Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis plusieurs jours, Place Tharir, des blessés et des proches des victimes de la répression du mouvement populaire du mois de février faisaient un sit-in pour exiger que soient rapidement jugés les policiers et les responsables de ces violences. Samedi matin, les forces de sécurité sont intervenues pour le disperser, avant que des dizaines de milliers de manifestants ne se rassemblent sur la place pour exiger la fin du pouvoir militaire. Des affrontements les ont opposé aux policiers anti-émeutes durant tout le week-end. Ceux-ci ont fait usage de gaz lacrymogène, puis ont chargé la foule à coups de matraque, faisant des dizaines de blessés. Plusieurs manifestants ont également été arrêtés. Plus tard dans la journée, le forces de sécurité ont tiré des balles en caoutchouc et des plombs de chasse. Les heurts se sont poursuivis durant la nuit, au cours de laquelle un manifestant a été tué. D’autres manifestations ont eu lieu à Alexandrie (où un manifestant a également été tué) et à Suez, et ont été pareillement réprimée. Au Caire, des dispensaires de fortune ont été installés, et aujourd’hui, les médecins sur place dénombraient au moins 750 blessés.

Manifestation au Caire

Manifestation au Caire

L’armée colombienne a annoncé hier avoir mené une opération fructueuse contre la base émettrice clandestine de la radio des FARC dans le département de Meta. Depuis plus de quinze ans, la ‘Voix de la Résistance’ émet à travers l’est et le centre de la Colombie, faisant quotidiennement passer ses messages de lutte et de dénonciation de l’état et de ses institutions à la population et à ses guérilleros. L’an dernier, l’armée était déjà parvenue à interrompre le cours des émissions, mais les FARC avait rapidement trouvé les moyens d’émettre à nouveau. Hier, l’armée est intervenue dans la base clandestine principale de la radio, qui était protégée par une soixantaine de IED. Les autorités ont affirmé que tout l’équipement des guérilleros avait pu être saisi: micros, amplis, ordinateurs, table de mixage, générateur.

Hier, les étudiants chiliens ont une nouvelle fois manifesté à Santiago pour exige une réelle réforme du système éducatif, alors que le gouvernement doit déposer son texte avant la fin du mois. Plus de 10000 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville, tout autant que la veille, à Valparaiso. Des heurts entre la police et les étudiants ont émaillés les deux manifestations. A Santiago, dans la matinée, les forces de l’ordre sont intervenues autour de l’université du Chili avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre des groupes d’étudiants qui se préparaient à aller manifester. En fin de rassemblement, de nouveaux affrontements ont eu lieu. La police, qui fouillait les sacs de certains manifestants, à saisi un fusil à air comprimé et des cocktails molotov. Au moins une personne à été arrêtée.

Un membre d’ETA, Antoni Otegi, a été condamné à 110 ans et demi de prison pour avoir placé une voiture piégée, chargée de 67 kg d’explosifs, devant un hôtel de la localité andalouse de Fuengirola. Mercredi, Javier Garcia Gaztelu, dit « Txapote », 45 ans, avait été condamné à 60 ans de prison pour l’exécution en 2001 d’un conseiller municipal de droite de Leitza (Navarre). Cette condamnation s’ajoutait à une longue série de lourdes peines prononcées contre « Txapote » en Espagne, dont une de 105 ans de prison.

Le conseil municipal d’Oxford a adopté cette semaine un arrêté obligeant les conducteurs de taxis à installer une caméra de surveillance à l’arrière de leurs véhicules. Celle-ci devra tourner en permanence pour enregistrer l’image et le son. Ces données seront conservées sur un disque dur durant 28 jours, laps de temps au cours duquel la police pourra les consulter. Cette mesure entrera en vigueur le 6 avril 2012 pour les conducteurs qui demanderont leur première licence, en avril 2015 pour les autres.

Hier, des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté dans 70 grandes villes italiennes contre le nouveau ‘gouvernement de banquiers’ de l’Italie. De violents affrontements les ont opposé aux forces de l’ordre dans plusieurs d’entre elles. A Milan, la police a empêché les étudiants de se rendre devant l’université Bocconi, où est formée l’élite des affaires. A Palerme, les manifestants ont jeté des oeufs et des fumigènes contre une banque avant de se heurter à la police. Des violences ont également éclaté à Rome. De nombreuses personnes ont été blessées, mais leur nombre exact n’est pas encore connu.

