Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les autorités n’ont pas tardé à réagir à l’action menée ce mercredi par les guérilleros du PKK. Celle-ci avait entraîné la mort de huit soldats de l’armée turque. Vers 15h, le gouvernement turc a pris la décision de mener une offensive aérienne contre les bases de guérilleros retranchés à la frontière turco-irakienne. Suite à cette décision, un drone a survolé la zone afin de localiser les cibles. Vers 20h, quatorze F-16 ont décollé de la base aérienne de Diyarbakir. Ils ont pris pour cible les installations électriques du PKK avant de se concentrer sur d’autres objectifs, dont les supposés camps de plusieurs dirigeants de la guérilla. La première vague de frappes aériennes s’est terminée vers 23h. La seconde a été déclenchée vers 2h45 et s’est à nouveau focalisée sur les camps. Par ailleurs, les autorités ont annoncé que 168 cibles supplémentaires avaient été frappées par d’intenses tirs d’artillerie depuis la frontière turque. A l’heure qu’il est, aucun bilan n’a été communiqué. Mais les autorités ont publiquement annoncé que de telles opérations seraient reconduites, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

La police fédérale vient de communiquer les chiffres des écoutes téléphoniques pour 2010. Celles-ci ont été au nombre du 5390 contre 3603 en 2007. Cela signifie que près de 450 personnes par mois ont été placées sur écoute. Cette pratique est devenue un moyen classique de recherche, mais ne fait actuellement l’objet d’aucune règle de contrôle. Les personnes sur qui ces écoutes sont dirigées ne sont jamais averties qu’elles en ont fait l’objet si les résultats n’amènent rien de ‘concluant’. Et elles ne peuvent s’en rendre compte, le système étant indétectable. Tout le monde peut être mis sur écoute, quelque soit l’âge, dès le moment où le juge d’instruction autorise la procédure. Depuis 2003, la police dispose d’une chambre d’écoute, et est capable d’intercepter la plupart des communications, qu’elles proviennent d’une ligne fixe, d’un GSM ou sous forme de SMS. Sa seule limite aujourd’hui est Skype, dont elle ne parvient pas à capter les conversations.

A Barrow, dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, un homme est décédé après avoir été ‘tasé’ par les forces de l’ordre. Mardi, en fin de journée, celles-ci sont intervenues pour arrêter Dale Burns, une vingtaine d’année, pour troubles de l’ordre public. Dans l’opération, un policier a fait usage d’un Taser, pistolet à impulsion électrique qualifié d’arme non-léthale. Quelques minutes plus tard, Burns a fait un malaise. Transporté à l’hôpital, il y est décédé vers 21h30. Alors que la société Taser poursuit son expansion et que de plus en plus de pays autorisent l’utilisation de ses armes affirmant qu’elles n’ont à ce jour jamais tué quelqu’un, Amnesty International a publié une enquête selon laquelle plus de 290 personnes sont décédées aux Etats-Unis entre 2001 et 2008 après avoir reçu une décharge.

Taser utilisé par la police britannique

Taser utilisé par la police britannique

Depuis une semaine, les tribunaux britanniques fonctionnent à plein régime pour faire face à l’afflux de personnes interpellées lors des troubles urbains de la semaine dernière. Au total, plus de 1.700 personnes ont été interpellées à travers le pays. A Londres, la police a annoncé 1051 arrestations et près de 600 mises en accusation. Hier soir, à Chester, les premières peines ont été prononcées. Jordan Blackshaw, 21 ans, et Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, ont chacun été condamnés à quatre ans d’emprisonnement pour incitation aux troubles via les réseaux sociaux. Blackshaw avait créé une page Facebook intitulée ‘Détruire la ville de Norwich’ le 9 août dernier. Sutcliffe-Keenan est quant à lui à l’origine d’une page sur le même réseau: ‘Organisons une émeute!’. Les deux hommes ont été jugés coupables en vertu du Serious Crime Act pour avoir intentionnellement incité autrui à commettre une infraction majeure. Le tribunal avait requis une peine de dix ans. Le juge a néanmoins affirmé qu’il espérait que la peine prononcée aurait un effet dissuasif. L’avocat de Blackshaw a annoncé dès ce matin qu’il allait interjeter appel de cette condamnation.

Deux condamnés suite aux émeutes en Grande-Bretagne

Deux condamnés suite aux émeutes en Grande-Bretagne

Mercredi, des guérilleros du PKK ont pris un convoi de l’armée turque en embuscade à Cukurca (province de Hakkari). Sept soldats et un officier sont décédés, alors que onze soldats supplémentaires ont été grièvement blessés. Selon les autorités, deux IED auraient explosé simultanément au passage de la colonne de véhicules. S’en serait suivi une fusillade de plus de deux heures entre les deux camps. Des forces supplémentaires ont été envoyées dans la zone pour tenter de mener une offensive contre les guérilleros qui intensifient leurs actions depuis plusieurs semaine.

