Le 19 mars, la police a arrêté dans une rue de Minsk un militant anarchiste biélorusse, ancien prisonnier politique, Mikalai Dzyadok. Le motif officiel de la détention était une poursuite pénal fondée sur l’art. 17.1 du Code des infractions administratives (petit hooliganisme). L’affaire a été engagée contre lui pour avoir prétendument écrit des insultes contre la police sur les murs d’une auberge de jeunesse. Mikalai Dzyadok a été emmené au département de police du district de Savetski. Actuellement, il est détenu dans un « centre de pré-détention ». Il avait été condamné à 4,5 ans de prison en 2014 (voir notre article), assorti d’une condamnation supplémentaire d’un an  (voir notre article). L’année passée, il avait été condamné à une amende pour une manifestation non autorisée pour la libération des prisonniers politiques.

Mikalai Dzyadok

Le tribunal de district de Dabrowa Górnicza a prononcé un nouveau verdict à l’encontre de membres du Komunistyczna Partia Polski, poussé par les procédures en appel incessantes du Parquet (voir notre article). Le jugement qui eu lieu sans la présence des accusés, et sans attendre la fin des mesures anti Coronavirus. Le jugement a condamné les camarades de la rédaction de Brask à une amende mais le parquet pouvant faire appel à une instance supérieure on peut s’attendre à un nouvel appel pour obtenir une condamnation plus sévère (les inculpés risquent deux ans de prison). Le KPP est victime des lois anticommunistes en vigueur, éditées par un des gouvernements les plus réactionnaires d’Europe.

Le Parti communiste polonais illégalisé

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Le mercredi 18 mars, le président Marcelo Rebelo de Sousa a déclaré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire portugais. Les mesures reprises dans cette décision furent annoncées le lendemain par le premier ministre António Costa, mesures qui comprennent la suspension du droit de grève au moins jusqu’au 2 avril. Les mesures prises pourront être renouvelées par le parlement. Suite à cette annonce, Groundforce, l’entreprise gérant les opérations au sol dans les aéroports portugais a annoncé le licenciement de 500 personnes et des baisses de salaires pour une partie de son personnel. Le Portugal est le premier pays européen à suspendre le droit de grève depuis le début de la crise du coronavirus. En Italie, le droit de grève n’a été suspendu que dans les secteurs essentiels liés à la lutte contre le virus.

Marcelo Rebelo de Sousa

Les autorités de Moscou ont lancé ce mercredi leur projet de construction d’une route à travers un site d’enfouissement ancien de déchets radioactifs malgré les protestations des riverains et des écologistes. Une autoroute à huit voies doit traverser une colline dans le sud-est de la capitale, près d’une ancienne usine soviétique qui faisait jusque dans les années 1970 de l’extraction de thorium, un élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l’époque. Jouxtant une station de train très fréquenté, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d’habitation. Fin janvier, le maire de Moscou a admis pour la première fois que la colline contenait bien des « déchets radioactifs ». Il a cependant assuré qu’il n’y avait que des « traces de contamination insignifiantes » sur le tracé de l’autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.

Ce mercredi, des ouvriers équipés d’un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux. L’excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblés sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux avec un mégaphone, puis est intervenue, provoquant des heurts. Quelque 61 personnes auraient été arrêtées à la suite des affrontements, qui ont vu des policiers en tenue antiémeute utiliser des gaz lacrymogènes contre des manifestants.

Faceà face entre policiers, écologistes et riverains

Six squats du quartier de Tweebosbuurt, à Rotterdam, sont menacés d’expulsion à partir de ce 4 mars: trois officiellement et trois autres très surement. Ces six sont maisons occupées depuis plusieurs mois en résistance à la destruction et gentrification. Les occupants lancent un large appel à venir en solidarité face aux expulsions, à venir occuper, défendre et habiter le quartier, avant et après les expulsions. Le 27 février un squat s’était fait expulser de manière illégale car les personnes étaient présentes depuis 8 jours. La police avait alors procédé à trois arrestations. En tout, en quelques semaines, 25 personnes ont été arrêtées, trois squats ont été expulsés, des personnes ont été frappées par la police de Rotterdam (certaines dans l’espace public, d’autres en cellule de garde a vue). Des personnes ont été agressées par des individus inconnus. Une personne va probablement être déportée dans un pays ou sa vie est directement menacée. Pour en savoir plus

Solidarité avec les squats de Rotterdam

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Mardi 25 février, le parlement britannique a adopté un amendement visant à faire reconnaitre les Faucons de la liberté du Kurdistan (en kurde : Teyre Azadiye Kurdistan, TAK) et les Forces de défense du peuple (en kurde : Hêzên Parastina Gel, HPG) comme étant des alias du PKK et ainsi à les interdire. Faire partie ou soutenir une de ces organisations pourra ainsi être passible de 10 ans de prison. Cet amendement était inclus dans une loi dont le but officiel était d’interdire deux groupes néo-nazis. Le parlement aura ainsi utilisé le prétexte de la lutte contre l’extrême droite pour également faire interdire deux organisations du mouvement de libération kurde.

