Plus de 250 personnes ont été interpellées ce dimanche au cours d’un rassemblement à Moscou contre le retour au Kremlin de Poutine, à la veille de son investiture. Le rassemblement d’opposition (au moins 20.000 personnes) a donné lieu à des incidents, la police frappant les manifestants avec des matraques pour les disperser. Des projectiles ont alors été lancés contre les policiers. Parmi les personnes interpellées figure Sergueï Oudaltsov, responsable de l’Avant-garde de la jeunesse rouge et figure de proue du Front de Gauche. Sergueï Oudaltsov a été arrêté tellement de fois qu’il est surnommé le « prisonnier politique professionnel »…

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Le 7 juillet 2011, les autorités britanniques ont arrêté Eneko Gogeaskoetxea à Cambridge, où il vivait sous un faux nom depuis plusieurs années. Membre présumé de l’ETA et inscrit depuis 2001 sur la liste antiterroriste de l’Union Européenne, il est visé par huit mandats d’arrêt européens émis par les autorités espagnoles qui l’accusent, entre autre, d’avoir planifié une action armée contre le roi d’Espagne le 18 octobre 1997, d’avoir tué un policier quelques jours plus tôt et d’avoir participé à plusieurs actions de l’ETA. Par ailleurs, il a été condamné à deux reprises par contumace en France, en juin 2006 et en mai 2011, à chaque fois à trois ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. En janvier dernier, la juge de première instance londonienne avait autorisé l’extradition de Eneko Gogeaskoetxea vers l’Espagne tout en rejetant le chef d’accusation de ‘tentative d’assassinat du roi’, décision contre laquelle les autorités espagnoles avaient fait appel. En mars, l’avocat du prisonnier avait contesté la décision d’extradition devant la Haute Cour, affirmant qu’il ne pourrait pas y avoir de procès équitable en Espagne. Pourtant, aujourd’hui, cette même Cour a rejeté l’appel de Gogeaskoetxea, déclarant qu’il n’y avait pas d’obstacle à son extradition et estimant que son expulsion ne contreviendrait pas aux droits de l’Homme. Le prisonnier a toutefois encore la possibilité de se pourvoir encore devant la Cour suprême.

Eneko Gogeaskoetxea

Eneko Gogeaskoetxea

La prisonnière républicaine Marian Price a été récemment transférée de Maghaberry à l’aile médical de la prison de Hydebank à cause des rigueurs de neufs mois passés en isolement carcéral. A la suite de Martin Corey et de Gerry McGeough, Gery Mac Adaim (le frère du chanteur Pól Mac Adaim) est le dernier en date à avoir été interné. A Maghaberry, la grève de l’hygiène continue parce que le Northern Ireland Prison Service (NIPS) refuse d’appliquer l’accord passé. Les prisonniers de guerre républicains continuent leur lutte pour mettre fin à la fouille corporelle et aux limitations de mouvement, choses qui sont mises en oeuvre par une unité anti-émeute. Le 28 avril, une nouvelle manifestation a eu lieu à Cork en solidarité avec les prisonniers républicains.

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Le Ministre de la Justice (social-démocrate) du Danemark a approuvé la charge de « terrorisme » contre cinq jeunes hommes. Quatre ont été arrêtés le 26 avril 2011 avec 30 litres d’essence devant l’académie de police à Brondby (Copenhague). Un cinquième a été arrêté en mai 2011. Ils admettent avoir voulu mettre feu à l’académie de police mais refusent que cela soit qualifié de terrorisme (ce qui entraîne des peines beaucoup plus grave).
Ils sont accusés d’une dizaine d’attaques au Danemark en 2010 et 2011 : jets de cocktails molotov, incendies de voitures et de batiment contre la police, des banques, l’ambassade grecque et contre des corporations spécistes.

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Alexei Soutouga, un anarchiste, antifasciste membre de l’ « Action autonome » a été arrêté mardi 17 avril à Moscou lors d’une collecte en soutien aux prisonniers antifascistes. La police dresse contre lui les mêmes accusations que contre l’antifasciste Alexei Olessinov (en détention depuis plus d’un mois) : être complice dans l’incident survenu au club « Vozdukh », à Moscou. Lors de l’incident du 17 décembre 2011, les gardiens-nationalistes de ce club ont attaqué les visiteurs du club antifascistes, puis les ont accusés pour ces agressions.

