Ce mardi 17 octobre, durant la nuit, des litres de peinture et le message « MAXI-PRISON, MAXI-INJUSTICE » ont recouvert les murs de différents bâtiments bruxellois. Sont visés plusieurs acteurs impliqués dans le projet de la prison de Haren, dont le SPF Justice (photo), la Régie des bâtiments, ainsi que B2AI, qui est un des bureaux d’architectes ayant travaillé sur les plans de la maxi-prison. Ce projet de complexe pénitentiaire est en effet décrié depuis plus de 10 ans, notamment par les habitant.es de Haren, des académiques, des associations, des magistrats, des militant.es écologistes, anticapitalistes ou anti-carcéraux. Pourtant, la prison est aujourd’hui prête à incarcérer des détenus.

Lire le communiqué et voir les photos de l’action

La police a arrêté un Gantois de 31 ans, présenté comme sympathisant de la cause palestinienne, suite à l’incendie de deux blindés appartenant à l’armée belge en cours d’équipement par la société OIP Sensor Systems à Audenarde, une filiale de la société d’armement israélienne Elbit (voir notre article). L’action avait eu lieu le dimanche 28 août dans la zone industrielle de Westerring. Parmi les épaves, la police et les pompiers ont trouvé des restes de cocktails Molotov et un mur de l’entreprise affichait « Shut Elbit Down ». Selon les déclarations de la justice, c’est sur la base des images des caméras que l’identification a été effectuée. Le juge d’instruction a arrêté l’homme pour « incendie volontaire avec intention terroriste ». La chambre des mise a prolongé sa détention provisoire d’un mois.

 

Le Cercle de Wallonie est le plus grand cercle d’affaire de Belgique francophone. Ce vendredi 23 septembre, il invitait ses membres à découvrir les jets privés de la société ASL Group. Quelques jours avant l’évènement, dans la nuit du 19 au 20 septembre, des militant.e.s se sont attaqué.e.s au siège du Cercle de Wallonie, au Business Village Ecolys, à quelques kilomètres de Namur. Des murs ont été tagués : « Jets privés = terrorisme écologique », une des façades a également été aspergée de peinture noire et le logo éclairé du Cercle de Wallonie a été détruit (voir ici communiqué et vidéos). Suite à cette action le Cercle de Wallonie a annulé son événement. Un militant a été interpellé, et une plainte a été déposée.

 

C’est en décembre 2021 que la Régie des Bâtiments a acquis un haras de 15 hectares, pour un montant de 11,7 millions d’euros. Situé juste à la sorte de Quenast, sur l’A8/E429, le haras de Wisbecq accueille la Cavalerie de la Police Fédérale jusque là hébergée sur le site de Witte de Haelen à Etterbeek. Cette acquisition par la Régie des Bâtiments permet de mettre à disposition de la Police Fédérale des infrastructures adaptées aux performances de leur Direction et de libérer dans le même temps des espaces dans la Caserne de Witte de Haelen. Le haras assure l’accueil de 150 policiers et de leurs 110 montures de réaliser leurs tâches dans des conditions idéales. Le choix d’installer la Cavalerie de la Police Fédérale ici, à Wisbecq, s’inscrit dans une réflexion plus globale de rénovation des casernes Géruzet et de Witte de Haelen. En plus des dix hectares de prairies, le domaine comprend également deux pistes intérieures et 145 boxes. Grâce à 450 panneaux solaires, des espaces intérieurs bien isolés et la collecte d’un million de litre d’eau de pluie par an via les toits, les frais de fonctionnement de ce centre équestre sont sensés être faibles.

Les cavaliers de la police se semblent pourtant enthousiastes. Un syndicat policier s’apprête à déposer un dossier auprès de l’inspection générale de la police (AIG). Selon le SNPS, il y a trop d’inconnues (notament financières) autour du nouveau haras. Et on se souvient qu’à la fête nationale, les cavaliers qui assurent l’escorte royale avaient menacé de faire grève pour que leurs frais de déplacement de Bruxelles à Wisbecq soient remboursés.

