Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En fin de semaine dernière, près de 70 personnes avaient été interpellées dans le cadre d’une vaste opération visant la Kurdish Communities Union (KCK) à Istanbul. Les autorités accusent la KCK d’être la branche urbaine du PKK. Hier, la 15ème cour d’assise d’Istanbul a décidé d’en incarcérer 44 d’entre elles. La justice leur reproche d’appartenir à l’organisation et les accusent ‘d’appartenance à un groupe terroriste armé’. Parmi les personnes placées en détention se trouvent plusieurs membres du parti pro-kurde BDP, une professeure d’université, un éditeur, un écrivain et une constitutionnaliste. Actuellement, plus de 1600 personnes se trouvent en prison accusées d’entretenir des liens avec le PKK ou des organisations qui lui seraient lié.

Ayant reçu un renseignement selon lequel les maoïstes avaient planifié un grand meeting dans la région de Malkangiri (Orissa), les autorités ont déclenché en fin de semaine dernière une opération de ratissage à grande échelle. Près de 200 hommes de la force Greyhound, transportés en hélicoptère pour la première fois, ont été déployés durant cinq jours dans la région frontalière entre l’Orissa et l’Andhra Pradesh. D’habitude, les hommes se déplacent par voie routière en équipe de 20 à 25 hommes. Les soldats ont clôturé leur mission ce lundi, sans résultat concret. En effet, la grande réunion tenue par les guérilleros était terminée lorsqu’ils ont pénétré dans la zone. Ils recherchaient notamment Ramakrishna, un dirigeant maoïste haut placé que les autorités suspectaient d’y être présent. Elles ont néanmoins déclaré avoir maintenant la certitude de la présence de plusieurs dirigeants dans la zone. Une centaine d’hommes sont toujours stationnés dans la région dans le but de poursuivre l’opération de ratissage à moindre échelle.

Hélicoptère pour la force Greyhound

Hélicoptère pour la force Greyhound

Mardi matin, trois hommes d’origine espagnole avaient été arrêtés et placés en garde à vue pour ‘participation à un groupement en vue de commettre des dégradations’. Ils devaient être présentés à un juge ce matin et être jugés en comparution immédiate en début d’après-midi. Toujours hier avant la manifestation, deux Belges avaient été interpellés à proximité de la gare de Nice. Ils ont été relâchés peu après la manifestation. Dans le courant de la nuit, cinq manifestants espagnols ont été placés en garde à vue. Dans le cadre d’une patrouille, la police (autorisée à ouvrir les coffres de tous les véhicules jusqu’à la fin de la semaine) a trouvé des masques, des gants, des casquettes munies de coques de protection et plusieurs bouteilles de gaz. Elle devait décider ce matin si les cinq hommes interpellés ‘envisageaient ou non de troubler l’ordre public’.

Alors que les contrôles à la frontière franco-italienne ont débuté vendredi en marge du G20 qui commencera jeudi à Cannes, les anti-G20 ont commencé à arriver à Nice où se tiendront diverses activités. Une grande manifestation était programmée aujourd’hui, et jusqu’à la fin de la semaine auront lieu de multiples animations de rue et conférences-débat. Plus de 12.000 hommes ont été déployés à travers tout le département depuis hier, et la ville de Nice a obtenu un renfort de 2500 policiers. Ce matin, trois Espagnols ont été interpellés et placés en garde à vue. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient en possession de boulons, de piolets, de cagoules, de masques à gaz, de T-shirts et de badges sur lesquels était écrit ‘black cross’. 10.000 personnes sont attendues à Nice dans les jours qui viennent, et les autorités ont prévenu que tout militant de la mouvance anarchiste ou autonome sera remis à la justice.

Hier, la police de Chintapalli (Andhra Pradesh) a arrêté six membres d’un comité de sympathisants du CPI(Maoïste). Elle les accuse d’avoir pris part aux actions du 10 octobre dernier au cours desquelles un groupe de 25 militants est suspecté d’avoir coupé des arbres pour les disposer sur la route afin d’en bloquer la circulation. Tous les six sont de petits agriculteurs de Vantalamamidi, village du district de Vishakhapatnam (Andhra Pradesh) et la police affirme qu’ils soutenaient les maoïstes en distribuant des tracts, en collant des affiches et en nourrissant et en abritant des guérilleros.

Durant cinq jours à la fin du mois d’octobre, la Turquie a mené une vaste offensive militaire contre les bases du PKK à la frontière turco-irakienne. Celle-ci s’est déroulée grâce au concours de milliers de soldats et de forces spéciales. Les combattants qui ont pu s’en sortir et rejoindre leurs bases affirment que l’armée a utilisé des armes chimiques durant son intervention. Une délégation, composée notamment de membres du parti pro-kurde BDP a visité la morgue de Malatya où se trouvent les corps, et a déclaré que ceux-ci étaient mutilés et entièrement brûlés. Suite aux témoignages requis, le HPG, la branche armée du PKK, a affirmé: ‘Nous avons constaté que des bombes au napalm ont été intensivement utilisées dans les bombardements effectués par des avions, des hélicoptères de type Cobra, des tanks et des artilleries. Nous avons également constaté des traces d’armes chimiques’. Ce n’est pas la première fois que les autorités turques font usage de ce type d’armes. D’après certaines sources, 437 guérilleros auraient été tués par des armes chimiques de l’armée turque depuis 1994.