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Le groupe d’activistes TeaMp0isoN a piraté et écouté des conversations d’officiers du contre-terrorisme de Scotland Yard. Les pirates ont aussi passé des coups de fil sur la hotline antiterroriste de la police et posté le tout sur le site YouTube. On y entend donc, pendant quatre minutes à peu près, des officiers discuter à la fois des agissements de TeaMp0isoN mais aussi d’opérations de sécurité sensibles.

Les jugements de manifestants anti-Poutine arrêtés la semaine dernière, se poursuivent dans le tribunal de Saint-Pétersbourg. Commencées mardi, et malgré un rythme soutenu, les 480 audiences n’avaient pu se dérouler dans la journée de mercredi comme prévu. Ils comparaissent pour « infraction aux règles établies d’organisation des manifestations » et « refus d’obtempérer aux forces de l’ordre ». Mardi, les magistrats avaient demandé des repentirs et condamné à la chaîne à des peines en l’absence d’avocat. Les peines sont légères (généralement des amendes) comparées à celle de décembre dernier.

Les prévenus ont été entassés dans les cellules commissariat au point de devoir se relayer pour pouvoir s’asseoir tant ils étaient serrés Quelques policiers ont fait du zèle en maintenant huit personnes sous pression jusqu’à trois heures du matin: impossibilité de dormir, interrogatoire de plusieurs heures dans le but de leur faire signer un document reconnaissant leur « résistance à la police ». L’un de ces hommes fait alors une crise d’hypertension. Il est évacué en ambulance. Depuis l’élection de Vladimir Poutine, dimanche 4 mars, la répression est intense en Russie: plus de 800 personnes ont été arrêtées lundi. A titre de comparaison, 600 manifestants avaient été arrêtés en décembre. A Saint-Petersbourg près d’un quart des manifestants jugés avaient été violemment interpelés à l’occasion d’une réunion publique du KPRF, le parti communiste russe et de Yabloko, un parti libéral à tendance écologiste.

Les émeutes de l’été dernier ont donné un élan aux recherches sur les technologies alternatives de contrôle des mouvements de foule. Des réunions avec pour participants la police de Londres et d’Irlande du Nord, la Fédération de police, l’Agence spécialisée dans le crime organisé et les responsables du laboratoire technique et scientifique du ministère de la défense. Un des thèmes était le développement de « technologies moins létales », et notamment le remplacement des balles en plastiques par des projectiles contenant des produits chimiques (lacrymo etc.).

Une sorte de boule puante que les ingénieurs rattachés au ministère de l’intérieur surnomment « huile à canailles » (« skunk oil ») a été développée. Des pastilles contenant des liquides nauséabonds seraient tirées à l’aide d’armes semblables à celles utilisées dans les parties de paintball. L’odeur qui s’en échapperait une fois les individus touchés serait insupportable au point telle que ces derniers rentreraient chez eux pour se changer et leurs complices seraient réticents à rester près d’eux. Il serait aussi question d’armes reposant sur des rayons de chaleur et d’armes sonores. Un système protégeant les policiers des lasers aveuglants, une des armes préférées des émeutiers, serait aussi à l’étude.

La semaine dernière, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’installer des équipements permettant au service de renseignements électroniques d’avoir accès en temps réel aux données concernant chaque message ou mail envoyé, les sites internet consultés ou les appels téléphoniques composés. Ce projet de nouvelles réglementations de surveillance a soulevé une vague de protestation dont l’apogée a été atteinte ce week-end. Le site internet du ministère de l’Intérieur a été la cible d’une attaque du collectif Anonymous. Samedi, la page d’accueil a, pendant plusieurs heures, indiqué que le service était indisponible en raison d’un important volume du trafic. Sur le compte Twitter du collectif, ainsi que sur le compte d’Anonymes du Royaume-Uni, un message indiquait ‘TANGO DOWN’ (en terme militaire, ‘cible détruite’).

A la fin du mois de mars, nous avions évoqué la multiplication des violences policières en Russie, notamment dans la ville de Kazan où une trentaine de plaintes sont recensées. Une nouvelle enquête a été ouverte, visant cette fois les policiers d’un commissariat de Krasnoïarsk, en Sibérie. Ceux-ci sont notamment accusés d’avoir, dans le but de faire avouer un vol, torturé un suspect en garde à vue. Ils l’auraient entre autre frappé à la tête et soumis à des décharges électriques. Par ces techniques, les agents tentent d’atteindre les objectifs fixé par leurs supérieurs sur le nombre d’enquête résolues par an. C’est sur cette base que les policiers obtiennent primes et promotions, ce qui ‘explique’ en partie que la torture soit largement répandue dans les commissariats russes.

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