Le soutien à la Palestine reste la cible de l’État français. Ces derniers mois, les tentatives de réduire et de priver d’espace démocratique et social les groupes et les collectifs de soutien à la Palestine se sont succédés. L’attaque répressive touche en outre les forces politiques et sociales qui solidarisent avec la Palestine en France. Jean-Paul Delescaut (photo), Secrétaire général de l’Union Départementale CGT du Nord, a été condamné ce jour à une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille pour « apologie du terrorisme » (mais relaxé pour « provocation à la haine raciale »). Jean-Paul Delescaut, qui a fait appel, était poursuivi pour un tract diffusé par le syndicat le 10 octobre 2023, trois jours après l’offensive de la résistance palestinienne contre Israël.

 

Des affrontements ont éclaté dans la banlieue de Nouméa entre les forces de sécurité et des manifestants indépendantistes qui s’opposent à un pacte sur le nickel impliquant l’intervention de la France pour sauver l’industrie. Les trois usines métallurgiques du territoire enregistrent des pertes record en raison essentiellement de la note énergétique. Les affrontements, impliquant des armes à feu, des gaz lacrymogènes et des jets de pierres et de cocktails Molotov, ont duré presque toute la journée du 10, bloquant les routes d’accès à la capitale Nouméa, ainsi qu’aux communes voisines de Saint-Louis et du Mont-Dore. Deux des manifestants auraient été arrêtés pour avoir jeté des pierres. Des banderoles ont été déployées, certaines portant l’inscription « Kanaky pas à vendre ». ‘autres incidents ont eu lieu dans la ville de La Foa, dans le petit village minier de Fonwhary, près d’un site d’extraction de nickel, où les camions de la Société Le Nickel ont été bloqués. À la tombée de la nuit, les zones de Saint-Louis et du Mont-Dore étaient décrites comme étant sous contrôle, mais les forces de sécurité, y compris des véhicules blindés, étaient maintenues sur place.

Le dispositif de lutte anti-drone  des Jeux de Paris laisse à désirer. L’exercice « Coubertin LAD 2 » a regroupé une série de cinq tests effectués du 11 au 15 mars. L’enjeu : déployer le dispositif et éprouver son efficacité. Censé identifier, détecter et neutraliser les drones, le système Parade en est le produit phare. Mais sur les deux des sites où Parade a été testé (dont un aux abords d’un ministère, à portée de vol de la place de la Concorde et du Champ-de-Mars), il n’a pas répondu aux attentes: Parade arrête les drones mais dans un périmètre bien plus restreint qu’attendu.

Serhat Gültekin, un militant kurde qui avait demandé l’asile politique en France en 2017, qui avait été arrêté le 4 avril 2021, et qui était menacé d’expulsion (voir notre article), a été renvoyé par avion en Turquie vendredi soir. Gültekin, qui a été amené à l’aéroport d’Istanbul, a été empêché de rencontrer ses avocats et a été envoyé à la prison de Metris la nuit dernière pour l’exécution de sa peine définitive de 6 ans et 3 mois. Gültekin est traité pour le syndrome de Marfan, une maladie génétique rare. Il a également subi deux pneumothorax et souffre de graves problèmes d’estomac. Ses avocats ont déclaré qu’ils exigeaient que Gültekin soit transféré à l’hôpital et qu’il soit autorisé à rencontrer ses avocats.

 

Blouse de protection, masque à gaz, lunettes, voilà comment était équipée une cinquantaine de sympathisants d’Extinction Rébellion venue interpeller le préfet devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille, le 10 avril. Ils alertent sur la situation de la décharge illégale de Saint-Chamas (photo), et demandent le retrait des 13 000 tonnes de déchets encore présent sur place depuis l’incendie qui a eu lieu fin 2021. Quelques minutes après le début du rassemblement, les forces de l’ordre sont intervenues et ont interpellé 14 personnes, pour participation à une manifestation avec le visage dissimulé, indique la préfecture de police.

Le 26 décembre 2021, un énorme incendie s’était déclaré sur le site d’une décharge illégale à Saint-Chamas. Il avait duré six semaines et des moyens importants avaient été déployés. Depuis, des monticules de matériaux brulés reposent toujours sur cet entrepôt. Des pneus, du bois, plastique jonchent le sol. Au total, 12 800 tonnes, dont l’évacuation est estimée à 3 millions d’euros. Entre le 11 décembre 2023 et le 5 janvier 2024, 1 200 tonnes ont été retirées, représentant 8% de la surface totale. Initialement, le site était destiné au tri des déchets, mais le site avait accumulé en toute illégalité près de 30 000 m³ de déchets d’activité économique.