Emblème du TAK

Samedi 8 février, Daniel Green, un militant pro-palestinien a été désigné pour être arrêté lors d’une manifestation antisioniste organisée par le Revolutionary Communist Group. Cette arrestation doit être replacée dans le contexte de la campagne en cours pour criminaliser l’opposition au sionisme. Depuis l’adoption de la définition de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), l’opposition au sionisme et la qualification de l’état d’Israël comme étant un projet raciste tendent à être assimilées légalement à de l’antisémitisme. Les manifestants sont revenus à l’endroit où l’arrestation a eu lieu pour montrer qu’ils ne seront pas intimidés par les tentatives de criminaliser la solidarité avec la Palestine.

Un militant pro-palestinien arrêté

Bien que les revenus d’exportation du chrome atteignent plus de 100 millions d’euros par an, les familles de Bulqiza sont parmi les plus pauvres d’Albanie et leur survie dépend des mines. Le Syndicat des mineurs unis de Bulqiza a annoncé sa formation le 17 novembre 2019. Cinq jours plus tard, le président du syndicat a été licencié par AlbChrome, qui fait partie d’une société très puissante (Balfin), possédée par Samir Mane,  et qui est la plus grande société minière opérant dans la région. En réponse, les travailleurs ont boycotté le travail exigeant la réintégration de leur dirigeant syndical, la fin de la répression des travailleurs et l’augmentation des salaires. Dans les jours qui ont suivi, d’autres dirigeants et militants syndicaux ont été temporairement détenus et interrogés par la police. Le 2 décembre, AlbChrome a licencié un autre membre du comité exécutif du syndicat. Sous les attaques patronales et policières, dans le black-out médiatique, les travailleurs ont décidé d’arrêter leur grève suite à la promesse faite par l’inspection du travail que la question du licenciement des syndicalistes sera examinée par elle.  Depuis, les attaques contre le syndicat ont repris: un autre membre du comité exécutif du syndicat a reçu un avertissement de licenciement et a été rétrogradé à un poste de travail pour lequel il n’avait aucune expérience. Ce début de l’année, alors que les accidents se succèdent dans les mines, des hommes de main payés par Samir Mane ont attaqué un local militant soutenant les mineurs, et la police a arrêté les distributeurs de tracts dénonçant Samir Mane et AlbChrome, en les accusant de « causer la panique » et de « troubler l’ordre public ».

Les mineurs du chrome en lutte en Albanie

Le lundi 2 mars 2020, le Parti Communiste de Belgique organise un rassemblement devant l’ambassade de Pologne à Bruxelles (Rue stévin 139). Ce rassemblement vise à marquer sa solidarité avec Brzask, le journal du Parti Communiste de Pologne. Plusieurs membres de la rédaction de ce journal seront, en effet, en procès à partir du 3 mars. Ces nouvelles poursuites s’inscrivent dans et sont encouragées par la résolution du parlement européen qui vise à interdire les symboles communistes (voir notre article). Le journal avait déjà subi des poursuites en 2015 pour « propagation de l’idéologie communiste où quatre personnes avaient été condamnées (voir notre article). Il avait également subi un autre procès en 2018 (voir notre article) qu’il avait gagné.

Militants du Parti Communiste Polonais

Paul McIntyre, 52 ans, de Derry, comparaît devant la Londonderry Magistrates ‘Court. Il est accusé d’avoir tiré le coup de feu qui a tué la journaliste Lyra McKee en avril dernier  (voir notre article). Lyra McKee, qui observait des émeutes à Derry, se tenait près d’un véhicule de police lorsqu’elle a été touchée par une balle visant les forces de l’ordre. La Nouvelle IRA avait assumé la bavure dans un communiqué public. Le tribunal a entendu un long mémoire de la défense de McIntyre demandant sa mise en liberté sous caution, mais le juge a ajourné l’audience jusqu’à ce qu’il reçoive de plus amples informations de la part de l’accusation concernant les preuves liant McIntyre aux accusations. L’affaire repose sur un « instantané » d’images de téléphone portable de mauvaise qualité qui, selon l’accusation, montraient un homme portant des vêtements correspondant à ce que portait McIntyre plus tôt dans la journée. Des dizaines de militants républicains manifestaient devant le tribunal pour soutenir McIntyre, ils se font affrontés à la police.

Les heurts devant le tribunal de Derry

 

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