Les bourgmestres pourront désormais exclure préventivement les fauteurs de troubles connus des manifestations organisées sur leur territoire, annonce mardi la ministre de l’Intérieur qui vient de rédiger une circulaire ministérielle en ce sens. Ces décisions d’interdiction de manifestation s’appliqueront pendant une durée déterminée, en vue du maintien de l’ordre public lors d’une manifestation prévue. Un bourgmestre ne pourra imposer cette interdiction que pour une manifestation organisée sur son propre territoire. Si une manifestation se déroule sur le territoire de plusieurs villes ou communes, l’interdiction devra alors être prononcée, le cas échéant, par chaque bourgmestre concerné. Ces décisions devront être motivées sur la base d’indications concrètes qu’une personne a l’intention de provoquer des émeutes lors d’une manifestation prévue. La décision du bourgmestre devra également démontrer que l’interdiction de manifestation est utile, nécessaire et proportionnée. L’interdiction de manifestation est reprise dans la Banque de données nationale générale (BNG) de la police. Ainsi, chaque policier pourra vérifier immédiatement si une interdiction de manifestation est en vigueur, et arrêter administrativement l’intéressé qui s’y trouverait malgré l’interdiction. Les infractions à l’interdiction de manifestation peuvent être sanctionnées par une amende SAC (sanction administrative communale).

À partir d’aujourd’hui, la première phase de la loi sur le Statut juridique Externe (LSJE) portant sur l’exécution des courtes peines entre en vigueur. L’entrée en vigueur du nouveau dispositif se déroulera en deux étapes: à partir du 1er septembre, toutes les peines de 2 à 3 ans seront exécutées. À partir de septembre 2023, ce sera au tour des peines de moins de 2 ans. Cette mesure concrétise la volonté affichée par le ministre de la Justice de mettre un terme à l’inexécution des courtes peines. Depuis les années 1970, la plupart des courtes peines de prison ne sont pas exécutées en Belgique. Les peines de moins de trois ans sont automatiquement transformées en surveillance électronique et les peines de moins de six mois ne sont bien souvent pas exécutées.

En octobre 2021, le gouvernement débloquait 91,5 millions d’euros pour la création de 15 maisons de détention au cours de la présente législature. Le SPF Justice et la Régie des bâtiments se sont mise à la recherche d’immeubles adaptés. Les maisons de détention de Courtrai (photo) et de Berkendael ont d’abord été déterminées. C’est donc finalement une liste de huit propriétés dont l’achat et l’aménagement ont été soumis au Conseil des ministres. Les huit maisons de détention qui doivent encore être construites, tout comme l’ouverture (prévue à l’automne) des nouvelles prisons de Haren et de Termonde ainsi que le maintien en activité plus longtemps que prévu des prisons de Saint-Gilles et Termonde devraient permettre de réaliser la volonté du gouvernement de faire appliquer les courtes peines.

 

Deux blindés de l’armée belge ont été incendiés au moyen de cocktails Molotovs sur le parking de l’entreprise OIP dimanche matin dans le zoning Westerring, à Audenarde. La firme OIP, filiale de la multinationale israélienne Elbit Systems. Les deux véhicules, des Piranha III achetés en 2006 pour 1,5 million d’euros l’unité au constructeur suisse Mowag afin de remplacer les chars Leopard, ont totalement brûlé. OIP a été fondée à Gand en 1919 sous le nom d’Optique et Instruments de Précision pour développer et produire des lentilles et des objectifs pour l’armée. À partir des années 1960, elle est pionnière de l’électro-optique, avec des innovations telles que l’un des premiers affichages tête haute (pour les Lockheed F-104) et des systèmes de contrôle de tir (pour les chars Leopard). L’entreprise fabrique également des lunettes de vision nocturne holographiques.

