Depuis deux jours, de violents affrontements opposent des manifestants aux forces de l’ordre dans le district de Yüksekova (Hakkari, sud-est). Hier, la police a utilisé des canons à eau et du gaz lacrymogène pour disperser une centaine de manifestants qui ont répliqué en brûlant des pneus et en jetant des pierres et des cocktails Molotov dans le centre de Yüksekova. Le 7 novembre dernier, plus de 20.000 personnes ont assisté à l’enterrement de deux des 37 guérilleros du PKK tués par l’armée turque au cours de la récente opération menée dans la vallée de Kazan. C’est après cette cérémonie que les premiers affrontements ont eu lieu.

Par ailleurs, le ministère des finances a annoncé ce matin que son site officiel avait été piraté durant la nuit par des membres du PKK a des fins de propagande. La page internet a immédiatement été désactivée et une enquête a été ouverte pour trouver le responsable.

Hier, les autorités turques ont arrêté 21 personnes qu’elles suspectent d’avoir effectué des attaques au cocktail Molotov à Istanbul le 29 octobre dernier. La semaine dernière, un des bureaux du parti au pouvoir – Justice and Democracy Party – ainsi qu’un véhicule appartenant au Republican Peoples’ Party (parti principal de l’opposition) ont été la cible de jets d’explosifs. La police a mené une vaste opération dans le district de Zeytinburnu de la ville d’Istanbul dans la journée d’hier. Toutes les personnes arrêtées sont accusées d’entretenir des liens avec le PKK. Les autorités ont annoncé être à la recherche de quatre personnes supplémentaires dans le cadre de cette affaire.

Plus tard dans la journée, dans la province de Batman (sud-est), une voiture de police a été prise en embuscade. Des membres présumés du PKK ont ouvert le feu sur un véhicule de patrouille transportant des officiers des forces spéciales. Ceux-ci ont répliqué entraînant une fusillade longue d’une dizaine de minutes. Deux policiers ont été blessés et les assaillants ont disparu dans les montagnes avoisinantes. Une opération de ratissage a immédiatement été déclenchée pour les retrouver.

Embuscade du PKK

Embuscade du PKK

Alors que le premier ministre turc Erdogan se trouve actuellement en Europe, et doit se rendre en France dans les jours à venir, la police française a interpellé 24 personnes dans le courant de la soirée de mardi à Paris. La police est intervenue dans un établissement turc de la capitale et après avoir contrôlé les identités des personnes présentes, en a arrêté 24. Elles sont suspectées de soutenir le PKK.

Hier, en Allemagne, Erdogan a remercié Angela Merkel pour son appui dans la lutte contre le PKK en Turquie, mais a également demandé un apport de forces en Turquie. Il a rappelé que plus d’un cinquième des trois millions de personnes d’origine turque en Allemagne sont Kurdes et que le PKK est extrêmement actif sur le sol allemand, tant pour rassembler de l’argent que pour recruter des militants. Après la France, avec qui un accord de coopération dans la lutte contre le PKK a déjà été conclu, Erdogan est attendu en Irak, où il doit rencontrer le chef du gouvernement régional du Kurdistan afin de discuter les possibilités de davantage de coopération contre le PKK.

En fin de semaine dernière, près de 70 personnes avaient été interpellées dans le cadre d’une vaste opération visant la Kurdish Communities Union (KCK) à Istanbul. Les autorités accusent la KCK d’être la branche urbaine du PKK. Hier, la 15ème cour d’assise d’Istanbul a décidé d’en incarcérer 44 d’entre elles. La justice leur reproche d’appartenir à l’organisation et les accusent ‘d’appartenance à un groupe terroriste armé’. Parmi les personnes placées en détention se trouvent plusieurs membres du parti pro-kurde BDP, une professeure d’université, un éditeur, un écrivain et une constitutionnaliste. Actuellement, plus de 1600 personnes se trouvent en prison accusées d’entretenir des liens avec le PKK ou des organisations qui lui seraient lié.

Durant cinq jours à la fin du mois d’octobre, la Turquie a mené une vaste offensive militaire contre les bases du PKK à la frontière turco-irakienne. Celle-ci s’est déroulée grâce au concours de milliers de soldats et de forces spéciales. Les combattants qui ont pu s’en sortir et rejoindre leurs bases affirment que l’armée a utilisé des armes chimiques durant son intervention. Une délégation, composée notamment de membres du parti pro-kurde BDP a visité la morgue de Malatya où se trouvent les corps, et a déclaré que ceux-ci étaient mutilés et entièrement brûlés. Suite aux témoignages requis, le HPG, la branche armée du PKK, a affirmé: ‘Nous avons constaté que des bombes au napalm ont été intensivement utilisées dans les bombardements effectués par des avions, des hélicoptères de type Cobra, des tanks et des artilleries. Nous avons également constaté des traces d’armes chimiques’. Ce n’est pas la première fois que les autorités turques font usage de ce type d’armes. D’après certaines sources, 437 guérilleros auraient été tués par des armes chimiques de l’armée turque depuis 1994.

