Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cinq prisonniers maoïstes, Ravi Sharma, Satish Das, deux membres du Bureau politique du PCI(M), Pandu Manjhi, Bhubaneswar Mahato et Sanjay Yadav (trois commandants de zone) ont commencé une grève de la faim dans leurs cellules de haute sécurité de la Prison Centrale d’Hazaribagh. Leurs revendications portent sur les conditions de détention pour eux et pour l’ensemble des détenus de la prison.

Ce mercredi 25 mai, les quatre prisonniers politiques Mapuche Hector Llaitul, Ramon Llanquileo, Josè Huenuche et Jonathan Huilical entament leur 72e jour de grève de la faim. Leur état de santé est alarmant, considérant que cet acte désespéré de protestation est consécutif à un premier jeûne de 83 jours débuté le 12 juillet 2010. Ramón Llanquileo vient d’être transféré d’urgence à l’hôpital pour la seconde fois en quatre jours. Condamnés à 25 ans de prison à la suite d’un procès basé sur des témoignages anonymes, ils réclament à la Cour Suprême de Justice l’annulation du jugement et un procès juste et équitable. Décision attendue le 3 juin 2011.

À l’heure où la population chilienne proteste massivement contre le projet Hydroaysen (construction de 5 barrages qui détruiront la Patagonie encore vierge au profit de l’industrie minière principalement), le Colectivo Contra la impunidad, le Colectivo Rodriguista, le Comabe, le Centro cultural Chile, et le PCAP-Bélgica appellent à un rassemblement de solidarité avec les Mapuches ce vendredi 27 mai 2011 de 17 à 18 h devant l’ambassade du Chili, rue des Aduatiques 106, 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Bruxelles: Manifestation pour les Mapuches vendredi

Luigi Fallico, 59 ans, est mort dans sa cellule de la prison de Mammagialla à Viterbe. Dans les dernières semaines, il avait signalé de fortes douleurs à la poitrine. A l’infirmerie de la prison, on s’est contenté de lui mesurer la pression, celle-ci allait de 110 à 190, ce qui aurait dû commander son hospitalisation d’urgence, mais on l’a simplement ramené en cellule.

Militant de l’Union des Communistes Combattants et emprisonné à ce titre dans les années ’80 et ’90, Luigi Fallico avait été arrêté une nouvelle fois en 2006 et accusé de tentative de reconstruction des Brigades Rouges et de projet d’actions armées contre la caserne de la division d’élite Folgore (fer de lance des interventions italiennes outre-mer) et contre le sommet du G8 à la Maddalena (le sommet s’étant finalement tenu à l’Aquila)

Italie: Un camarade est mort

Le parquet britannique a annoncé aujourd’hui l’inculpation prochaine pour homicide d’un policier qui avait frappé un passant – décédé par la suite – pendant les manifestations anti-G20 à Londres le 1er avril 2009. Ian Tomlinson s’était retrouvé par hasard le 1er avril 2009 au milieu des opposants au sommet du G20 dans le centre de Londres. Un policier anti-émeutes l’avait frappé avec une matraque et l’avait violemment poussé par derrière, le faisant lourdement chuter face contre terre. Ian Tomlinson était décédé quelques minutes plus tard. Le parquet avait classé l’affaire, estimant ne pas avoir suffisamment de preuves, une décision qui avait provoqué l’indignation de la famille de la victime.

Début mai, une commission d’enquête a établi que le policier avait fait un usage « excessif et déraisonnable » de la force en frappant Ian Tomlinson, alors qu’il ne représentait en rien une menace, ouvrant la voie à une réouverture du dossier. Une nouvelle expertise médicale avait mis en évidence que Tomlinson était mort d’une hémorragie interne, ce qui infirmait la conclusion du médecin légiste (une mort naturelle imputable à des problèmes cardiaques produits par l’alcoolisme). Le policier comparaîtra devant les juges le 20 juin prochain.

