Angela Merkel avait condamné à l’automne 2013 les activités de l’agence américaine NSA en Allemagne, et notamment la mise sur écoute de son propre portable. Mais les nouvelles révélations montrent que la chancellerie était au courant depuis 2008 des pratiques américaines utilisant les services secrets allemands pour se livrer à de l’espionnage industriel et politique en Europe. Des pratiques qui n’avaient pas grand-chose à voir avec la lutte contre le terrorisme lorsqu’Allemands et Américains ont renforcé leur coopération en 2002.

L’affaire prend désormais un tour politique. Si ces informations se confirment, il devient difficile pour la chancellerie, responsable en Allemagne du contrôle des services secrets, d’affirmer que ces derniers n’ont pas fonctionné correctement en ne transmettant pas des informations aussi sensibles. Et si la chancellerie était au courant et n’a pas protesté auprès de Washington, la responsabilité politique de son personnel est en cause. A l’initiative du groupe des Verts au Parlement européen, celui-ci va débattre ce mardi 28 avril en session plénière de « révélations récentes sur l’espionnage massif de citoyens, de responsables politiques et d’entreprises de l’Union européenne ».