Le parquet britannique a annoncé aujourd’hui l’inculpation prochaine pour homicide d’un policier qui avait frappé un passant – décédé par la suite – pendant les manifestations anti-G20 à Londres le 1er avril 2009. Ian Tomlinson s’était retrouvé par hasard le 1er avril 2009 au milieu des opposants au sommet du G20 dans le centre de Londres. Un policier anti-émeutes l’avait frappé avec une matraque et l’avait violemment poussé par derrière, le faisant lourdement chuter face contre terre. Ian Tomlinson était décédé quelques minutes plus tard. Le parquet avait classé l’affaire, estimant ne pas avoir suffisamment de preuves, une décision qui avait provoqué l’indignation de la famille de la victime.

Début mai, une commission d’enquête a établi que le policier avait fait un usage « excessif et déraisonnable » de la force en frappant Ian Tomlinson, alors qu’il ne représentait en rien une menace, ouvrant la voie à une réouverture du dossier. Une nouvelle expertise médicale avait mis en évidence que Tomlinson était mort d’une hémorragie interne, ce qui infirmait la conclusion du médecin légiste (une mort naturelle imputable à des problèmes cardiaques produits par l’alcoolisme). Le policier comparaîtra devant les juges le 20 juin prochain.

Pour la première fois depuis 1922 et l’indépendance de l’Irlande du Nord, un souverain britannique s’y rend en visite diplomatique. 8000 policiers et 2000 militaires ont été déployés suite à l’annonce de plusieurs organisations irlandaises de leur mécontentement quant à cet événement. Deux alertes à la bombe ont été déclenchées lundi soir à Londres. Au même moment, un IED en état de fonctionnement a été désamorcé dans un autobus à Maynooth, près de Dublin. L’alerte avait été donnée par un appel anonyme. Par ailleurs, la police aurait également retrouvé un colis suspect à proximité d’une ligne de chemin de fer dans la banlieue de la capitale. Aucune revendication quant à ces quatre actions n’a encore été rendue publique, mais les autorités ont d’ores et déjà déclaré suivre la piste de l’IRA-continuité. Le mois dernier, à l’occasion d’un meeting, un membre cagoulé de l’organisation avait prononcé un communiqué dans lequel il s’insurgeait contre la visite de la reine et l’accusait de crime de guerre. Il avait conclu son discours en disant: ‘Malgré tous les efforts des médias, des grandes entreprises et d’autres centres de pouvoir pour dépeindre cette visite comme étant acceptable, nous affirmons clairement que le peuple irlandais ne capitulera pas‘.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags: ,

Vassili Kononov, qui vient de décéder à Riga à l’âgé de 88 ans, a été parachuté à vingt ans par l’Armée rouge derrière les lignes de la Wehrmacht sur sa Lettonie natale. Il multipliera, à la tête de son unité, sabotages d’installation militaires et déraillements de trains. En février 1944, des collaborateurs, armés par l’occupant, livrent un groupe de partisans aux nazis. L’unité de Kononov est alors chargé d’exécuter les responsables de cette trahison. En 1991, la Lettonie a cessé d’être une République soviétique et ses dirigeants actuels ont entrepris une vaste révision historique. La collaboration des élites lettone, jusqu’à leur participation dans l’extermination des Juifs lettons, est largement passée sous silence. Une journée honore même le souvenir de la Légion lettone de la Waffen SS, et un ancien commandant SS letton, du même âge que Kononov, est encore député, et préside la commission parlementaire de la « citoyenneté » (après avoir chapeauté celle chargée des relations avec l’OTAN).

Des poursuites contre Kononov ont été engagées par le gouvernement letton pour « crimes de guerre ». Il sera condamné et emprisonné pendant près de deux ans. Dès lors que sa défense eut épuisé tous les recours nationaux, elle s’est tourné vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le 24 juillet 2008, la Cour lui donne raison, confirmant que les villageois exécutés collaboraient bien avec l’occupant (il a été révélé depuis que plusieurs d’entre eux avaient participé à des massacres de Juifs), mais les dirigeants lettons n’acceptent pas ce désaveu. Ils font appel. Et multiplient les pressions sur l’instance d’appel qui inverse le premier verdict. La défense de Kononov a déposé un recours qui a été accepté. La CEDH va devoir trancher sur le fond.

