Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le début du mois de septembre, la répression envers les communautés zapatistes ne fait que s’amplifier. Les villages sont actuellement pratiquement assiégés par les paramilitaires et les habitants qui luttent pour préserver leurs terres et proposer un système économique alternatif sont continuellement harcelés. Dernièrement, trois hommes armés se sont présentés chez la personne représentant l’autorité autonome zapatiste pour menacer le village d’invasion et d’expulsion, accusant la communauté de refuser de payer l’impôt. Il a été menacé par ces hommes qui lui ont dit que si la communauté de donnait pas ses terres, ils viendraient tous les massacrer. Quelques jours plus tard, une centaine de paramilitaires ont encerclé la communauté durant plusieurs heures en tirant en l’air. Le lendemain, ils ont coupé les arbres conservés pour le travail collectif communautaire, volé les récoltes de maïs, tué des porcs et brûlé plus de 18 hectares de pâturages collectifs. Depuis le mois de juillet, les zapatistes ont rendu publiques six agressions violentes des paramilitaires à leur encontre.

Par ailleurs, les prisonniers politiques du Chiapas de ’La Voix de l’Amasse’ (organisation créée pour dénoncer le fonctionnement arbitraire de la justice, la torture physique et psychologique dans les prisons et la corruption dans les pénitenciers du Chiapas) poursuivent leur grève de la faim entamée le 1er octobre pour dénoncer leur incarcération et leurs conditions de détention. L’état de santé de plusieurs grévistes a été jugé plus que critique par un médecin qui a pu les voir récemment.

Un juge d’instruction de Marche en Famenne a pris dans son collimateur un membre de Désobéissance Civile suite à un affichage massif dans les Ardennes. De manière tout à fait inhabituelle, l’activiste n’est pas seulement poursuivi pour l’art. 526. du code pénal (qui concerne la « dégradation » du mobilier urbain par ces affiches), mais aussi pour infraction au décret sur la presse de 1831. Pour rappel, ce Décret stipule que « Quiconque aura méchamment ou publiquement attaqué la force obligatoire des lois, ou provoqué directement à y désobéir, sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans. Cette disposition ne préjudiciera pas à la liberté de la demande ou de la défense devant les tribunaux ou toutes autres autorités constituées. »

Depuis le 27 septembre, les prisonniers politiques palestiniens mènent une grève de la faim pour dénoncer, entre autre, la politique de répression envers les prisonniers des camps de détention israélien, l’humiliation de leurs visiteurs, mais également la fin du régime d’isolement imposé au secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat. Celui-ci est tombé dans le coma ce dimanche. Une nouvelle vague de prisonniers a rejoint le mouvement, faisant monter le nombre de gréviste à 3000. Un grand nombre d’entre eux sont dans un état critique.

Les hackers du Chaos Computer Club ont rendu public ce week end un rapport détaillé sur le programme «mouchard» que les enquêteurs allemands implantent sur les disques durs de suspects. Cette application doit théoriquement permettre d’intercepter les conversations téléphoniques passées par des logiciels tels que Skype, comme en a décidé la Cour constitutionnelle fédérale dans un verdict de février 2008. L’utilisation par les forces de sécurité est supposée être réservée aux cas où des vies humaines ou la sécurité de l’État sont menacées, et seulement après le feu vert d’un juge.

En analysant son code source, les hackers ont découvert que l’outil permettait aussi d’enregistrer des sons par le micro, d’activer la webcam, d’archiver les frappes sur le clavier et même d’installer d’autres programmes à distance, voire des preuves falsifiées. D’après le Chaos Computer Club, le logiciel a d’autres travers. Ainsi, son système de commande n’est pas crypté, ce qui pourrait permettre d’en détourner la mission. «Le niveau de sécurité de ce cheval de Troie est comparable au fait de choisir 1234 comme mot de passe», ironise le Chaos Computer Club. Plus grave encore, le logiciel communique avec un serveur situé aux États-Unis, pour brouiller les pistes, ce qui poserait un risque de détournement incalculable.

