Silvia et Anna, détenues dans la prison L’Aquila, ont entamé une grève de la faim le 29 mai pour protester contre leurs conditions de détention dans l’aile de haute sécurité (AS2), une version assouplie du régime 41 bis. Anna a été arrêtée en 2016 dans le cadre de l’opération « Scripta Manent » (voir notre article) et Silvia était visée par l’opération « Scintilla » et a été arrêtée lors de l’expulsion de l’Asilo Occupato à Turin le 7 février de cette année (voir notre article). Le régime 41 bis est un régime de détention particulièrement dure, qui vise notamment à isoler le ou la détenu-e de son entourage social, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. Nadia Lioce (combattante des Brigades Rouges PCC) reste, par exemple, soumise à ce régime carcéral particulièrement violent.

Nous reproduisons la déclaration qui annonce leur grève de la faim, ainsi que leur revendication :
« Depuis près de deux mois, nous sommes enfermées dans la section féminine AS2 de L’Aquila, les conditions de détention, issues d’une réglementation à l’odeur d’un 41bis assoupli, sont désormais connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration puisse et ne doit être demandée, non seulement pour des questions objectives et structurelles de la section jaune (ex-41bis) : toute la prison est presque exclusivement destinée au régime 41bis, donc élargir un peu le maillage des règles de la section nous semble de mauvais goût et impraticable vu les circonstances encore plus lourdes vécues à quelques mètres, nous ne pouvons pas ne pas penser à tous ceux et celles qui se battent depuis des années cumulant des blâmes et procès. À cela s’ajoute la tentative maladroite de la DAP [département de l’administration pénitentiaire] pour rentrer dans leurs frais, en créant une section mixte anarchico-islamique, qui se concrétise par une nouvelle interdiction de rencontre dans la section elle-même, avec un isolement qui perdure.
Il y a des conditions d’emprisonnement, communes ou spéciales, encore pires que celles de L’Aquila. Ce n’est pas une bonne raison pour ne pas s’opposer à ce qu’ils imposent ici.
Nous ne mangerons plus de ce pain : le 29 mai, nous entamerons une grève de la faim pour demander le transfert de cette prison et la fermeture de cette section infâme. »

Anna et Silvia AS2

Anna et Silvia AS2

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Pia Klemp a participé au sauvetage de réfugiés dans la méditerranée avec l’association Sea-Watch. Elle est maintenant accusée par la justice italienne d’aide à l’immigration illégale. Le parquet exige une peine de prison de 20 ans. Pour ses investigations, le parquet a eu recourt à des écoutes téléphoniques et à des agents infiltrés. Dans le cadre de ses six missions en tant que capitaine des bateaux de sauvetage Sea-Watch 3 et Iuventa, Pia Klemp dit avoir pu sauver les vies de 5000 personnes.

Pia Klemp Sea Watch

Pia Klemp Sea Watch

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La DIGOS, dilligentée par le parquet de Venise, a arrêté Juan Fernandez Sorroche, un anarchiste espagnol âgé de 42 ans et résident à Brescia. Il est soupçonné d’être l’un de ceux qui ont placé la bombe au siège de la Ligue à Villorba di Treviso le 16 août dernier. L’arrestation date du 22 mai. La police prétend avoir des traces de son ADN (provenant de la sueur) sur les fils de la bombe et sur les lettres de réclamation. Manuel Oxoli, 38 ans, de Brescia, a aussi été arrêté pour avoir « favorisé le crime par son inaction ».

L'attaque contre le siège de la Ligue

L’attaque contre le siège de la Ligue

La présence du dirigeant fasciste Roberto Fiore, hier soir sur la Piazza Galvani pour un meeting électoral de Forza Nuova à Bologne, a été précédé de manifestations et d’affrontements. Ils étaient un millier de manifestants antifascistes, essentiellement membres des centres sociaux et des collectifs étudiants à marcher sur la Piazza Galvani. Un barrage de policiers les en a violemment empêché. Au moins deux manifestants ont été blessés et un autre fait l’objet d’une plainte pour résistance à la police. Parmi les pancartes les plus répandues dans la manifestation, celles avec l’image de l’horloge de la gare et les mots « à Bologne sera toujours 10h25 », allusion à l’attentat massacre commis par les fascistes le 2 août 1980 à la gare de Bologne.

Les affrontements à Bologne

Les affrontements à Bologne

Mardi 21 mai trois anarchistes Natascia, Beppe et Robert ont été arrêtés à Milan par le Raggruppamento Operativo Speciale (ROS, l’unité anti-terroriste des Carabinieri) dans le cadre d’une opération répressive appelée «Prométhée». Certaines perquisitions ont également été effectuées. Les personnes arrêtées sont accusées principalement « d’attaque terroriste ou de subversion », car ils sont considérés comme responsables de l’envoi de colis piégés reçus en juin 2017 par deux procureurs Rinaudo et Sparagna (ce dernier est le procureur général chargé du procès pour l’opération «Scripta manent») et par Santi Consolo, alors directeur du Département de l’administration pénitentiaire à Rome.

