Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier à travers toute la Cisjordanie en solidarité avec quatre prisonniers détenus par Israël actuellement en grève de la faim. Les heurts que nous évoquions hier devant la prison d’Ofer ont fait 49 blessés parmi les manifestants, dont deux grièvement par balles réelles. 2000 Palestiniens ont manifesté à Naplouse, autant au barrage de Jalameh, près de Jénine. Les affrontements ont été violents entre soldats israéliens et manifestants, les premiers usant de gaz lacrymogènes et arrêtant 17 Palestiniens. A Jérusalem-Est, la police a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule qui a répliqué par des jets de pierre. Cinq Palestiniens, dont quatre mineurs, ont été arrêtés pour ces jets de pierre. Enfin, les 400 manifestants à Hébron ont été aussi violemment réprimés. Les soldats israéliens ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes à leur encontre. Un photographe de presse palestinien a été interpellé et quatre manifestants ont été blessés par des tirs à balles réelles.

Tirs de l'armée israélienne

Tirs de l’armée israélienne

Gaz lacrymogènes en Cisjordanie

Des affrontements ont éclaté entre l’armée israelienne et les manifestants cisjordaniens devant la prison d’Ofer. Cette prison qui peut normalement détenir 800 personnes, enferme au moins 1100 Palestiniens, tous en grève de la faim.

Des manifestants palestiniens devant la prison israelienne d'Ofer en solidarité avec les 1100 prisonienniers en grève de la faim en 2013 (archive)

Des manifestants palestiniens devant la prison israelienne d’Ofer en solidarité avec les 1100 prisonienniers en grève de la faim en 2013 (archive)

Huit Palestiniens ont été blessés mercredi lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village de Qasra village, au sud de Naplouse. Les manifestants s’opposaient à la destruction, par les bulldozers de l’armée des poteaux alimentant le village en électricité. Les soldats israéliens ont tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes sur les habitants, causant huit blessés, l’un d’eux ayant été touché à la tête.

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Les affrontements ont eu lieu suite à une manifestation à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, en particulier avec les grévistes de la faim. L’armée a tiré des dizaines de grenades à gaz, des grenades assourdissantes et des balles en métal recouvert de caoutchouc. 20 manifestants ont été blessés. En outre, près du camp de réfugiés d’Al-Arroub, au nord d’Hébron, les soldats ont ouvert le feu et blessé un enfant palestinien.

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Au terme de neuf jours de procès sans interruption, la cour martiale a prononcé son verdict dans le procès des 24 Sahraouis poursuivis après avoir été arrêtés lors d’une manifestation en 2010 à Gdaim Izik. Revendiquant une amélioration de leurs conditions de vie et le référendum sur l’indépendance promis par le gouvernement depuis 1991, tous étaient accusés ‘d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’état, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction’. Les peines prononcées à l’encontre des 24 accusés sont lourdes: huit condamnations à perpétuité, quatre condamnations à 30 ans de prison, sept condamnations à 25 ans et deux condamnations à 2 ans. La défense a d’ores et déjà dénoncé le manque de preuves, pointant notamment le fait que les armes présentées ne portent aucune trace d’empreintes des accusés et que la vidéo projetée et présentée comme preuve ne permet d’identifier aucun d’entre eux. Cette dernière dispose maintenant de trois jours pour faire appel.

Vendredi, de multiples manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du pays pour dénoncer l’actuel régime de Morsi. Au Caire, de violents heurts ont opposé les manifestants et la police devant un des palais présidentiels. Cette dernière a procédé à une trentaine d’arrestations. Au total, ce sont plus de soixante personnes qui ont été arrêtées à travers le pays au cours de la soirée.

Les Palestiniens ont protesté en masse aujourd’hui en Cisjordanie occupée et exprimé leur solidarité avec les prisonniers en grève de la faim et ont affronté les forces armées de l’occupation israélienne. Des centaines de citoyens se sont rassemblés devant la prison d’Ofer, près de Ramallah, en soutien aux grévistes de la faim. Les forces d’occupation sont venues comme d’habitude provoquer la foule pacifique et des jeunes palestiniens ont riposté avec des jets de pierre. 156 Palestiniens ont dû être traités pour les effets nocifs de l’inhalation des gaz lacrymogènes. Il y a eu également plusieurs blessés par balles caoutchouc-acier, dont plusieurs journalistes. Les hôpitaux qui ont reçu les victimes ont confirmé que deux étaient blessées par des balles réelles.

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En réponse à un appel à la grève générale et à la désobéissance civile pour protester contre le gouvernement et réclamer des réformes politiques, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villages. L’accès de certains d’entre eux avaient été bloqués avec des pneus en feu, des troncs d’arbre ou des bennes à ordures. Les forces de l’ordre ont violemment réprimé tous les rassemblements en faisant usage, selon des témoins, à toutes sortes d’armes. Un jeune homme de seize ans est décédé après avoir été grièvement blessé par des tirs de chevrotine. Des dizaines d’autres ont été blessées par ces tirs tandis qu’un grand nombre de manifestants souffrent de problèmes respiratoires en raison des tirs intenses de gaz lacrymogène.

Manifestation au Bahreïn

Manifestation au Bahreïn

Le tribunal militaire permanent de Rabat a terminé mardi soir l’audition des 24 prisonniers politiques sahraouis dans le cadre du procès du « groupe Gdeim Izik », ouvert le 1er février. A l’issue de ces auditions, les avocats de la défense ont demandé une expertise médicale suite aux affirmations de prisonniers faisant état de traitements « inhumains » subis lors de leur détention.

Le procès reprendra mercredi avec l’audition des témoins des évènements qui se sont déroulés à l’automne 2010, à Gdeim Izik, proche d’El-Aaiun occupé, au Sahara occidental où environ 40.000 Sahraouis avaient dressé quelque 8.000 tentes et élu domicile pour défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux avant d’en être délogés par les forces marocaines, le 8 novembre 2010. En détention depuis plus de 27 mois, les 24 prisonniers saharaouis sont notamment accusés d’ »atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction ». Ils risquent la réclusion à perpétuité.

Des centaines de personnes s’étaient rassemblées hier soir sur la place Tahrir et devant le palais présidentiel deux ans après le renversement de Moubarak. Plus tôt dans la journée, des manifestants s’étaient déjà réunis dans la banlieue du Caire, devant le palais d’al-Ittihadiya qu’ils ont canardé de pierre. Les forces anti-émeutes ont utilisé des canons à eau et du gaz lacrymogène pour les disperser. La foule, scandant ‘La révolution continue’ exige la mise en place d’un nouveau gouvernement, des amendements à la nouvelle constitution et le limogeage du Procureur général nommé par Morsi. Par ailleurs, la population dénonce le fait que personne n’ait eu à rendre de compte pour la mort de dizaines de manifestants ces derniers mois lors des heurts avec la police. Cette même police est une nouvelle fois violemment intervenue hier soir devant le palais présidentiel et dans les rues adjacentes.

émeute au Caire

émeute au Caire