Lire le rapport du Chaos Computer Club (en anglais)

Allemagne: Analyse d’un logiciel espion policier

Le 28 et 29 septembre 2011, quatre anarchistes (deux jeunes hommes et deux jeunes femmes) ont été arrêtés à Moscou sous l’accusation de « vandalisme » et de « destruction de propriété avec l’incendie criminel ». Ils sont soupçonnés d’avoir posé la bombe qui a explosé contre un commissariat de police de la région de Moscou le 7 juin et d’avoir incendié un excavateur dans le chantier d’autoroute à Volokamski le 5 juin. Les arrestations, des recherches et des interrogatoires ont été faits conjointement par l’UGRO (la Police judiciaire), le FSB (la sécurité d’Etat) et le Centre E (le Centre pour l’Action Contre l’Extrémisme).

Un a été arrêté le 28 septembre, tard dans la soirée. Comme il rentrait à la maison, trois agents déguisés comme des auxiliaires médicaux, l’ont attaqué par surprise. Il a été emmené à une forêt par des policiers masqués, qui l’ont menacé et tabassé, en exigeant des aveux. Les papiers sur son arrestation ont été remplis seulement le jour suivant et officiellement il a été arrêté seulement le 29 septembre. Le 29 septembre autour 9h30, trois agents, également déguisés, ont attaqués une autre anarchiste sans se présenter comme policiers. L’anarchiste s’est défendue et a blessé un policier d’un coup de couteau. Comme les blessures n’étaient pas sérieuses et la légalité de la méthode d’arrestation était douteuse, aucune charge n’a été retenue pour ce fait. La troisième personne a été arrêtée le même jour, et elle a aussi été passée à tabac. Les conditions de l’arrestation de la quatrième personne sont inconnues. Comme la police n’avait pas de preuve de leur participation, ils ont été libérés le 3 octobre tous ont été sortis, après une détention provisoire qui a largement dépassé les limites légales.

Un policier de 40 ans a été tué au cours d’un combat avec les maoïstes dans la soirée de samedi. Il faisait partie d’une équipe de quatorze hommes envoyés dans la région de Belthangady (district de Dakshina Kannada) sur base de renseignements faisant état de mouvements naxalites. Un collègue du policier abattu a déclaré qu’ils étaient tous les deux lorsqu’ils ont repéré les guérilleros, vers 23h30. Au moins un d’entre eux transportait une lampe de poche. Il a ouvert le feu, mais son collègue a presqu’immédiatement été touché par une balle maoïste. La fusillade a duré une dizaine de minutes. Selon les membres de la force anti-naxalites, ces derniers seraient retournés sur place plus tard, ont scandé des slogans et récupérés leurs affaires. Le porte-parole de la police locale a annoncé que, malgré l’obscurité, plusieurs guérilleros avaient pu être identifiés et qu’une enquête avait été ouverte à leur encontre pour meurtre et tentative de meurtre. C’est la première fois qu’une telle opération policière est organisée dans le district de Kakshina Kannada (Mangalore), les maoïste n’y était pas présents jusqu’il y a peu.

Dans le cadre de la journée d’action internationale de solidarité avec les prisonniers politiques républicains et les prisonniers de guerre irlandais, des slogans ont été peints, une banderole accrochée et des tracts diffés samedi à Paris, revendiquant notamment le statut politique pour les prisonniers républicains irlandais et la libération de Martin Corey et Marian Price, qui étaient des militants républicains dans les années 1970 et qui furent libérés de prison, sont de nouveau emprisonnés par l’Etat britannique.
Dans des conditions très difficiles, les prisonniers de guerre de la prison de Maghaberry luttent pour obtenir à nouveau un statut politique, qui avait été gagné par leurs prédécesseurs en 1981, mais qui fut abrogé par leurs anciens camarades dans le cadre des accords de paix de 1998.
D’autres initiatives ont eu lieu en Irlande, en Allemagne et en Italie.

