Le 19 juillet, huit syndicalistes, dont quatre du syndicat SI Cobas et quatre de l’USB (Unione Sindacale di Base) ont été joints à leur domicile pour une notification d’assignation à résidence. A la tête de l’opération le parquet de Piacenza, qui a produit 350 pages d’ordonnances à l’encontre de plusieurs dirigeants syndicaux locaux et nationaux de deux syndicats. C’est un nouveau mode opératoire judiciaire contre les luttes ouvrières dans la logistique, qui cible à nouveau le coordinateur national du SI Cobas, Aldo Milani. Les chefs d’accusation sont nombreux et graves : résistance à un agent public, blocage d’un service public, violence privée, association de malfaiteurs, et autres.

En réponse, les deux syndicatss ont proclamé une journée complète de grève générale entre mercredi 19 juillet et le lendemain. Des secteurs entiers du personnel logistique étaient déjà en grève et mobilisés ce jour, convergeant notamment devant la préfecture de Piacenza pour exiger la libération immédiate des syndicalistes arrêtés. Plusieurs rassemblements de protestation sont organisés ces jours-ci dans plusieurs villes italiennes, et une manifestation nationale est prévue ce samedi à Piacenza.

 

Dossier(s): Italie

Condamné en 2009 à douze ans et demi de prison, le militant altermondialiste Vincenzo Vecchi faisait partie des « dix de Gênes », lourdement condamnés pour les affrontements lors du G8 en 2001. Réfugié en Bretagne, il avait été arrêté en août 2019 à Rochefort-en-Terre, en vertu de mandats d’arrêt européens (MAE) émis par l’Italie. Depuis l’Italie réclame son extradition. La justice française s’y était opposé, mettant en cause la proportionnalité du MAE. Vincenzo Vecchi avait été libéré en novembre 2019 par la Cour d’appel de Rennes (voir notre article). Par la suite, la cour d’appel d’Angers avait refusé en novembre 2020 d’exécuter le MAE au motif que la peine principale de dix ans de prison, encourue pour « dévastation et pillage » (introduite dans le code pénal italien sous Mussolini), n’avait pas d’équivalent en France (voir notre article).

En janvier 2021, la Cour de cassation française avait saisi la justice européenne (la CJUE) sur la double incrimination et la proportionnalité du mandat d’arrêt européen (MAE) visant M. Vecchi. Ce MAE servant normalement à lutter contre le terrorisme et le grand banditisme. Une audience s’était tenue en janvier à Luxembourg. Ce jeudi 14 juillet, la CJUE estime qu’« une correspondance parfaite n’est pas requise entre les éléments constitutifs de l’infraction concernée dans l’État membre d’émission et dans l’État membre d’exécution » du mandat. Selon la CJUE, en outre, « il ne revient pas à l’autorité judiciaire d’exécution, dans le cadre de l’appréciation de ladite condition, d’évaluer la peine prononcée dans l’État membre d’émission au regard du principe de proportionnalité des peines ». Comme l’expose l’avocate française de Vincenzo Vecchi: « Cela veut dire que la Cour de justice, qui interprète les textes européens, vient de dire que les règles de collaboration européennes sont considérées comme supérieures aux principes fondamentaux du droit ». Prochain épisode devant la Cour de cassation à Paris.

Vincenzo à sa sortie de la prison de Rennes

 

À l’occasion du 47e anniversaire des événements d’Oglala, qui ont eu lieu le 26 juin 1975 dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, de nombreuses initiatives ont été organisées pour rappeler l’histoire de Leonard Peltier et demander sa libération. Il y a eu des meetings et des rassemblements dans plusieurs villes d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, et de France. Un rassemblement a eu ainsi eu lieu sur la place de la cathédrale à Milan le 28 juin en fin d’après-midi.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines de prison à perpétuité pour la fusillade dans laquelle deux policiers, qui s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge, où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, avaient été tués. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie, à l’inverse, il a été établi qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte dans le cadre de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

Le 26 mai, la DIGOS (police politique) de Naples a mené des perquisitions dans 8 maisons de Pozzuoli (près de Naples). Les agents ont notifié à 12 personnes des accusations en vertu des articles 270 bis (« association subversive avec finalité de terrorisme »), 110 (« participation à un crime ou un délit ») et 280 (« attentat avec finalité de terrorisme ») du code pénal. L’enquête vise la mouvance insurrectionaliste. Leur enquête se focaliserait sur avec un pétard, assemblé avec un déodorant spray, qui a explosé le 4 mars 2021 contre le Consulat honoraire de Grèce à Naples, alors que Dimitris Koufondinas était en grève de la faim dans une prison grecque.

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