Les enquêteurs affirment être parvenus à tracer les appels téléphoniques ainsi que les historiques web d’un cyber-café voisin de l’adresse d’expédition des colis. Ils affirment également avoir identifié les trois anarchistes sur des images vidéo-surveillance au moment où ces derniers achetaient les composants nécessaires à l’emballage des munitions. La triple attaque à l’explosif ferait partie de la campagne d’action lancée par un appel intitulé « Per un giugno pericoloso », élaboré à Rome en avril 2017 dans le but de développer une nouvelle perspective de lutte anarchiste contre la répression.

Emblème du ROS

Emblème du ROS

Le 9 mai, cinq prisonniers anarchistes ont été placés en résidence surveillée après avoir été incarcérés le 19 février dans le cadre de l’opération « Renata ». Il s’agit d’Agnese Trentin (récemment transférée dans la section de la prison AS2 de L’Aquila), Giulio Berdusco, Roberto Bottamedi (incarcéré à Tolmezzo), Andrea Parolari et Nicola Briganti (incarcérés à Ferrare). Seul Luca Dolce (dit «Stecco») reste en prison à cause d’autres condamnations. Sasha, qui avait également été arrêté le 19 février et placé en résidence surveillée, a vu cette mesure allégée en « mesure de précaution » (obligation d’être à son domicile de 21h00 à 7h00).

Ces anarchistes étaient initialement accusés d ‘ »association subversive à des fins de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique » (article 270bis du code pénal, pour quatre personnes) et d’ « attentat terroriste » (art. 280, tous), ainsi que d’autres infractions connexes (« interruption du service public », « dommage », « sabotage de dispositifs télématiques », « incendie » et « transport de matériel explosif »). La police les considère comme responsables d’actions directes entreprises dans le Trentin au cours des deux dernières années. La circonstance aggravante de « terrorisme » a été finalement abandonnée, de sorte que l’accusation principale est devenue « association subversive » (art. 270 c. P.).

Voici l’adresse de Stecco:
Luca Dolce
Prison District Home of Tolmezzo
via Paluzza 77

Manifestation de solidarité avec les anarchistes visés par l'opération Renata

Manifestation de solidarité avec les anarchistes visés par l’opération Renata


33028 Tolmezzo (Ud)

Trois manifestations ont eu lieu à Modène pour protester contre la visite de Salvini. Celle du syndicat CGIL, celle des anarchistes du « Laboratoire libertaire » de Lige’ra, et celle du collectif et Centre social Guernica. C’est lors de cette dernière que des heurts ont opposés manifestants et policiers, faisant au moins un blessé parmi les antifascistes. Les affrontements ont eu lieu avant et après le meeting de Salvini dans la zone du parc de Novi Sad où les manifestants ont tenté de forcer les barrages de police. Un manifestant a été arrêté.

Affrontements à Modène

Affrontements à Modène

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Extradé mi-janvier vers l’Italie, depuis la Bolivie où il avait tenté une nouvelle fois de fuir après l’élection de Bolsonaro. Cesare Battisti est, détenu la prison de haute sécurité d’Oristano, en Sardaigne, où il est incarcéré sur la base de sa condamnation par contumace dans les années 80 à la réclusion à perpétuité, Battisti est passé aux aveux. Il reconnait avoir abattu un gardien de prison et un policier en 1979.

Battisti avait été appréhendé dans un appartement milanais et condamné en 1981 à près de treize ans de prison pour «participation à une bande armée». En octobre de la même année, il s’évade et fuit au Mexique, puis en France, en 1990, où il obtient un titre de séjour régulier. En 1993, il est définitivement condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre «homicides aggravés» sur la base de divers témoignages et surtout des déclarations d’un repenti du groupe. Battisti alors niait les faits. En reconnaissant sa culpabilité, Battisti ne pourra pas échapper à la réclusion mais, repentir aidant, d’ici quelques années, il pourrait obtenir des aménagements de peine.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

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Ce lundi 25 mars se tenait l’audience contre les cinq internationalistes de Turin: Paolo Andolina, Jacopo Bindi, Davide Grasso, Fabrizio Maniero et Maria Edgarda Marcucci (voir notre article). Le procureur de Turin a exigé une « surveillance spéciale » (présentation régulière, interdiction de se rendre dans certains lieux ainsi que la confiscation des passeports et permis de conduire).

Avant l’audience, 340 personnes (académiciens, artistes et hommes politiques) avaient lancé une pétition contre l’enquête et la possible « surveillance spécial » de l’accusation.

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

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L’accusation d’association subversive dans l’enquête menée par les procureurs de Turin à l’encontre des six anarchistes accusés d’avoir mené une campagne d’actions (y compris à l’explosif) contre les centres fermés, a été rejetée. La cour de réexamen a décidé d’accepter un appel des avocats de la défense. Deux des personnes arrêtées devraient être libérées; pour d’autres, l’ordonnance de détention préventive reste en vigueur sur la base d’autres accusations. Les arrestations avaient eu lieu le 7 février et ont coïncidé avec l’expulsion de l’asilo occupaton, un immeuble occupé de longue date à Turin (voir notre article).

L'attaque de l'asilo occupato

L’attaque de l’asilo occupato