Déploiement de l’armée turque

Déploiement de l'armée turque

Vendredi dernier, la police d’Essex a procédé à l’arrestation d’un jeune homme de vingt ans, dont l’identité n’a pas été dévoilée. Ce dernier passera devant les tribunaux le 1er septembre. Son délit? D’avoir tenté d’organiser, via les réseaux Blackberry Messenger et Facebook, une bataille d’eau géante à Colchester. Il a été arrêté le jour J sur les lieux annoncés de l’affrontement après que les autorités aient intercepté ses messages. L’homme qui l’accompagnait a également été interpellé mais immédiatement libéré. L’initiateur du projet est quant à lui accusé ‘d’avoir encouragé ou aider à commettre une infraction’. Les autorités ont pour leur part refusé de commenter le fait qu’elles surveillent les réseaux sociaux ou de donner des détails sur les mesures mises en place depuis les troubles de la semaine dernière.

Projet de bataille d’eau en Grande-Bretagne

Projet de bataille d'eau en Grande-Bretagne

Au lendemain de notre rassemblement devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles afin d’exiger sa libération, nous apprenons qu’Ilham Hasnouni a quitté libre sa cellule ce mardi. Le juge a prononcé aujourd’hui une peine de 10 mois de prison ferme, ce qui correspond exactement à sa période de détention. Ses avocats ont néanmoins annoncé qu’ils allaient faire appel de cette décision afin que la militante de l’Union Nationale des Etudiants Marocains (UNEM) soit acquittée. En effet, jusqu’à présent, le procureur n’a toujours apporté aucune preuve de ce qu’il avance. Ilham Hasnouni est poursuivie notamment pour trouble à l’ordre public, destruction des biens de l’état, humiliation d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, utilisation de la force, participation à un groupement armée,…

De nombreux étudiants restent néanmoins toujours en prison suite aux vagues d’arrestations menées depuis mai 2008 en conséquence du mouvement estudiantin dirigé par les militants de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM).

Suite à la mort d’un villageois dimanche dont les autorités suspectent les maoïstes d’être responsables, une unité du SOG (Special Operation Group) a été déployée dans le village de Telenpali dans le district de Bolangir (Bastar). Hier, les forces de sécurité effectuaient une opération de ratissage lorsqu’elles sont tombées sur une douzaine de guérilleros. Une violente fusillade longue de plus d’une heure s’en est suivi. Selon certaines sources non confirmées ont annoncé que deux maoïstes avaient été abattus. Les autorités ont quant à elles déclaré avoir retrouvé des traces de sang dans la forêts, mais ne pas encore avoir retrouvé de corps. Les forces de sécurité restent déployées dans la région.

Depuis plusieurs mois, des militants utilisent la grève de la faim comme moyen de pression à l’encontre des politiques gouvernementales, et notamment la corruption qui sévi en Inde. C’est contre un projet de loi en cours d’examen que le militant Anna Hazare avait annoncé le début de sa grève pour ce mardi. Mais ce matin, il a été arrêté chez lui par des policiers en civil, emmené dans une voiture banalisée et placé en détention provisoire. La nouvelle s’est immédiatement propagée à travers le pays et partout, les gens sont descendus dans la rue pour exiger sa libération. A New Delhi, les autorités ont procédé à plus de 1300 interpellations sous prétexte que les manifestants ne respectaient pas les consignes de la police. En effet, entre autres mesures répressives, les autorités n’autorisent aucun rassemblement de plus de 500 personnes.

En fin de matinée hier, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées sur l’artère principale de Tunis dans le but de se rendre devant le ministère de l’intérieur pour exiger le départ du gouvernement. Leur mouvement a immédiatement été empêché par des unités anti-émeutes, dont plus de dix blindés bloquaient la route. Ils ont été repoussé vers le centre-ville où ils ont été accueillis par la police. Celle-ci les a dispersé à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Plus tard dans la journée, la police a encore chargé des manifestants qui tentaient de se regrouper à nouveau dans le centre.

Plus de 2000 personnes ont par ailleurs pu se rassembler devant la Bourse du travail, encadrées par un lourd dispositif policier. D’importantes manifestations ont également eu lieu à travers le pays, toutes sous les mêmes slogans: ‘Tunisie libre, voleurs dehors!’ et ‘Le peuple veut le départ du gouvernement!’.

Manifestation à Tunis

Manifestation à Tunis