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Après l’expulsion de Firaz Korkmaz,le 29 mars et Mehmet Kopal, le 9 avril (voir nos articles ici et ici), un troisième militant kurde est sur le point de se faire expulser. Le matin du 12 avril, Serhat Gültekin, un réfugié et militant kurde de 27 ans, a été emmené dans un centre de détention à l’aéroport de Paris, en France. Il devrait être expulsé vers la Turquie, où il risque une lourde peine de prison. Serhat Gültekin aurait demandé la protection de la France, invoquant les persécutions subies en Turquie pour ses activités politiques. Après un premier rejet de sa demande d’asile, une nouvelle demande avait été déposée lui délivrant une attestation de demandeur d’asile le 27 novembre 2023. Un mois plus tard, Serhat Gültekin reçoit une obligation de quitter le territoire français, au motif qu’il n’aurait pas demandé de titre de séjour.

Le 25 février, deux militants kurdes, Firaz Korkmaz et Mehmet Kopal, étaient arrêtés à Strasbourg, au cours d’une manifestation devant le Conseil de l’Europe en soutien à Abdullah Öcalan.Les deux militants, enfermés en Centre de Rétention, se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire alors que les deux sont menacés d’emprisonnement et de torture en Turquie. Le 29 mars Firaz Korkmaz a été expulsé vers l’État turc et arrêté directement. Des heurts avaient eu lieu à l’aéroport lors de son expulsion (voir article ici). Ce mercredi 9 avril, la France a finalement expulsé Mehmet Kopal qui, lui aussi, a été immédiatement arrêté par la police turque.

Ce lundi 8 avril, 17 personnes ont été arrêtées en Normandie et Ile de France dans une opération menée par la Sous-Direction-Anti-Terroriste. Une partie d’entre elles a été emmenée dans les locaux de Levallois-Perret. Ces arrestations font suite à la campagne d’actions contre Lafarge et le monde du béton initiée par plus de 200 organisations écologistes, syndicales, luttes locales contre l’artificialisation des terres et comités locaux des Soulèvements de la terre. Cette campagne avait mobilisé des milliers de personnes et abouti du 9 au 12 décembre 2023 à une cinquantaine d’actions simultanées. Des occupations, blocages, happenings, rassemblements, désarmements sur des dizaines de sites Lafarge et autres centrales à béton sont survenus majoritairement en France mais aussi en Suisse, en Belgique ou en Allemagne. La vague d’arrestations d’aujourd’hui vise l’intervention, durant une dizaine de minutes, d’une centaine de personnes sur un site Lafarge à Val-de-Reuil avec de la peinture et de la mousse expansive. Déjà trois rassemblements de soutien sont organisés : à Rouen mardi à 18h devant le palais de justice ainsi qu’à Levallois-Perret devant les locaux de la SDAT et à Caen devant la préfecture. Un appel est lancé à des rassemblements et des manifestations de soutien partout en France et dans le monde.

 

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Mercredi 3 avril, le conseil de ministres a prononcé en France la dissolution de la Défense Collective (DefCo), un collectif rennais qui lutte contre la répression et vient en aide aux personnes inquiétées par la justice. Le soir même, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a pris un arrêté pour interdire tout rassemblement. Même chose hier jeudi soir, mais cette fois, une centaine de manifestants se sont rassemblé place Saint-Anne, pour protester contre la dissolution. Les nombreuses forces de l’ordre déployées dans le centre-ville ont empêché tout regroupement (photo). Certains ont tenté de déployer une banderole, d’autres d’improviser une prise de parole. À chaque fois, CRS et gendarmes mobiles ont dispersé la foule. Dix interpellations. Vingt-six personnes ont refusé de décliner leur identité lors d’un contrôle, elles ont été conduites au commissariat.

 

Les 5 et 20 juin derniers, des centaines de policiers et gendarmes investissent appartements, maisons et villages aux quatre coins de la France. 35 personnes sont perquisitionnées et placées en garde à vue : les unes dans le cadre d’une instruction judiciaire pour l’occupation de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air le 10 décembre 2022 (photo), les autres dans celui d’une procédure lancée suite à la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline contre les méga-bassines. De nouvelles arrestations ont eu lieu le 28 novembre dans l’affaire Bouc-Bel-Air, menées de nouveau par la Sous-Direction-Anti-Terroriste. Ces deux nouvelles mises en examen s’ajoutent aux deux autres de juillet dernier. Ce 5 avril à partir de 9H30 aura lieu au tribunal d’Aix-en-Provence l’audience en vue de la mise en examen de deux personnes arrêtées au début de l’été dernier dans le cadre de l’affaire Lafarge. Un appel à un rassemblement au tribunal a été lancé pour ce jour là.