Vendredi à l’aube, 1.650 policiers ont encerclé le terrain de 50.000 m2 où, depuis le 31 mars, environ 5.000 personnes s’affairaient à construire leurs baraques en bois. Le bataillon de choc est entré en premier dans la favela baptisée « Telerj », du nom de l’immeuble désaffecté situé sur ce terrain vague. Les policiers annonçaient par haut-parleur que les habitants seraient relogés dans des abris municipaux.

La police exécutait un ordre judiciaire d’expulsion à la demande de l’entreprise de téléphonie Oi, propriétaire du terrain. Certaines familles sont sorties dans le calme mais des dizaines de jeunes ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont réagi en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au cours des heurts, au moins 19 personnes ont été blessées – dont 12 policiers et trois enfants. Plusieurs autobus qui passaient dans ce quartier d’Engenho Novo (zone nord de Rio) ont été incendiés ainsi que trois véhicules de chaînes de télévision et de stations de radio locales. Après l’expulsion des habitants, un bulldozer a procédé à la démolition des baraques.

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