Pour plus d’information…

Irlande/France: Journée d’action pour les prisonniers politiques

Les autorités pénitentiaires israéliennes répriment de toutes les manières les prisonniers palestiniens en grève de la faim. Un avocat a pu rencontrer le dirigeant du FPLP, Ahmad Saadat. Les autorités israéliennes ont enlevé tous les éléments électriques de sa cellule, et interdit les cigarettes et le sel, en réponse à sa grève de la faim. Saadat, qui a été isolé en prison pendant trois ans, et dont les mauvais traitements ont déclenché les premières grèves le 27 septembre, a été condamné à une amende et il se voit interdit de visite familiale pour avoir pris part au mouvement. Les détenus du Hamas et du Fatah ont depuis rejoint la grève dans les prisons d’Israël

À la prison d’Ofer, 12 grévistes de la faim ont été tabassés, placés dans deux cellules d’isolement destinées à quatre détenus chacune, et forcés de marcher autour de la prison pendant la nuit. Des dizaines de prisonniers grévistes ont été placés en isolement, on les empêchant même d’avoir des gobelets en plastique pour boire de l’eau et en les privant de sel. Les détenus dans la prison d’Asqalan ont décidé de boycotter la clinique de la prison en raison des mauvais traitements auxquels ils font face lorsqu’ils sollicitent un appui médical, et que la police des prisons les traîne de force à la clinique. Toutes les communications avec les détenus sont maintenant bloquées, les visites sont refusées, les postes de télévision et de radio confisqués, et la communication entre les détenus dans les différentes sections de la prison d’Asqalan est également interdite.

Dans la prison d’Ohali Kidar 65 détenus sont en isolement en les entassant par groupe de quatre détenus dans des cellules minuscules. Les 53 détenus en grève de la faim à la prison de Shatta subissent les agressions et la guerre psychologique pratiquées à leur encontre par l’administration pénitentiaire et les gardiens de prison. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé en juin dernier que les Palestiniens verraient leurs droits limités tant qu’un soldat israélien capturé ne sera pas libéré.

Alors que la France et les Etats-Unis ont réaffirmé cette semaine leur soutien total aux autorités turques dans leur contre-guérilla (par la fourniture de matériel et la coopération renforcée entre les diverses forces de sécurité), le PKK poursuit ses actions sur le terrain. Mercredi, deux postes de police de la région de Daggöl (province de Hakkari) ont été attaqué. Une première bombe a explosé vers 10h du matin, une seconde peu après midi. Elles ont causé d’importants dégâts matériels. Plus tard dans la journée, quatre des professeurs enlevés il y a une semaine ont été libérés dans le district de Aricak, ce qui porte le nombre d’otage toujours détenus à quatre (quatre autres professeurs avaient été relâchés le 3 octobre). Jeudi, un soldat a été tué par l’explosion d’un IED dans le district de Semdinli (Hakkari). Celui-ci a été déclenché au passage d’un convoi militaire qui se dirigeait vers un poste avancé situé à proximité du village d’Ortaklar. Un autre soldat a été blessé. Des renforts ont immédiatement été envoyés sur place pour poursuivre les guérilleros.

Une force combinée du Groupe d’Opérations Spécial (SOG) et de la CRPF effectuait une opération de ratissage hier dans la jungle de Kuleijharan près de Tampersingha (dans l’Etat de Jharkhand), quand elle s’est heurtée à une unité de la guérilla maoïste. Une violente fusillade a eu lieu, qui ne semble pas avoir fait de victime. La force combinée a pu s’emparer d’un camp abandonné par la guérilla, récupérant une grande quantité d’explosifs et de matériel.

Une seconde fusillade s’est déroulée aux premières heures ce dimanche matin dans le district de Dakshina Kannada (Karnataka). Celle-ci s’est tenue après qu’une bande de guérilleros ait attaqué un contingent de 25 membres de la force anti-maoïste du Karnataka dans la forêt. Selon les porte-parole de la police, un policier serait décédé au cours de l’affrontement et une vaste opération de ratissage a été déclenchée dans toute la région.