Depuis la semaine dernière, plusieurs opposants hongrois ayant critiqué le régime de Viktor Orban se sont fait arrêter. La police les accuse de propager de fausses informations. Les personnes ont été arrêtées, leur téléphones et ordinateurs ont été saisis. La police a diffusé une vidéo de l’arrestation d’une de ces personnes. Il s’est alors avéré qu’à travers tout le pays, la police a lancé 87 procédures pour « diffusion de fausses informations » et 23 autres liées à l’article sur la « menace à la sécurité publique ». Selon les dispositions de l’état d’urgence en vigueur depuis fin mars dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus, le premier délit est puni de trois ans de prison et le second, de cinq ans (voir notre article).

Viktor Orban

Viktor Orban

La police albanaise s’est affrontée hier avec des manifestants qui protestaient contre la démolition du Théâtre national. La police a extrait un groupe d’artistes et d’opposants du bâtiment tôt le matin, avant que des engins ne commencent à le démolir. En raison de l’épidémie de coronavirus, aucun rassemblement n’est autorisé. Un nouveau théâtre de 30 millions d’euros sera construit à sa place. Initialement, une entreprise privée locale allait le construire et le financer en échange de la remise par le gouvernement d’un terrain à proximité pour y construire des tours. Mais le gouvernement a abandonné ce plan en raison de protestations (voir notre article) et la construction du nouveau théâtre sera désormais financée par la mairie de Tirana. Des centaines de manifestants ont continué de rester près du site du théâtre démoli, et ils ont tenté de percer le cordon de police. Les policiers ont utilisé du gaz poivré et emmené certains des manifestants, ils ont aussi tenté d’empêcher les équipes de télévision locales d’en rendre compte. 37 personnes, dont un journaliste, ont été détenues avant d’être libérées.

La démolition du théâtre de Tirana

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley, trois membres présumés de l’IRA accusés d’avoir formé des FARC aux techniques de fabrication de bombes, ont obtenu l’amnistie près de deux décennies après leur arrestation, dans le cadre des accords de paix. Ils avaient été arrêtés à l’aéroport El Dorado de Bogotá en 2001 et étaient accusés de voyager avec de faux documents et d’enseigner aux FARC la construction de bombes et de mortier improvisées. Ils avaient été condamnés à 17 ans de prison en 2004 mais avaient déjà pu s’exfiltrer de Colombie suite à leur libération sous caution. La peine avait été ratifiée trois ans plus tard par la Cour suprême du pays. Mardi 21 avril, au cours de la dernière année de leur peine, Connolly, Monaghan et McCauley ont été amnistiés par un tribunal spécial pour la paix en Colombie.

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley

Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir

Resul Ozdemir

Des centaines de personnes ont manifesté lundi à Vladikavkaz, capitale de la république russe d’Ossétie du Nord, contre les mesures visant à endiguer la pandémie de Covid-19, les manifestants soulignant qu’ils n’avaient pas de quoi nourrir leur famille pendant le confinement. Rassemblés devant le siège de l’administration régionale protégé par les forces de l’ordre, les manifestants ont tenté de briser les cordons de la police et lancé des pierres sur les forces de l’ordre.

Affrontements à Vladikavkaz

Le président du Comité central du Parti communiste unifié de Géorgie (SEKP), Temur Pipia, a été accusé et emprisonné pour non respect d’une loi qui interdit les symboles communistes en les assimilant à ceux des nazis. Temur Pipia a été arrêté au retour d’un voyage, dans ses bagages se trouvaient des médailles commémoratives du 75ème anniversaire de la victoire antifasciste contre les nazis.

 

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Samedi 11 avril, le prisonnier anarchiste Ilya Romanov est sorti de prison suite à la décision du tribunal de Zubovo-Polyanski (de la République de Mordovie) de le libérer pour raison de santé. En 2015, il a été condamné à 10 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « préparation d’un attaque terroriste ». Il avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal près de la commission militaire de la ville. Cette explosée lui avait couté son poing gauche qui avait du être amputé (voir notre article).

Ilya Romanov à sa sortie de prison

Jeudi 9 et vendredi 10 avril, une révolte a éclaté à la prison n° 15 de la ville d’Angarsk dans la région d’Irkoutsk. Des affrontements ont éclaté entre gardiens et prisonniers dont plusieurs se sont ouvert les veines pour protester contre les violences qu’ils subissent. Les forces spéciales sont intervenues. Elles auraient tiré sur les détenus avec des armes automatiques et les aurait gazés. Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie d’envergure a détruit huit bâtiments d’une superficie de 30 000 m2 sur le territoire de la prison. Samedi, le corps d’un prisonnier a été découvert samedi dans les décombres de la prison.

Les prisonniers se sont ouvert les veines

Les prisonniers se sont ouvert les veines

En décembre 2019, le père (Paul Newie) et le plus jeune frère (Sam Newie) d’un volontaire YPG présent au Rojava (Dan Newie), étaient arrêtés et mis en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste » (voir notre article). Parallèlement, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, passait devant le tribunal de Westminster suite à son arrestation le 7 décembre. Le système judiciaire britannique souhaite maintenant coupler les deux affaires et poursuivre Paul Newie, Sam Newie et Daniel Burke ensemble. Le procès devrait commencer le 1er mai sous réserve que l’épidémie de Coronavirus ne le reporte pas. Une campagne de soutien est en cours.

Daniel Burke

Daniel Burke

Lundi 30 mars, le parlement a voté une loi octroyant des pouvoirs exceptionnels à durée indéterminée à Viktor Orbán, premier ministre, qui pourra légiférer par ordonnances dans le cadre d’un état d’urgence, au motif de lutter contre le nouveau coronavirus. Le gouvernement peut dorénavant « suspendre certaines lois par décret, s’écarter des dispositions statutaires et introduire d’autres mesures extraordinaires » par ordonnances gouvernementales, dans le but de garantir « la santé, sécurité personnelle et matérielle des citoyens, ainsi que l’économie ». La diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou les mesures du gouvernement pourrait coûter jusqu’à cinq ans de prison. Cette disposition vise spécifiquement la presse indépendante du pays.

Vikto Orban au parlement le 30 mars 2020