Le 10 mai, a été publiquement présenté à Londres un l’ouvrage The FARC Files : Venezuela, Ecuador and the Secret Archive of Raúl Reyes (Les dossiers des FARC : le Venezuela, l’Equateur et les archives secrètes de Raúl Reyes), qui reprend pour partie les informations supposément trouvées dans les ordinateurs portables, les disques durs externes et clés USB saisis par l’armée colombienne, le 1er mars 2008, en Equateur, après le raid qui coûta la vie à Raúl Reyes, numéro deux des FARC. Sur ordre du président colombien Álvaro Uribe et de son ministre de la défense, une partie du contenu de ce matériel informatique censé appartenir, appartenant ou appartenant partiellement à Reyes a été filtrée vers un certain nombre de médias internationaux qui ont alors utilisé ces informations « de première main », pour dénoncer les liens des gouvernements vénézuélien et équatorien avec les FARC.

Or, non seulement les juges de la Cour suprême de justice (CSJ) de Colombie ont, par la voix de leur président Camilo Tarquino, déclaré que les informations obtenues à partir des ordinateurs de Reyes sont « nulles et illégales » pour des raisons de droit (elles ont été récupérées par des militaires exerçant des pouvoirs de police judiciaire dont ils ne pouvaient se prévaloir, en Equateur, sans l’autorisation ni la participation des autorités de ce pays), mais la Cour a déclaré l’authenticité des données problématiques.. Cette décision a comme origine le procès intenté à l’ex-député de l’opposition, accusé d’entretenir des liens avec les insurgés.
Or, les documents présentés comme mail se trouvant dans les fichiers statiques d’un traitement de texte (Word) et non dans un logiciel permettant de démontrer qu’ils ont été envoyés ou reçus. En d’autres termes : n’importe qui a pu les rédiger et les introduire dans les ordinateurs a posteriori.

Ce jugement correspond à l’expertise ambiguë d’Interpol qui, tout en confirmant l’ « authenticité » des documents trouvés dans le matériel saisi, signale, sans trop s’étendre sur la question que, entre le 1er mars et le 3 mars 2008, « l’accès aux données n’a pas été effectué conformément aux normes reconnues internationalement » (conclusion n°2b, page 31) et que, par ailleurs, des milliers de fichiers ont été créés, modifiés ou supprimés, après être tombés entre les mains de l’armée, puis de la police colombiennes (#85 à #90, pages 32 et 33).

Colombie: Des ordinateurs un peu trop providentiels

Quelques 2.700 policiers anti-émeute, soutenus par des canons à eau et des hélicoptères, sont intervenus mardi dans une usine de pièces automobiles Yoosung, à Asan (à 80 km au sud de Séoul) pour déloger une partie des employés en grève. Plus de 500 employés s’étaient mis en grève pour obtenir une amélioration des salaires et des conditions de travail et occupaient l’usine. Plus d’une centaine d’entre eux ont été interpellés et les autres ont été dispersés. L’intervention s’est produite alors que l’usine était bloquée depuis six jours. Selon la direction de Yoosung et la police, le blocage de l’usine de Asan était illégal dans la mesure où les grévistes empêchaient les non-grévistes d’entrer dans l’usine et occupaient les lieux.

Yoosung fabrique des éléments pour moteurs, notamment des segments de pistons et des arbres à cames pour différents constructeurs automobiles sud-coréens, dont certains, en rupture de stock, avaient dû suspendre leur production. La grève avait sérieusement affecté le premier constructeur sud-coréen, Hyundai qui a indiqué mardi avoir arrêté la production sur deux chaînes de moteurs diesel. Hyundai redoutait un déficit de production de 50.000 véhicules, soit 14% de ses ventes mensuelles, si la grève se poursuivait jusqu’à la fin mai.