L’inscription “Shut Elbit Down” a été inscrit sur les murs d’OIP s’explique par ce fait qu’en 2003, OIP a été racheté par l’entreprise d’armement israélienne Elbit Systems. Elbit fourni des munitions au phosphore blanc et des drones qui ont été utilisés par Israël lors de ses agressions contre Gaza. Elbit fabrique également des armes à sous-munitions pour l’armée israélienne, contribuant ainsi à contourner une interdiction internationale. Les ventes à l’armée israélienne représentent environ un cinquième des rentrées d’Elbit.

Peter De Buysscher, 58 ans, est assistant social de formation. Il rejoint en 1991 la police judiciaire de Malines en tant qu’inspecteur. De 1999 à 2001, il est commissaire à la Brigade nationale de la Police Judiciaire. De 2001 à 2009, il décroche un master en criminologie à la VUB et accède à la  Direction de la coopération policière internationale, qui dépend directement du Commissariat général de la police fédérale. Le 2006-2007 il suit les cours de la School voor politieleiderschap à la Politieacademie Nederland/Clingendael Institute. Depuis 2009, il est membre du conseil d’administration d’EUROPOL. En 2017, il a effectué le cursus « Senior Leadership Course for Executive Police Leaders » à l’Institut du FBI/Université de Virginie.

Sa candidature au poste de vice-président d’Interpol vient d’être approuvée par les Pays-Bas. Les Pays-Bas et la Belgique proposent conjointement un vice-président afin d’avoir plus de chances face au reste de l’Europe. Les Pays-Bas avaient initialement proposé la candidature de la commissaire de police Jannine Van den Berg, qui a dirigé l’unité nationale de la police néerlandaise jusqu’en juin 2021, avant de partir en raison d’un audit critique mené par l’Inspection de la justice et de la sécurité. Sa candidature a finalement été retirée après de nombreuses critiques au sein de la police et de la sphère politique.

 

Un stand de soutien avec le prisonnier anarchiste Thanos Hatziangelou, accusé avec deux autres personnes d’avoir participé aux actions de l’Organisation d’action anarchiste (voir notre article), se tiendra dans le cadre de la Journée antispéciste qui se tiendra à La Clé ce dimanche 7 août.
A La clé, 118 rue Fransman, à Laeken, à partir de 12H.

 

En 2016, Bruxelles Prévention & Sécurité (depuis peu rebaptisé « safe.brussels »), l’organisme d’intérêt public bruxellois en charge d’intégrer les compétences régionales sécuritaires héritées de la 6e réforme de l’Etat, avait acheté 5 drones auprès de la firme française Novadem (voir ici). Depuis, la Région n’a depuis lors de cesse d’étoffer sa flotte et possède aujourd’hui 9 aéronefs qu’elle cogère avec la Direction Coordination et Appui de la police fédérale de Bruxelles, qui se charge, elle de les mettre au service des zones de police.

Du 1er janvier au 28 juillet 2022, la police bruxelloise a déjà mené 159 missions à l’aide de ces drones, pour une moyenne qui approche les 5 sorties hebdomadaires. A l’issue de leur première année complète d’utilisation, en 2019, les drones bruxellois avaient effectué 198 missions au profit de la police. En suivant l’évolution de ces chiffres pour les années suivantes, on constate que c’est surtout le covid qui a stimulé très fort leur utilisation. En 2020, en effet, le nombre de sorties effectuées atteignait un pic de 369 missions avec beaucoup de vols préventifs afin de rappeler les consignes en vigueurs. En 2021, année marquée par un nombre important de manifestations jugées sensibles, la tendance repartait légèrement à la baisse avec 314 missions exécutées par la « cellule drones » bruxelloise – une tendance qui, au rythme actuel, devrait se confirmer pour 2022. La Région bruxelloise s’apprête à commander deux nouveaux drones pour remplacer ceux dont la limite d’heures de vol a été dépassée.