Cela fait maintenant presqu’un mois que les prisonniers de ‘La Voix de L’Amasse’, organisation créée pour dénoncer le fonctionnement arbitraire de la justice, la torture physique et psychologique dans les prisons et la corruption dans les pénitenciers du Chiapas, poursuivent une grève de la faim pour exiger leur libération. Après avoir été évacués la semaine dernière, les familles et amis des prisonniers ont repris leur piquet de protestation et continuent la lutte à l’extérieur de la prison. Dans la nuit du 20 octobre, le directeur de la prison et le chef des gardiens ont fait irruption dans la cellule d’Alberto Patishtan, ‘porte-parole’ des prisonniers en grève.

Cela fait onze ans que Patishtan est en prison, accusé d’avoir massacré des policiers en 2000. Depuis son arrestation, il lutte pour dénoncer les conditions d’incarcérations des prisonniers politiques et en est en quelque sorte devenu le symbole, après avoir déjà notamment mené de nombreuses grèves de la faim et autres actions de protestation. Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’il ait été transféré à la prison fédérale de haute sécurité de Sinaola, à plus de 2000 kilomètres du Chiapas. Là, il se trouve isolé en cellule 23 heures par jour, n’a droit qu’à une visite autorisée tous les trois mois, n’a pas le droit de recevoir de visites de personnes solidaires, ni de correspondre avec qui que ce soit.

Alberto Patishtan

Alberto Patishtan