Corée: La police contre les ouvriers de Yoosung

Cinq membres présumés d’ETA ont été condamnés ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris. Zigor Garro Perez, alias ‘Tonino’, sa compagne et deux autres hommes avaient été interpellés fin novembre 2006 dans le sud de la France. Le cinquième avait lui été interpellé le 26 juillet 2007 dans le sud-ouest. Ils étaient soupçonnés d’avoir acheté du matériel explosif à partir de comptes ouverts sous de fausses identités et avec de faux papiers et d’avoir fabriqué et stocké des explosifs.

‘Tonino’, ancien chef présumé de l’appareil logistique d’ETA écope de dix ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste et d’une peine supplémentaire de six moi pour usurpation d’identité. Les quatre autres inculpés, dont un échappe toujours à la justice, ont été condamnés à des peines allant de trois à neuf ans d’emprisonnement. Tous ont été reconnus coupables d’escroquerie, de recel, de vol, de détention de faux documents et de fausses plaques d’immatriculation, de fabrication d’engin explosif et d’association de malfaiteurs à visée terroriste. Outre leur condamnation, ils se sont tous les cinq vu signifie une interdiction définitive du territoire français.

Jeudi et vendredi, Deauville accueille le sommet du G8. A cette occasion, la ville a été radicalement transformée par un énorme dispositif sécuritaire. Plus de 12.000 hommes (policiers, gendarmes, militaires) seront mobilisés. Un drone, une trentaine d’hélicoptères, deux batteries de missiles sol-air et plusieurs bâtiments de la Marine Nationale ont été envoyés dans le secteur qui a été divisé en trois zones. Zone 1, dite sanctuarisée, qui couvre huit hectares et sera entièrement interdite aux voitures. Zone 2, un peu plus large et accessible aux véhicules munis d’un badge, et uniquement aux délégations, aux journalistes et aux riverains autorisés après enregistrement. La zone 3, beaucoup plus large, englobe les deux autres dans un rayon de vingt kilomètres, et sera ouverte à la circulation sous étroite surveillance. La gare, l’aéroport et les ports de Deauville et de Trouville seront fermés. Les autorités affirment craindre tout particulièrement d’éventuelles actions des militants qui se sont réunis au Havre et ont prévu diverses manifestations.

Deauville G8

Deauville G8

L’opposition yéménite a décidé dimanche d’intensifier la protestation populaire suite au refus du président de signer un accord de transition. Dès hier, de violents affrontements ont opposé la police et les partisans du mouvement de contestation à Sanaa. Selon plusieurs sources, ceux-ci auraient fait deux morts et plus de 25 blessés. Par ailleurs, les jeunes qui campent depuis trois semaines sur la Place du Changement, au centre de la capitale, ont également décidé d’intensifier le mouvement et ont appelé à la grève générale quatre jours par semaine. Mais le gouvernement en place n’entend pas renoncer à la violence. La révolte au Yémen a déjà fait 181 morts.

A l’appel du collectif des tunisiens de Lampedusa, plus de 500 migrants tunisiens s’étaient rassemblés ce samedi à Paris. Depuis plusieurs semaines, ces migrants arrivés via Lampedusa sont chassés de tous les lieux où ils trouvent refuge (cf l’expulsion de l’avenue Bolivar). Lors de la dernière expulsion en date, plusieurs occupants ont été renvoyés en Italie, d’autres sont toujours détenus au centre de rétention. C’est pour dénoncer cette situation (l’accord de 2008 entre la France et la Tunisie est bafoué par le gouvernement qui s’était engagé à délivrer 9000 permis de séjour par an, et qui a récemment reconnu n’en avoir fourni qu’une petite partie) que ces 500 personnes s’étaient réunies. Mais elles ont été rapidement et brusquement dispersées par les forces de l’ordre, qui ont interpellé 15 Tunisiens et 51 militants. La police a justifié son déploiement en affirmant qu’il y avait sur place des éléments qu’elle voulait contrôler. Les manifestants se sont tous repliés vers le Square de la Villette (19è arrondissement) où ils campent depuis plusieurs semaines pour échapper aux interpellations.