Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les corps de 28 personnes, y compris de sept enfants, ont été exhumés à Ayacucho. Accusés d’appartenir au PCP-SL, ils avaient été amenés par les forces de contre-guérilla à la base militaire de Chungi (province de La Mer), où ils ont été torturés et assassinés immédiatement après. Les faits remontent à 1984. Jusqu’à présent, les médecins légistes ont seulement identifiés 11 adultes, tous des paysans des environs, et 5 enfants.

Pérou: Charnier de la contre-guérilla

Au printemps 2010, un conflit avait opposé les postiers du 92 (Nanterre) et la direction de La Poste au sujet du projet ‘Facteur d’avenir’. Tout au long des deux semaines de grève, la société a usé de toutes les méthodes pour briser le mouvement (vigiles, huissiers, briseurs de grève,…) Le 10 mai 2010, un groupe de postiers entend négocier avec le directeur départemental de La Poste de Nanterre. Une quarantaine de grévistes investit le hall, puis les escaliers des bureaux de la direction. C’est suite à cette action que 13 cadres de la société travaillant majoritairement à la gestion des ressources humaines ont porté plainte contre quinze postiers, les accusant de les avoir séquestrés durant plus de deux heures. Le procès avait débuté au mois de juin dernier, et le tribunal de Nanterre a rendu son verdict hier. Le procureur avait réclamé la condamnation des prévenus pour ‘séquestration’ avec la circonstance aggravante de bande organisée, condamnation pouvant entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 75000€ d’amende. Hier, onze postiers ont été condamnés à 1500€ d’amende avec sursis, à 500€ de dommages et intérêts aux parties civiles et à 150€ de frais de justice. Les quatre autres ont été relaxés. Les onze condamnés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation, celle-ci constituant une criminalisation évidente du mouvement syndical.

Selon les autorités iraniennes, leurs forces auraient tué trente combattants kurdes depuis le début de leur seconde offensive de l’été dans la région des monts Qandil, à la frontière entre l’Iran et le Kurdistan irakien. Quarante autres auraient été blessés. Toutes les victimes seraient des militants du Parti pour une vie libre du Kurdistan. Dimanche, un porte-parole du PJAK en a appelé aux forces iraniennes d’interrompre leurs attaques contre les bases de la guérilla afin de permettre l’ouverture d’un dialogue, dont le but serait de faire entendre et respecter les exigences des groupes kurdes pour que leurs droits soient respectés en Iran. Le porte-parole de l’armée iranienne a immédiatement refusé cet appel au cessez-le-feu. L’offensive pour déloger le PJAK de ses positions en Iran (tout en poursuivant également les attaques dans le Kurdistan irakien) va donc continuer. Le PJAK a répliqué en affirmant que l’Iran serait responsable de la réponse de ses combattants face à ce refus.

Dans le district de Malkangiri (Orissa), un groupe de 7-8 guérilleros aurait tué un membre du BJP vendredi soir. La police a déclaré que les maoïstes étaient arrivés par bateau et auraient ouvert le feu vers le rivage, tuant le militant du parti de l’opposition. Le CPI(m) n’a toutefois pas revendiqué l’action. Dans le district de Paschim Medinipur (Bengale occidental), trois maoïstes présumés ont été arrêtés samedi matin. Les forces de sécurité ont effectué une descente dans une maison du village de Jira, et les trois hommes ont été arrêtés sur place. Un pistolet et cinq cartouches ont été saisis sur eux.

Les autorités ont publié ce week-end le rapport d’une vaste opération menée durant le mois d’août dans le district de West Singhbhum (Jharkhand). Cette action conjointe menée par les polices du Jharkhand et de l’Orissa avait pour but de libérer la jungle de Saranda qui se trouve sous contrôle maoïste. Le CPI(m) y a d’ailleurs établi le quartier général de son bureau régional. Dans ce rapport, les autorités affirment avoir arrêté au moins 33 guérilleros au cours du mois d’août. La police a saisi dans ces diverses actions trois armes, 225 munitions, quatre postes de radio et 175 IED, ainsi que des vivres et des médicaments. Elle a également découvert de gros coffres en acier et des réservoirs d’eau. Les autorités nient également dans ce rapport les accusations selon lesquelles elles auraient arrêté des villageois tribaux au nom de l’opération anti-maoïste. Elles y soutiennent également qu’aucun civil n’a été tué par la police. Toutefois, elles reconnaissent que sur les 33 personnes arrêtées présumées maoïstes, seules 17 d’entre elles sont effectivement des guérilleros.

