En 2008, le tribunal provincial de Barcelone avait reconnu quatre policiers coupables de torture et d’agression et les avait condamnés à des peines de prison. En février 2012, le gouvernement espagnol a décidé de gracier les policiers en réduisant leurs peines de prison et en annulant la suspension de leurs fonctions. Le gouvernement a décidé maintenant d’accorder une nouvelle grâce afin de remplacer la peine de prison par une amende.

Plus de 200 juges ont dénoncé cette décision à travers un manifeste diffusé ce jeudi matin. « Le pouvoir exécutif a abusé de sa faculté de gracier (…), il s’agit d’une action contre la dignité humaine », ont-ils ajouté, en rappelant que l’Etat est obligé de « poursuivre tout acte de torture, surtout quand ils ont été commis par des agents à son service (…). En utilisant la grâce pour la réalisation de fins contraires à celles qui la justifient, le gouvernement dynamite la séparation des pouvoirs et usurpe le rôle du pouvoir judiciaire ».