Air Canada.

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Pour la trentième nuit consécutive, la ville de Montréal a été le théâtre d’une manifestation des étudiants québécois engagés depuis plus de trois mois dans un combat contre la hausse de leurs frais de scolarité. Cette fois encore, les autorités avaient déclaré le cortège illégal en raison de la non-communication de son itinéraire. Celui-ci a néanmoins parcouru une dizaine de kilomètres à travers la ville avant d’être pris en souricière par la police. Le porte-parole de cette dernière a affirmé que l’intégrité des agents avait été mise en jeu par le jet de quelques pierres et par les feux de bengale des manifestants. Dès lors, les policiers anti-émeutes sont entrés en action, interpellant plus de 400 personnes. Par ailleurs, ils sont également intervenus à l’encontre d’autres groupes de manifestants qui voulaient venir en aide à celui encerclé.

Manifestation et arrestations à Montréal

Manifestation et arrestations à Montréal

Hier après-midi, des milliers de personnes s’étaient à nouveau réunies pour entreprendre la 29ème marche nocturne quotidienne à Montréal. Alors qu’aujourd’hui, le ‘printemps érable’, mouvement estudiantin contre la hausse des frais de scolarité ‘célèbre’ son centième jour d’actions, la police est à nouveau passée à l’action hier soir, dispersant la manifestation à coups de matraques et de grenades assourdissantes. Une cinquantaine d personnes ont été arrêtées et trois personnes ont été blessées. Dans un communiqué, le service de communication de la police a déclaré que ses hommes avaient réagi à la présence de personnes masquées, désormais interdite, au fait que l’itinéraire de la marche n’avait pas été déclaré comme l’exige la loi spéciale (adoptée vendredi dernier et destinée à régir les rassemblements et les manifestations) et contre des jets de projectiles.

Présence policière à Montréal

Présence policière à Montréal

Alors que le gouvernement a voté une ‘loi spéciale’ vendredi, laquelle impose entre autre de fortes limitations à la liberté de manifester, les rassemblements et la répression s’intensifient à Montréal. Samedi déjà, la manifestation organisée dans la soirée a entraîné de violents affrontements entre les étudiants en grève et les forces de l’ordre (cf notre article de dimanche). Dimanche soir, les étudiants sont à nouveau sortis dans les rues. Après dix minutes, leur manifestation a été déclarée illégale par la police, l’itinéraire de celle-ci n’ayant pas été communiqué aux autorités comme l’exige la nouvelle loi, entraînant des nombreuses violences. Celles-ci ont fait au moins dix blessés et ont conduit à l’arrestation d’un total de 305 personnes.

Arrestation d'un manifestant à Montréal

Arrestation d’un manifestant à Montréal