Violences à Milan

Violences à Milan

Ce jeudi, le mouvement ‘Occupy Wall Street’ né à New-York au mois de septembre mais qui s’est depuis étendu à travers les Etats-Unis, fêtait ses deux mois. Alors que mercredi, le campement dans le parc Zuccotti avait été évacué par la police, les ‘indignés’ avaient lancé un appel national à manifester ce 17 novembre pour rappeler leurs mots d’ordre. A New-York, dès le matin, la police avait barricadé de nombreuses rues pour empêcher les manifestants de s’approcher de la Bourse – leur objectif. Ceux-ci sont parvenus à former des chaînes humaines de plusieurs rues avoisinantes, empêchant les travailleurs de rejoindre les bâtiments de la finance, et entraînant de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Selon des témoins, un manifestant a été battu par un policier, et un autre a été blessé au visage. Plus de cent personnes ont été interpellées au cours de la matinée. Plus tard dans la journée, quelques 30.000 personnes – des ‘indignés’, mais aussi des syndicalistes et des étudiants – ont marché sur le Pont de Brooklyn. Quelques incidents les ont opposés à la police, et encore une fois, elle a interpellé à tour de bras. Sur la seule journée d’hier, elle a procédé à plus de 250 arrestations.

Des manifestations ont également eu lieu à Dallas, à Seattle, à Washington,… A Chicago, des centaines de manifestants ont bloqué la circulation à l’heure de pointe, les forces de l’ordre en verbalisant 46. A Portland, celles-ci ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement avant d’interpeller 34 personnes. A Los Angeles, ce sont 73 personnes qui ont été arrêtées. Et à Berkley, près de San Francisco, la police a une nouvelle fois violemment démantelé le campement des ‘indignés’. Et cette liste n’est pas exhaustive, certaines sources parlant de plus de 450 manifestations à travers le pays, entraînant invariablement de multiples arrestations.

Heurts entre la police et les ‘indignés’

Heurts entre la police et les 'indignés'

Ce 17 novembre, des milliers de personnes manifestaient dans le centre d’Athènes pour protester contre les mesures d’austérité, à l’occasion des commémorations de la répression de la révolte étudiante de l’Ecole polytechnique par la junte des colonels, en 1973.

Des rassemblements de solidarité ont été organisé dans plusieurs européennes. A Bruxelles, une petite centaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de Grèce. Notre délégation y a distribué une déclaration des prisonniers de l’organisation « Lutte Révolutionnaire ».

Le tract avec la déclaration des prisonniers de Lutte Révolutionnaire – format pdf

Bruxelles: Rassemblement devant l’ambassade de Grèce

Les « indignés » parisiens occupaient depuis 15 jours le parvis de la Défense. Mardi 15, une centaine de policiers et de gendarmes mobiles ont saccagé avec violence leur campement installé depuis la fin du sommet du G20 de Cannes, le 4 novembre, confisquant les cartons, pancartes, bâches qui constituaient leur campement avant d’encercler la centaine de manifestants présents. Plus tard dans la nuit, le campement s’est vu à nouveau saccagé par les forces de l’ordre qui sont allées jusqu’à piétiner la nourriture et les médicaments.

Deux descentes ont été opérées mardi 15 dans des squats de Toulouse par les forces de gendarmerie. Peu après 6 heures, avenue Camille-Flammarion, derrière la gare, dans le quartier de Jolimont, des dizaines de gendarmes ont investi un immeuble. Un peu plus tard, vers 8 heures, c’est cette fois un squat de l’avenue Jean-Rieux, dans le quartier Côte Pavée, qui était la cible des forces de l’ordre. Il y a eu six interpellations. Quatre appartement privés ont aussi été perquisitionnés.

Ces opérations conjointes, menées sur réquisition du parquet, s’inscrivent dans le cadre de l’enquête sur l’attaque, le 5 juillet, à Labège, des locaux de la direction interrégionale Sud de la protection judiciaire de la jeunesse. Ce jour-là, en fin de matinée, un commando d’une dizaine de personnes cagoulées avait fait irruption dans les lieux. Ils avaient déversé des bouteilles remplies d’excréments sur les ordinateurs et les bureaux, tagué des slogans et lancé des tracts.

Ces deux descentes de gendarmerie ont abouti aux interpellations de six personnes: 4 sont en préventives, 1 en contrôle judiciaire, 1 en tant que témoin assisté. L’inculpation est « association de malfaiteurs en vue de dégradations ou de violences envers personnes ».