Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans une action visant officiellement le DHKP-C, les autorités turques ont interpellé ce mercredi sept militants actifs dans des associations de quartier à Izmir. Il semblerait que tous les sept aient été suivis pendant plus de six mois. Mais ce 26 janvier, trois associations et le domicile de huit autres militants ont également été perquisitionnés. Les autorités ont annoncé avoir saisi des documents ‘organisationnels’, des croquis indiquant des établissements militaires et policiers et des ordinateurs. Ces derniers ont été envoyés au laboratoire de la police criminelle d’Ankara pour que les éventuels messages cryptés puissent être décodés. Cinq des militants ont été mis en examen et incarcérés. Ils sont accusés d’avoir formé des milices en vue de mener des actions contre des institutions de l’état. Les deux autres avaient été interpellés pour simple rébellion, et ont été relâchés.

Depuis dimanche, de nombreux manifestants ‘campaient’ devant les bureaux du premier ministre tunisien dans le centre de la capitale, sur la place de la Kasbah. Une vaste opération d’évacuation a été menée ce vendredi par les unités anti-émeutes. Celles-ci, composées de plus de 200 hommes, ont fait mouvement vers la Kasbah en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes. Sur l’esplanade, survolée par un hélicoptère, les policiers ont immédiatement démonté les tentes des manifestants. Cinq d’entre eux ont été blessés par les grenades lacrymogènes et les pierres, jetées par les protestataires et que la police rejetait ensuite vers eux. Un médecin du Samu a déclaré que tous saignaient, et que l’un d’entre eux avait été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée presque à bout portant.

Tôt ce vendredi matin, une fusillade a éclaté entre des guérilleros et les forces de sécurité dans le district de Latehar (Jharkhand). Le combat a duré pendant plus de cinq heures, et selon ses dires, la police aurait retrouvé les corps de neuf guérilleros sur les lieux de l’affrontement. Elle a également affirmé avoir saisi une grande quantité d’armes et de munitions.

Hier, plusieurs centaines d’étudiants s’étaient réunis à Ankara et à Istanbul pour dénoncer l’attitude du gouvernement vis à vis du monde estudiantin. Le premier ministre est accusé de refuser tout dialogue. Sur la place centrale de Kizilay dans la capitale, les centaines de manifestants ont été dispersés par des jets de gaz lacrymogènes et l’utilisation de canons à eau. L’important dispositif policier a arrêté tous les étudiants qui tentaient de résister. A Istanbul, une centaine de manifestants ont été confrontés au même genre de déploiement policier. Ils ont été dispersés avec des canons à eaux, des gaz lacrymogènes, et à coups de matraque.

Vers 9 heures ce matin, une explosion a eu lieu dans un hôtel situé à deux kilomètres de centre de meeting de Davos, en Suisse, où se déroule depuis deux jours le Forum Economique Mondial. Elle a occasionné des dégâts mineures (fumées, bris de vitres,…) et personne n’aurait été blessé. Selon les premiers éléments de l’enquête, un engin pyrotechnique placé dans un local à matériel en serait l’origine. Un quotidien local affirme avoir reçu un e-mail de revendication envoyé par des anti-WEF. Une enquête a été ouverte.

Explosion à Davos en marge du WEF

Explosion à Davos en marge du WEF

En novembre dernier, le trajet du train ‘castor’ transportant 120 tonnes de déchets nucléaires entre la France et l’Allemagne avait été perturbés par de multiples actions de militants anti-nucélaire. A hauteur de Caen, un petit groupe d’entre eux s’étaient cadenassés aux voies afin d’entraver le passage du convoi. Délogés brutalement (tendons de la main sectionnés, brûlures suite à l’utilisation de meuleuses,…) par les forces de l’ordre, sept militants ont été inculpés de ‘délit d’entrave à la circulation ferroviaire’. Les quatre hommes et les trois femmes, âgés de 22 à 32 ans, ont comparu hier devant le tribunal de grande instance de Caen. Ils ont été condamné à un mois de prison avec sursis et de 1000 à 1500€ d’amende. Ils devront en outre payer solidairement 20.500€ de dommages et intérêts à la SNCF et, à titre individuel, 1€ symbolique au groupe nucléaire Areva. Signalons également que la plainte pour violence déposée par cinq des militants suite à leur délogement musclé par la police a été classée sans suite au mois de novembre.

Blocage du train nucléaire à Caen

Blocage du train nucléaire à Caen

Plusieurs militants du CAS sont actuellement poursuivis judiciairement pour deux actions menées en 2008 et 2009. Trois d’entre eux le sont pour ‘manifestation sauvage, violences contre des policiers, vol de matériel de police, incitation à l’émeute, rébellion et destruction de matériel policier’ dans de le cadre d’une action de solidarité avec des sans papiers en grève de la faim. Six autres sont poursuivis pour ‘coups et blessures sur agents de police ayant entraîné des incapacités de travail’ après avoir perturbé le meeting de lancement de campagne des libéraux européens le 15 avril 2009. Les procès sont en cours depuis le mois de juin 2009 et ont été lié par le tribunal correctionnel le 16 décembre dernier. Le procès reprend ce jeudi 27 janvier. Rassemblement de solidarité devant le Palais de Justice à 8h30.

Ce jeudi 27 janvier à 12h30 aura lieu une réunion-débat pour exposer et discuter de la situation du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Ce meeting est organisé dans le cadre de la semaine contre la répression et aura lieu à l’Université de Toulouse II Le Mirail, amphi 9 (dans l’Arche).

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Le 6 juillet 2006, la police était intervenue dans le cadre d’un cambriolage aux Mureaux (Yvelines). Lors de cette opération, un policier avait tiré au flash-ball sur un jeune homme, tir qui a entraîné la perte de son oeil gauche. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Versailles a condamné le policier à six mois de prison avec sursis. Par contre, il s’est opposé à une inscription de la peine au casier judiciaire, ce qui permet au fonctionnaire de rester dans la police. Il devra en outre verser 186.000€ de dommages et intérêts à la victime. Lors de l’audience, il avait reconnu avoir désactivé le cran d’arrêt de l’arme et avoir laissé son doigt sur la gâchette.

Pour la deuxième fois en six mois, le prisonnier vert anarchiste Marco Camenisch a été transféré. En octobre dernier, il était passé de la prison de Zurich à la prison de sécurité optimale à Orb. Cette fois, il a été transféré à la prison de Lenzburg. Les raisons de ce nouveau transfert ne sont pas connues. Mais il est clair que pour les prisonniers, chacun de ces déménagements signifie une grande dose de stress: nouvelle situation, nouveau régime, nouveaux harcèlements. Pou lui manifester sa solidarité, les courriers peuvent lui être adressé à l’adresse suivante:
– Marco Camenisch
– Justizvollzugsanstalt Lenzburg
– Postfach 75
– 5600 Lenzburg
– Suisse