Cela fait maintenant 56 jours que Hüsnü Yildiz poursuit sa grève de la faim à Dersim pour exiger que les autorités turques procèdent à l’ouverture d’une fosse commune où, selon diverses sources d’informations, serait enterré son frère Ali, combattant d’une unité de propagande du DHKP-C, ainsi que 18 autres guérilleros. Tous auraient été tués en avril 1997 par des tirs de tanks de l’armée gouvernementale. Depuis six mois, les autorités turques n’ont entrepris aucune démarche allant dans le sens d’une ouverture de la fosse, malgré le fait que l’état reconnaisse son existence car officiellement, les 19 hommes sont toujours ‘vivants’. Face à cette inertie, l’avocat de la famille Yildiz a recruté une équipe d’archéologues, d’anthropologues, d’avocats et de médecins légistes afin d’entamer les fouilles. Ils commenceront leur action le 20 août si d’ici là, les autorités n’ont toujours rien fait.

Ali Yildiz

Ali Yildiz

Un tribunal de Diyarbakir a décidé de porter plainte contre 300 avocats ainsi que contre la Diyarbakir Bar Association pour entrave à la justice. Ces 300 avocats représentent les 152 politiciens kurdes poursuivis dans l’affaire KCK (Kurdish Communities Union) actuellement en cours. La KCK est accusée d’être l’aile urbaine du PKK. Depuis plusieurs jours, les défenseurs boycottent les audiences car ils refusent la décision du tribunal d’empêcher les accusés de témoigner en kurde. Le tribunal a donc réagit à ce boycott en saisissant une instance supérieure contre les 300 avocats concernés.

Par ailleurs, un procureur a annoncé hier que 106 politiciens kurdes supplémentaires seraient bientôt jugés. Il les accusent d’avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste, ceux-ci ayant exigé de meilleures conditions de détention pour Abdullah Ocalan, le dirigeant du PKK qui se trouve derrière les barreaux depuis 1999. Un tribunal d’Ankara a décidé hier que ce procès aurait également lieu à Diyarbakir. Les 102 politiciens risquent vingt ans d’emprisonnement. La date de début du procès n’a pas encore été communiquée.

Aysel Tugluk, député indépendante du district de Van a été condamnée hier à deux années de prison par un tribunal local pour avoir fait de la propagande pour le PKK. L’accusation provient de commentaires énoncés par Tugluk lors d’un rassemblement pour le parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) il y a deux ans. Elle y avait notamment dit que l’état turc devait accepter Abdullah Ocalan, dirigeant du PKK, comme interlocuteur dans les pourparlers. Tugluk est la co-dirigeante du Democratic Society Congress (DTK), organisation qui chapeaute plusieurs personnalités et groupes pro-kurdes. Elle est également un des avocats d’Abdullah Ocalan qui est toujours emprisonné et à l’isolement à Imrali.

Aysel Tugluk

Aysel Tugluk

Un sergent a été tué et quatre soldats blessés dans l’explosion d’un IED dans la province de Kahramanmaras (sud-est). Les cinq hommes circulaient à bord d’un véhicule militaire lorsque la mine s’est déclenchée. La gendarmerie et les forces de police ont immédiatement lancé une opération afin de retrouver les guérilleros du PKK qu’elles accusent d’avoir posé la bombe.

Ce jeudi, treize étudiants ont été jugé par un tribunal d’Ankara suite à une action menée lors d’une conférence à la faculté de sciences politiques d’un député du Justice and Development Party en décembre dernier. Lorsqu’il était monté sur l’estrade, le public lui avait lancé des oeufs et des bouteilles en plastique afin de l’empêcher de prendre la parole. Les étudiants dénoncent depuis plusieurs mois la politique menée par les partis au pouvoir et notamment les brutalités policières. Aujourd’hui, le ministère public a requis des peines allant de un à deux ans de prison pour dix étudiants pour insulte à une fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions. Il a également requis de huit mois à quatre ans d’emprisonnement pour trois autres étudiants pour avoir empêché un fonctionnaire de faire son travail par la force.

Lancement d'oeufs lors d'une conférence d'un député

Lancement d’oeufs lors d’une conférence d’un député

Deux sous-officiers et un sergent ont été tué hier soir dans le district d’Omerli (Mardin) dans le sud-est de la Turquie. Les trois hommes rentraient vers leur camp lorsqu’ils ont été pris en embuscade par un groupe de guérilleros présumés du PKK. Une fusillade s’en est suivi, et les trois membres des forces de sécurité sont décédées sur place. Les autorités ont immédiatement déclenché une opération de ratissage pour retrouver les guérilleros.

Opération de ratissage contre le PKK

Opération de ratissage contre le PKK

Treize soldats turcs et sept guérilleros du PKK ont été tués jeudi lors des affrontements les plus meurtriers pour l’armée depuis trois ans au Kurdistan. Les combats sont survenus au cours d’une opération de l’armée dans une zone montagneuse connue pour être un bastion du PKK près de la ville de Silvan, dans la province de Diyarbakir, les 13 soldats étant tombés dans une embuscade qui a également fait 7 blessés dans les rangs de l’armée. Les sept guérilleros ont été tués dans les combats qui continuaient de faire rage jeudi soir, l’armée disposant du soutien d’hélicoptères.

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Deux soldats turcs, habillés en civil, se rendaient à leur travail lorsqu’ils ont été abattus mardi sur l’avenue principale de Yüksekova, une petite ville de la province kurde de Hakkari, proche de l’Iran et de l’Irak, selon ces sources. Les forces de sécurité ont lancé une opération de grande envergure avec un soutien aérien à la suite de cette attaque attribuée au PKK. Une explosion est par ailleurs survenue mardi matin au passage d’un véhicule militaire à Ankara, endommageant quatre véhicules.

Les accrochages entre la guérilla kurde et les forces de sécurité se sont multipliés ces derniers jours, après les élections législatives du 12 juin. Un soldat a été tué samedi et un autre dimanche dans des attaques attribuées au PKK dans le Kurdistan. Les militants kurdes ont obtenu 36 sièges au Parlement, mais leurs élus ont refusé de prêter serment et de siéger après que l’élection de l’un d’entre eux a été invalidée en raison d’une condamnation pour « propagande terroriste » et que la justice a refusé d’en libérer cinq autres, en détention provisoire.

Embuscade du PKK

Embuscade du PKK

Un groupe de militants pro-kurdes s’étaient rassemblé ce dimanche à Istanbul. Au cours de la semaine dernière, les autorités turques auraient du libérer les six députés indépendants élus lors des dernières élections et récemment empêché de siéger au Parlement et accusés de terrorisme. Tous sont membres du parti pro-kurdes Peace and Democracy. Les manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène par la police locale. Lorsqu’ils ont souhaité se rassemblé ailleurs, ils en ont été empêché par les forces anti-émeutes. Par ailleurs, dans la soirée de dimanche, un soldat a été tué et trois autres blessés lorsque des guérilleros du PKK ont ouvert le feu sur un véhicule militaire dans la province de Van, dans l’est du pays.