Les enfants et adolescents londoniens sont rentrés à l’école ce matin. A cette occasion, la police de la capitale britannique a lancé une nouvelle initiative. Environ 1000 policiers ont été déployés à travers la ville, et le resteront au moins jusqu’au 21 octobre, afin d’encadrer les élèves. Des patrouilles ont été mises en place. Elles se concentreront principalement à l’extérieur des écoles et aux alentours des stations de métro et de bus.

Elena Barcena Argüelles, Francisco Javier Pérez Lekue et José Ignacio Etxarte Urbieta,trois membres présumés d’ETA ont été arrêtés mercredi au Venezuela à bord d’un petit bateau sur lequel ils avaient quitté Cuba. Etxarte Urbieta, alias Rizos ou María Antonia, est l’un des six membres présumés de l’ETA poursuivis par la justice espagnole dans le cadre de liens supposés entre l’ETA et les FARC. La justice avait délivré un mandat d’arrêt international et demandé son extradition à Cuba. Pour sa part, Elena Barcena (photo), présentée par la police comme « responsable du commando La Piedra » qui opérait dans la zone de Saint-Sébastien, est accusée d’avoir participé à plusieurs enlèvements. Arrêtée en France en 1985, elle fut extradée un an plus tard par les autorités françaises au Cap Vert d’où elle avait fui vers Cuba via l’Angola. Pérez Lekue est, lui, accusé d’être membre du « commando Madrid » de l’ETA, au milieu des années 1980.

Venezuela: Arrestation de trois militants historiques d’ETA

Pendant dix mois, deux scanners corporels ont été testés par la police fédérale à l’aéroport de Hambourg et ont contrôlé 809 000 passagers. Le bilan à l’issue de cette période n’est pas favorable et le ministre allemand de l’Intérieur a décidé de les retirer. Dans 54% des cas en effet, des alarmes se sont déclenchées à mauvais escient, contraignant alors les agents de sûreté à effecteur un nouveau contrôle. Celui-ci est d’autant plus délicat qu’une suspicion pèse alors sur le passager. Fermetures éclairs, œillets de ceinture, vêtements plissés, bottes sont mal identifiés par le scanner corporel.

De plus, un tel taux d’erreurs annule les gains en fluidité qu’est censée apporter cette génération d’appareils, par ailleurs très coûteux. Autre souci, la communauté scientifique s’avoue incapable de dire si ces appareils faisant appel aux ondes millimétriques présentent un danger pour la santé.

Allemagne: Abandon des scanners corporels

Deux policiers ont été tués et neuf autres blessés dimanche dans la province kurde de Tunceli quand un groupe de rebelles à mitraillé le terrain sur lequel les agents jouaient au football à la sortie de la ville de Munzur. Deux « gardiens de village », une milice mise en place par Ankara pour lutter contre le PKK, ont par ailleurs été tués, dimanche également, au cours d’une attaque à la grenade et au fusil d’assaut menée par les rebelles dans la zone de Daglica voisine de l’Irak, dans la province de Hakkari.

Les commandos des forces spéciales turques appuient l’opération terrestre iranienne en cours depuis le 16 juillet dont l’objectif est de déloger les forces du PKK et du PJAK des monts Qandil, région montagneuse du nord de l’Irak. L’aviation turque bombarde sans relâche la région depuis le 17 août, avec l’accord et l’aide technique de l’Otan et des Etats-Unis.

Huit combattants présumés des FARC ont été tués lors d’une attaque menée par l’armée dans le département de Valle (sud-ouest). L’opération menée vendredi par l’armée de Terre puis l’armée de l’Air a également permis l’arrestation de deux membres présumés d’une unité de la guérilla dans ce département, la colonne Alirio Torres.

Au Canada, le nouveau projet de loi du gouvernement conservateur en matière de lutte à la criminalité coûtera quelque 5 milliards de dollars canadiens. Les coûts pourraient même augmenter jusqu’à 15 milliards de dollars d’ici 2015! On prévoit que la population carcérale augmentera de 30% à la suite de sa mise en vigueur.

Plus de 2.500 cellules supplémentaires seront construites au sein des institutions existantes; cela aura pour effet que des établissements à sécurité moyenne seront convertis en établissements hybrides. En général, les prisons dans lesquelles on retrouve plusieurs niveaux de sécurité sont gérées comme si elles étaient à sécurité maximale. Les personnes qui devraient être détenues dans des conditions de sécurité minimale sont alors soumises à un environnement faits de fils barbelés et de miradors. Ce sont les pauvres, les personnes marginalisées et les «fauteurs de trouble» qui osent prendre la parole qui se retrouveront dans ces nouvelles cellules.