Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les contrôles de sécurité dans les aéroports américains mettent en oeuvre actuellement 68 scanners corporels en service, et ce chiffre passera à 1000 d’ici à 2011. C’est après avoir été sélectionnés au hasard que les passagers doivent se soumettre au contrôle de l’appareil. Tout refus entraîne une fouille corporelle systématique. Et cette fouille est extrêmement poussée. Récemment, une hôtesse de l’air a dû montrer sa prothèse mammaire. Un septuagénaire s’est quant à lui uriné dessus lorsque sa poche artificielle s’est percée en raison du tâtonnement zélé d’un agent de sécurité. Plusieurs milliers de plaintes ont d’ores et déjà été enregistrées contre les scanners alors que le débat sur leur efficacité se poursuit.

Selon le Portuguese Foreigners and Borders Service (Service Portugais des Frontières et des Etrangers), 168 militants étrangers se sont vus refuser l’accès au territoire portugais ces derniers jours. Issus de France, de Suède, de Finlande et d’Espagne, ils font partie de mouvements non-violents tels que le ‘Alternativa Antimilitarista – MOC’ espagnol ou le ‘CIRCA’ (Clown Army) français. Ces militants se rendaient à Lisbonne pour rejoindre les différentes actions organisées en marge du sommet de l’OTAN qui se tenait vendredi et samedi dernier: manifestations, actions de désobéissance civile non-violentes, contre-sommet… Diverses actions ont néanmoins eu lieu durant tout le week-end à Lisbonne.

Action contre le sommet de l’OTAN à Lisbonne

Action contre le sommet de l'OTAN à Lisbonne

Alors que l’on estime que le nombre de détenus dans les prisons belges atteindra le chiffre record de 11.000 à la fin de l’année, le ministre de la justice Stefan De Clerck a annoncé son intention de louer la prison de Tilburg au Pays-Bas pour 500 personnes supplémentaires (400 prisonniers belges y sont déjà incarcérés). Depuis 1980, la population carcérale en Belgique a augmenté de 80%, plutôt que de suivre les différentes pistes pour la limitation du nombre de détenus (limiter la détention préventive, faciliter l’accès à la libération conditionnelle…), l’état belge paiera 90 millions d’euros pour la location de la prison de Tilburg pour une durée de trois ans. Par ailleurs, la construction de nouveaux établissements pénitentiaires prévue dans les prochaines années coûtera plus d’un milliard d’euros.

Samedi soir, la police a découvert une bombe dissimulée dans un champ, dans l’état du Bihar. Dans l’attente des démineurs, elle l’a laissée sur place, et a quitté les lieux. Celle-ci a explosé ce matin, alors que les villageois s’étaient rassemblés pour examiner l’engin, tuant sept d’entre eux.

Dimanche, un guérillero a été tué par une patrouille des forces de sécurité dans le village de Borha (Jharkhand). La CRPF et la police avaient déclenché une opération dans les districts de Latehar et de Gumla. A force des recherches, elles ont découvert une planque, de laquelle les maoïstes étaient partis, laissant derrière eux un ordinateur portable et 300.000 roupies (environ 5000 euros) en liquide, qui ont été emmenés. Les guérilleros ont alors pris les troupes à revers, et c’est lors de cette fusillade que l’un d’entre eux à été tué.

Opération de ratissage des forces de sécurité

Opération de ratissage des forces de sécurité

Deux militants anarchistes ont été arrêtés mardi matin en possession d’armes blanches et de tracts à la frontière portugaise, où les contrôles ont été rétablis en prévision du prochain sommet de l’Otan. Un Espagnol de 27 ans et une Portugaise de 33 ans ont été interpellés à l’aube à la frontière de Caia/Elvas (est du Portugal). selon les gendarmes portugais, ils transportaient des « tracts anarchistes et anti-policiers » ainsi que plusieurs armes blanches. Ces deux personnes aux autorités espagnoles.

Quelque 30.000 personnes selon les organisateurs, près de 10.000 d’après la presse, ont manifesté ce samedi à l’appel de la campagne de la plateforme « Paz Sim, Nato Nao » (« Oui à la paix, non à l’Otan ») qui avait organisé un service d’ordre pour « d’empêcher l’infiltration de gens venus créer des troubles ». Ce service d’ordre a tenu à distance du cortège principal une centaine de manifestants, dont quelques jeunes brandissant des drapeaux anarchistes ou déguisés en clowns. Ce groupe a suivi le cortège, entourés d’un large cordon de policiers anti-émeutes, sans qu’il y ai eu d’incident.

Le 26 octobre 2010, la police criminelle du Land de Berlin a perquisitionné les librairies oh21 et Schwarze Risse ainsi que dans l’infokiosque M99 en cherchant des exemplaires du journal Interim. Publié depuis 1988, le journal Interim est un espace important de communication et de débat interne aux milieux autonomes allemands. Le comité de rédaction travaille de manière clandestine et peut changer selon les numéros. Le journal publie de nombreux textes et communiqués de différents groupes autonomes.

Ce n’est pas la première fois que la Justice entre par la force et mène des perquisitions dans des librairies et espaces politiques. L’année passée rien qu’à Berlin, les deux librairies Schwarze Risse ont été perquisitionnées six fois, l’infokiosque M99 cinq fois, la librairie oh21 quatre fois et l’infokiosque de l’Antifa Fusion/ Red Stuff deux fois. La plupart du temps, ces rafles concernaient des journaux incriminés. A chaque fois, elles étaient justifiées par l’article 130a du code pénal «incitation à des délits» et l’article 40 de la législation sur les armes (armes interdites et l’interdiction de fabriquer ou d’inciter à la fabrication de ces armes).

