Les services secrets canadiens disposent à l’étranger de 25 stations d’interception des échanges sur internet et Ottawa a récemment déboursé 21 millions de dollars pour les rénover, selon un document confidentiel publié par le groupe de pirates informatiques Anonymous. Portant la classification « secret », ce rapport du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est daté du 6 février 2014 et fait le point sur la sécurisation des infrastructures réseaux du Service dans ses stations à l’étranger. Le SCRS y déplore un « processus de traitement des données inefficace et laborieux ». Faute de logiciels modernes, les analystes travaillant au siège du SCRS « doivent examiner manuellement le grand volume d’informations reçues ».

En conséquence, un investissement de 21 millions de dollars canadiens (14,6 millions d’euros) est demandé au gouvernement afin de connecter « en temps réel » les stations d’interception à l’étranger au quartier général du SCRS. Cela « permettra au service de satisfaire les besoins croissants du gouvernement en informations collectées en temps réel à l’étranger », expose le rapport. Ottawa n’a jusqu’à présent reconnu l’existence que de trois stations d’opération du SCRS à l’étranger: à Washington, Londres et Paris. Le réseau est donc bien plus vaste et comprend « beaucoup » de stations d’interception « établies dans des pays en développement et/ou instables », est-il noté. Le Canada forme, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe des « Five Eyes », une alliance de services de renseignement.

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa

Le siège du Service canadien du renseignement de sécurité à Ottawa