Dans une vaste opération menée à Istanbul aujourd’hui contre la Kurdish Communities Union (KCK), les autorités ont arrêtés près de 70 personnes, parmi lesquelles une professeur de l’université de Larmara. Büsra Ersanli, professeur de science politique, est membre du Peace and Democracy Party (BDP) et dispose d’un siège à la commission de préparation du parti qui travaille actuellement à l’ébauche d’une nouvelle constitution. Le BDP se concentre essentiellement sur la question kurde. Le KCK, visé par la rafle de ce vendredi, est accusé d’être la branche urbaine du PKK.

Büsra Ersanli

Büsra Ersanli

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Deux officiers de police ont été tués dans une attaque de présumés guérilleros du PKK ce matin dans la province d’Osmaniye (sud du pays). Selon les autorités, les officiers auraient été attaqués par un groupe de guérilleros et auraient répliqué. Deux d’entre eux et un guérilleros sont décédés au cours de la fusillade qui a suivi.

Le ministre turc de la Défense a annoncé aujourd’hui la fin de la vaste opération militaire contre les guérillas du PKK. L’offensive visait particulièrement la vallée de Kazan s’étend entre la province de Hakkari et le nord de l’Irak. La localité de Cukurca a été l’épicentre d’une série d’attaques simultanées du PKK contre huit objectifs militaires dans la province de Hakkari, qui ont fait 24 morts et 18 blessés dans les rangs de l’armée.

Cela fait maintenant cinq jours que l’armée turque a déclenché une offensive terrestre et aérienne contre les bases du PKK situées dans la vallée de Kazan, à la frontière turco-irakienne. Les autorités turques ont fait part d’un premier bilan faisant état de trois morts et six blessés parmi les soldats, et de 49 tués dans les rangs du PKK. L’état-major a approuvé ce chiffre, déclarant qu’il avait été confirmé par les drones survolant la région. Dans une déclaration publique, ce dernier a affirmé que le plus gros combat, au cours duquel 35 guérilleros ont été tués, avait eu lieu à proximité de Cukurca. Au moment de la finalisation de l’opération, sept autres guérilleros sont morts. Enfin, un certain nombre d’entre eux ont été tués durant une opération aérienne menée plus au sud, dans la région de Semdinli. Plusieurs opérations sont toujours en cours, tant en Turquie que de l’autre côté de la frontière.

Les détails de l’opération militaire ont été communiqué durant le week-end. Les 22 bataillons impliqués dans les opérations visent essentiellement des emplacements cruciaux pour les PKK, tels que leurs camps, certains villages, dans l’objectif de débarrasser la région de tout militant. La seconde partie de l’opération est concentrée sur les frontières, avec des actions se déroulant à la frontière, et en Irak. En plus des troupes envoyées au front, des hommes ont également été envoyé dans d’autres endroits pour fournir un soutien logistique et empêcher les guérilleros de fuir vers le sud. Les renseignements vitaux pour le déroulement de l’opération proviennent de sources civiles et militaires turques, ainsi que des drones américains opérant dans le nord de l’Irak.

L’état-major de l’armée a déclaré hier que suite à ces opérations frontalières, le PKK avait évacué plusieurs de ses camps et s’était retiré dans des lieux plus sûrs. Ces informations n’ont pas été confirmées par le PKK. Enfin, les autorités ont fermé toute la zone aux civils, afin d’éviter les accidents dûs aux attaques soudaines de l’armée turque.

Un sous-officier a été tué et six soldats blessés dans des affrontements tandis que deux soldats ont été tués dans une attaque à l’IED dans la province de Hakkari (sud-est). Le gouverneur de la province a affirmé que des soldats opérant dans la vallée de Kazan étaient entrés en contact avec des guérilleros du PKK. Un soldat a été tué et six autres blessés dans l’affrontement qui a suivi. Par ailleurs, un IED a explosé au passage d’un groupe de soldats dans la région de Tekeli. Deux soldats sont morts dans l’explosion.

Le dernier bilan de l’armée turque de l’offensive aérienne et terrestre menée depuis le début de la semaine dans la région fait état de 53 tués dans le camp du PKK, un chiffre qui n’a pas été confirmé par ce dernier.