Ce qui est nouveau concernant ces mandats de perquisition est que les gérants des librairies et infokiosques en question se retrouvent dans la position d’inculpés. Le parquet affirme que les inculpés auraient eux-mêmes déposé les exemplaires d’Interims tout en connaissant le contenu. Tout comme l’article 130a ne punit pas un acte concret mais rend punissable la simple « incitation » à un tel, par cette initiative politique, le parquet essaie maintenant de faire découler de la simple présence de certains écrits l’accord des libraires avec les contenus afin de criminaliser ces derniers. Une situation où les libraires et les lectrices et lecteurs ne savent pas si le journal politique qu’elles tiennent dans leurs mains sera criminalisé le lendemain (et elles et eux en même temps) vise concrètement la déstabilisation et l’intimidation.

L’un des sept membres du secrétariat (organe dirigeant) des FARC, José Benito Cabrera, alias « Fabian Ramirez » et « Timochenko » (photo), aurait été tué au cours d’une opération militaire dans le sud du pays, avec six autres membres des FARC. « Ramirez » avait joué un rôle important pendant les négociations infructueuses entre les rebelles et le gouvernement du conservateur Andrés Pastrana (1998-2002). Sa mort éventuelle serait intervenue suite à une opération visant un campement de la guérilla dans le centre du pays, dans une région boisée située entre les départements de Meta et de Caqueta.

Colombie: Nouvelle opération anti-FARC

Deux maoïstes ont été tués hier soir au cours d’une fusillade avec la police dans un petit village de l’Andhra Pradesh. Cette opération a eu lieu suite à l’arrestation d’un sympathisant qui leur amenait de la nourriture. La police l’a forcé à rejoindre le point de rendez-vous où les guérilleros l’attendaient. Un SLR (fusil d’assaut indien), un fusil .303, un pistolet, un appareil photo et un CD ont été retrouvés à proximité des corps. Ceux-ci n’ont pas encore pu être identifiés, mais selon la police, au vu de la qualités des armes qu’ils portaient, il pourraient être des responsables.

Ces trois dernières années, les tribunaux se sont servis de la jurisprudence et de lois antiterroristes rédigées à la hâte et introduites au Code pénal turc en 2005 pour poursuivre en justice les manifestants. Les tribunaux ont décidé que le simple fait d’être présent à une manifestation soutenue par le PKK équivalait à obéir aux ordres du PKK.

Faisant suite aux critiques visant les poursuites engagées à l’encontre d’enfants ayant participé aux manifestations kurdes sur la base d’accusations de terrorisme, le Parlement a amendé ces lois en juillet afin de casser ces condamnations et de mettre un terme aux procès d’enfants devant les tribunaux spécialisés dans les affaires de terrorisme. Toutefois les autres aspects de ces lois demeurent inchangés. Ainsi l’article 220/6 du code pénal turc, qui condamne les crimes commis au nom du PKK et est utilisé pour poursuivre les manifestants en conjonction avec l’article 314/2, qui condamne la participation armée à cette organisation, demeure applicable.

Parmi les cas cités dans le rapport figurent, notamment, les cas suivants: Un étudiant, Murat Isikirik, purge une peine de six ans et trois mois pour avoir fait le signe de la victoire lors de la procession funéraire de quatre membres du PKK à Diyarbakir en mars 2006 et pour avoir applaudi lors d’une manifestation organisée sur le campus de Dicle, à Diyarbakir, en mars 2007. Mère de six enfants, Vesile Tadik a été condamnée à sept ans de prison pour avoir tenu une banderole portant le slogan « La paix ne peut se faire qu’avec Öcalan », lors d’une manifestation organisée à Kurtalan, Siirt, en décembre 2009. Pour avoir crié « Longue vie au président Öcalan » lors d’une manifestation organisée le même jour à Eruh, Siirt, Medeni Aydin a également été condamné à sept ans de prison. Lors de la même manifestation, Selahattin Erden a été aussi sévèrement puni pour avoir tenu une banderole portant un slogan pro-PKK. Lui aussi est actuellement en prison. Fatma Gökhan, Tufan Yildirim et Feyzi Aslan ont été condamnés à des peines allant de 10 ans et cinq mois à 11 ans et 3 mois pour avoir scandé des slogans, fait le signe de la victoire et jeté des pierres lors de la manifestation du 26 mars 2008 à Diyarbakir. Leurs condamnations pour « crimes commis au nom du PKK », répréhensibles au nom de leur « participation à une organisation armée », ont été confirmées et ils purgeront une peine d’au moins sept ans de prison, un autre procès ayant par ailleurs été initié sur la base de nouvelles accusations portées contre eux suite à l’amendement, en juillet 2010, de la loi sur les manifestations et les rassemblements publics.

Les poursuites judiciaires visant des manifestants font partie de mesures de répression plus vastes prises à l’encontre des partis politiques pro-kurdes légaux. Parmi les prévenus se trouvent plusieurs anciens maires et maires en activité, un célèbre défenseur des droits humains, ainsi que des avocats. Six des maires en activité et un défenseur des droits humains arrêtés en décembre dernier sont toujours en détention. Depuis avril 2009, 53 autres personnes, dont certaines sont avocats, sont détenues. À travers toute la Turquie, environ 1.700 membres de partis sont en détention dans l’attente d’un procès reposant sur des accusations similaires.

Un rassemblement contre les poursuites contre les kurdes aura lieu demain 20 novembre, de 13h a 15 h, à la gare du midi.