<le partisan Kononovle partisan Kononov[/caption]kononov3.jpg

Kononov détenu à Riga

Kononov détenu à Riga

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Les ‘Omon’ (policiers anti-émeutes russe) ont brutalement interpellé dimanche 25 militants, dont les leaders de partis d’opposition, qui protestaient contre l’abattage d’une forêt de la périphérie de Moscou pour un chantier controversé d’autoroute. Le leader du parti Iabloko Sergueï Mitrokhine et celui du mouvement Front de gauche, Sergueï Oudaltsov, étaient parmi les personnes interpellées. Entre 200 et 300 personnes participaient à la manifestation. Les personnes interpellées étaient accusées par la police de résistance à agent de la force publique, un délit passible de 15 jours de prison, elles ont reçu des coups à la tête et au ventre. De manière inattendue, un tribunal local a fait libérer les détenus en invoquant de multiples violations d’écritures.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq militants qui veillaient sur le site, dont un Français, avaient déjà été roués de coups.

Les services secrets danois (PET) ont annoncé aujourd’hui l’arrestation de quatre militants d’extrême-gauche qui planifiaient de mettre le feu à une école de police. Les quatre personnes, âgées de 19 à 23 ans, étaient dans le collimateur des services de police depuis longtemps pour leurs tentatives d’incendie, selon le PET. Ils ont été arrêtés la nuit dernière alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur d’une école de police de Broedbyoester, dans la banlieue de Copenhague, avec des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Ces personnes sont également soupçonnées de tentative d’incendie contre une banque en janvier. Une jeune femme de 21 ans a été interpellée après l’arrestation de ces quatre personnes.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Ce lundi à Derry, le ’32 County Sovereighty Movement’, qui soutien la légitimité de l’IRA-continuité, a tenu un meeting pour commémorer l’anniversaire du soulèvement de 1916 (Easter Rising). Plus de 300 personnes y ont assisté, sous la surveillance d’un large contingent policier appuyé par un hélicoptère. Dans un communiqué lu par un homme masqué à la tribune, le collectif a affirmé que des policiers seraient prochainement la cible d’attaques quelle que soit leur religion, leur origine culturelle ou leur motivation. Samedi soir, la police du comté d’Armagh, dont Derry est la capitale, avait déjà saisi du matériel susceptible de fabriquer des explosifs. C’est par ailleurs dans ce même comté que l’IRA-continuité avait abattu un policier en mars 2008.

Dossier(s): Archives Reste de l'Europe Tags:

Le rapport d’EUROPOL sur le terrorisme dans l’Union européenne (TE-SAT:Terrorism Situation and Trend Report) enregistre un total de 249 attaques terroristes dans l’UE, dans laquelle sept personnes sont mortes et le grand nombre d’autres ont été blessées. La plupart d’entre ceux-ci ont été rapprochées du « séparatiste violent », du nationalisme, ou des activités anarchistes. Trois attaques ont été attribuées aux groupes terroristes islamistes. Le nombre d’attentats recensés est en diminution par rapport à 2009, en grande partie, indique le rapport, suite à une diminution significative des actions attribuées à ETA. Mais en 2010, 611 personnes ont été arrêtées pour des délits concernant le terroriste, (dont 179 islamistes), ce qui représentante une augmentation de 50 % l’année précédente.

Il est question de la Belgique dans ce rapport qui évoque « l’augmentation de l’activité des groupes anarchistes sur des sujets comme l’anti-autoritarisme, l’illégalisme et l’anti-carcéral,
s’est poursuivie en 2010. Il y a une tendance qui persiste dans l’utilisation de davantage de violence lors de ces attaques, tendance qui était déjà indiquée dans le rapport de l’année dernière. Les groupes anarchistes n’hésitent pas à entrer en confrontation directe avec les représentants de la loi. On l’a vu en Belgique, où un commissariat de police a été attaqué, un autre a été la cible d’un incendie criminel, et plusieurs véhicules de police ont été endommagés. »

Lire ici tout le TE-SAT 2011 (en anglais, en format .pdf)

