Le gouvernement péruvien vient d’adopter des « mesures économiques pour relancer les investissements » visant à éliminer tous les obstacles réglementaires et institutionnels qui pouvaient encore freiner l’ouverture des exploitations minières et pétrolières des multinationales, et notamment le très controversé projet « Conga » d’extraction du cuivre et de l’or de la région de Cajamarca. La justice péruvienne, après avoir arrêté les poursuites contre des militaires ayant abattu 5 manifestants opposés au projet « Conga », poursuit une paysanne qui a refusé de céder ses terres à une multinationale minière et a mis en détention prison préventive pour 14 mois du Président élu de la région de Cajamarca opposant au projet « Conga ». 46 paysans sont aussi menacé d’un procès.

Ces mesures, appelées « licence pour contaminer » par les défenseurs de l’environnement, suivent l’adoption de la loi 30151 qualifiée de « licence pour tuer ». En effet, cette loi introduit l’impunité pour les forces armées et policières « dans l’accomplissement de leur devoir, et l’utilisation de leurs armes et autres moyens de défense qui cause lésions ou mort » Un nouveau ministre de l’Intérieur a été nommé, un général à la retraite, non seulement dénoncé pour son action répressive contre la population de Madre de Dios (Amazonie péruvienne du sud) luttant contre un projet pétrolier, mais de plus poursuivi pour l’élimination d’un journaliste abattu par des militaires alors qu’il enquêtait sur l’assassinat d’un paysan.

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