Hier soir, environ 150 personnes s’étaient rassemblées devant le Parlement, à Londres, pour dénoncer les projets de loi dont les discussions doivent commencer aujourd’hui. Parmi ceux-ci, les manifestants souhaitaient montrer leur opposition au projet qui vise à criminaliser le squattage. En protestation, ils avaient prévu de faire une nuit à la belle étoile collective devant le Parlement, et ainsi être présents à l’arrivée des politiciens. Mais la police est intervenue en force peu après minuit. En vertu de la section 132 du Serious Organised Crime and Police Act, organiser ou participer à une manifestation ‘non autorisée’ à moins d’un kilomètre du Parlement est un délit criminel. Des centaines de policiers ont quadrillé la zone et ont utilisé la technique du kettel contre les manifestants. Au moins douze d’entre eux ont été arrêtés, alors que les forces de l’ordre ont utilisé des mégaphones et des bâtons pour disperser le reste de la foule. Ces dernières ont affirmé que le nombre d’arrestations en rapport avec les événements de la nuit allaient probablement être revus à la hausse.

Ce matin, la 29ème chambre du tribunal correctionnel de Paris jugeait onze ‘indignés’ pour ‘dégradation de biens publics’. Le 21 septembre dernier, les forces de l’ordre étaient intervenues lors d’une manifestation place de la Bourse, à Paris, embarquant plusieurs manifestants dans un de leur fourgon pour les emmener en garde à vue. Durant le trajet, une des vitres du véhicule s’est décollée, raison pour laquelle ces onze ‘indignés’ ont comparu ce matin. La procureure, les accusant de s’y être mis à plusieurs, de manière concertée, pour pousser intentionnellement la vitre, a requis une peine de trois mois de prison ferme pour une des manifestantes (selon la présidente du tribunal, celle qui a le ‘casier le plus chargé’: une arrestation pour conduite en état d’ivresse). Les dix autres ont été condamnés à une peine de cent jours-amende à cinq euros, soit 500 euros d’amende. La date du délibéré a été fixée au 14 novembre.

Selon la presse britannique, la force de police la plus importante de Grande-Bretagne utiliserait une technologie de surveillance clandestine qui est capable de se faire passer pour un réseau de téléphonie mobile, émettant un signal qui permet aux autorités de couper les téléphones à distance, d’intercepter les communications et de rassembler des données au sujet des milliers d’utilisateurs dans une région donnée. Ce système de surveillance a été procuré à la Metropolitan Police par la société Datong qui compte également, entre autres, parmi ses clients, les services secrets américains, le ministère de la défense britannique et plusieurs régimes du Moyen-Orient. Classé strictement secret en vertu d’un protocole gouvernemental en tant que ‘Listed X’, il peut émettre un signal sur une zone pouvant aller jusqu’à dix kilomètres carrés, obligeant des centaines de téléphones par minute à donner leurs codes uniques d’identités IMSI et IMEI qui peuvent alors être utilisés pour suivre les mouvements de la personne en temps réel. Le site internet de Datong affirme que ses produits sont conçus pour fournir aux services charger de faire respecter la loi, à l’armée, aux agences de sécurité et aux forces spéciales des moyens pour ‘rassembler les premiers renseignements afin d’identifier et d’anticiper la menace avant qu’elle ne soit déployée’. Le système permet aux autorités d’intercepter les messages et les appels téléphoniques en amenant les téléphones portables dans un certain rayon à utiliser un faux réseau, où ils peuvent être soumis au ‘rejet de service intelligent’, fonction destinée à couper le téléphone.

Datong propose également un émetteur-récepteur, de la taille d’une valise, qui peut être placé dans un véhicule (ou tout autre endroit fixe) et utilisé à distance par les officiers, ainsi que des émetteur-récepteurs portables clandestins avec ‘options d’antenne dissimulée’. Selon certaines sources, la Metropolitan Police aurait acheté du matériel à Dalong pour 143.455 livres (environ 160.000 euros) en 2008-2009, et en 2010, la société aurait rapporté que ses recettes en Grande-Bretagne, entre 2005 et 2010, s’élèveraient à plus de trois millions de livres (près de 3,5 millions d’euros).

Entre 4000 et 7000 personnes ont participé à Hambourg à la manifestation contre la très forte hausse des loyer dans la ville. Quelques incidents ont émaillés la fin de la manifestation: bouteilles de peinture contre le siège d’un parti politique et limousine incendiée. La police a opéré un kessel (photo).

Allemagne: Incidents en fin de manif contre les hauts loyers