Europol, qui emploie 700 personnes dans son siège aux Pays-Bas,se distingue d’Interpol, par sa structure de renseignement sur « chaque activité criminelle et terroriste sérieuse en Europe ». Les renseignements, qui proviennent des polices des 27 nations de l’UE et de pays partenaires tels que l’Australie, le Canada, les USA et la Norvège. Les renseignements sont traités par plus de 100 analystes criminologues, utilisant des logiciels avancés pour identifier des nouveaux modèles criminels. Le traitement des renseignements par Europol est une question sensible. Lorsque l’agence était en projet, un parlementaire européen l’avait décrit comme une police secrète aux vastes pouvoirs en dehors de tout du contrôle démocratique. Europol est unique parmi les agences de l’UE quant à sa capacité de rassembler des données personnelles des vies privées de masses de citoyens en Europe. Europol est à l’origine de 12.000 arrestations par an (les arrestations étant opérées par les polices nationales).

Rob Wainwright (qui travaillait précédemment aux services secrets antiterroristes britanniques), directeur d’Europol, dit Europol s’est impliquée dans « le travail de contreterrorisme de première ligne » avec un nouvel accord UE-USA qui donne la responsabilité à l’agence de vérifier que des demandes américaines de données financières du réseau bancaire SWIFT satisfont aux conditions légales. Mais le système européen pour suivre à la trace le financement de terroriste dépend du système US, et le directeur d’Europol demande que les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne développent un système européen.

Le directeur de d’Europol appelle aussi à la création d’une institution européenne coordonnant les luttes nationales contre la cyber-criminalité. Les gouvernements se sont déjà mis d’accord sur le principe d’un nouveau centre de lutte contre la cyber-criminalité et le directeur d’Europol espère que ce centre sera installé dans son agence.

europol-large.jpg

Les sept anarchistes emprisonnés dans «l’affaire des anarchistes» en Biélorussie vont bientôt passer devant le tribunal. Il s’agit de Mikalai Dziadok et Aliaksandr Frantskevich qui risquent 10 ans de prison, et Ihar Alinevich qui en risque 12. Ils sont accusés d’attaques incendiaires en 2009-2010 contre un État Major militaire ; une banque et un casino à Minsk pour dénoncer les inégalités sociales ; le siège des Syndicats qui organisent l’exploitation des travailleurs au lieu de défendre leurs droits ; une prison et un commissariat ; et contre l’ambassade de Russie (en solidarité avec les défenseurs de Khimki). Ils ont été arrêté en septembre 2010.

En octobre 2010 a eu lieu une attaque contre le siège du KGB à Bobruisk en solidarité avec les inculpés de septembre. Jauhen Vas’kovich, Artsiom Pratapenka et Pavel Syramolatau sont inculpés et risquent chacun 12 ans de prison. L’Anarchist Black Cross Belarus lance un appel à des journées d’actions du 12 au 15 mai 2011. Contact: belarus_abc@riseup.net

Trois universitaires britanniques viennent de publier une étude concernant la surveillance policière des deux manifestations contre les augmentations des frais scolaires en novembre 2010 (photo). Leur objectif était de cataloguer les expériences des personnes ayant pris part aux différents cortèges. Ils ont interrogés les étudiants et ont examiné des centaines de photos et de films. Le résultat est accablant pour les forces de l’ordre, qui ont déjà affirmé leur désapprobation quant au rapport. Ce dernier affirme que « de nombreux manifestants ont été poussés, tirés et frappés par des policiers et que le niveau de violence utilisé par la police contre les manifestants était disproportionné et injustifié étant donné la nature relativement pacifique du rassemblement ».

L’utilisation du ‘kettle’ (‘chaudron’ ou ‘kessel’, d’après le terme original allemand), au moyen duquel les manifestants sont maintenus derrière un cordon contre leur volonté pendant des périodes considérables, par les forces de l’ordre est critiqué dans le rapport. Les policiers ont établi six kettles y enfermant au total 1400 personnes, dont la majorité avait moins de 18 ans. La police a utilisé la violence, ou la menace de la violence pour imposer et maintenir ces kettles. Les témoignages montrent un usage de la violence et de la technique de kettle contre des enfants très jeunes et révèlent que les policiers ont insisté pour que les enfants se laissent filmer comme condition à leur libération.

london-student-demo.jpg