Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police grecque accuse treize membres présumés de la « Conspiration des Cellules du Feu » d’être à l’origine de la série des paquets piégés qui ont été envoyés à plusieurs ambassades à Athènes, aux institutions européennes et à trois chefs d’Etat européens la semaine dernière. Toujours selon la police, cinq membres de ce groupe avaient été précédemment arrêtés en septembre 2009, mais trois d’entre eux avaient été ensuite libérés, tandis que les autres deux sont restés en détention préventive. Après les attaques au colis piégés à Athènes, deux autres militants anarchistes ont été retenus par la police, tandis que six autres personnes sont recherchées.

La police a mené un raid de contre-guérilla ce matin dans un district de l’Andhra Pradesh. Deux maoïstes ont été arrêtés, un homme et une femme, qui ont immédiatement été identifiés. Depuis 2008, l’état offrait une récompense de 100.000 roupies (environ 1700€) pour leur capture. Les autorités les soupçonne d’être impliqués dans différentes actions, notamment contre certaines infrastructures d’investisseurs étrangers.

Les actions de protestation des maoïstes, entre autre contre la venue d’Obama et la tenue de prochaines élections dans certains états, se poursuivent à travers l’Inde. Les guérilleros avaient appelé à une grève générale de 24h entre dimanche et lundi. Dans le Jharkhand, un chef de gare a été enlevé et les guérilleros ont détruit une des voies de chemin de fer. Selon les témoins, ils criaient des slogans anti-Obama et ont distribué des tracts. Ils ont également endommagé des rails à proximité d’une autre gare dans le même district de Palamu, perturbant le trafic ferroviaire durant de longues heures. Ces explosions n’ont fait aucun blessé. Toujours dans le Palamu, deux immeubles du gouvernement ont explosé dans la journée de lundi.

Dans l’Orissa, les guérilleros ont exécuté deux personnes qu’ils accusaient de se livrer à des activités d’extorsion en leur nom. Tôt dans la journée de lundi, ils ont également fait explosé un bâtiment scolaire utilisé comme camp pour les forces de sécurité lors des opérations anti-maoïstes. Ils ont aussi couché des arbres sur diverses routes importantes, bloquant totalement le trafic routier.

Ce matin, le collectif Désobéissance Civile Belgique a mené une action devant le Palais de Justice de Bruxelles. Un militant est monté sur les échafaudages devant le bâtiment pour y déployer un calicot dénonçant les violences policières graves et répétées durant la semaine du ‘No Border Camp’.

Action Désobéissance Civile Belgique

Une dizaine de camionnettes de la police entouraient le Palais de Justice, et à 11h30, elle a interpellé le militant.

Action Désobéissance Civile Belgique

La régularité de la condamnation à mort en 1982 de Mumia Abu Jamal a donc été à nouveau examinée mardi par une cour d’appel qui peut décider de rétablir la peine capitale ou bien de convoquer un nouveau jury. Lors d’une audience très technique mardi, la cour d’appel fédérale de Philadelphie (Pennsylvanie, est) a écouté les parties contester ou approuver la suspension de sa condamnation à mort qu’elle avait elle-même prononcée en 2008.

La Pennsylvanie ayant déposé un recours contre cette suspension devant la Cour suprême et obtenu gain de cause devant elle, la cour d’appel de Philadelphie doit décider maintenant si elle maintient ou si elle modifie sa décision. Le fond du dossier porte sur une erreur dans les consignes données au jury dans l’attribution de la peine de mort ou d’une peine de prison à vie qui a pu influencer leur décision à l’époque du procès.

A la sortie de l’audience, selon plusieurs témoins, les soutiens de Mumia Abu Jamal, dont son avocate, ont exprimé leur optimisme. Les différents tribunaux et jusqu’à la Cour suprême ayant refusé de remettre en cause la culpabilité du condamné, la question ne porte que sur la peine capitale ou la perpétuité réelle. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la mort en prison pour Mumia. Environ 500 personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice pour demander la libération du condamné.

Mumia Abu Jamal

Mumia Abu Jamal

Une personne interpellée le 28 octobre dans un squat du XXe arrondissement parisien par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), avait été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Paris. La justice l’a placé hier soir en détention provisoire. Déféré le 6 novembre au parquet, cet homme, présenté par la police comme un proche des milieux anarchistes, a comparu lundi soir devant le tribunal correctionnel de Paris. A la demande du prévenu, la 23e chambre a renvoyé son procès au 6 décembre. Entre-temps, le suspect devra rester en prison, le tribunal ayant ordonné son incarcération.

Sur une vidéo d’incidents ayant eu lieu suite à une manifestation contre la loi sur les retraites, on peut voir une personne cagoulée, armé d’un bâton, donner un coup de pied dans le dos d’une personne qui tente d’empêcher une autre personne de briser une vitrine. Selon la police, c’est le donneur de coup de pied qui aurait été interpellé. Cette vidéo avait fait naître des rumeurs contre les « policiers provocateurs ».

Le Front Polisario a, dans un communiqué, donné les derniers chiffres résultant de l’assaut des forces de l’ordre marocaines à l’encontre d’un camp de Sahraouis à proximité de Lâayoune ce lundi. Il a affirmé que onze personnes ont été tuées, 723 blessées et 159 portées disparues. Il a ajouté que la liste actuelle des personnes blessées et disparues n’est pas encore exhaustive et que des morts pourraient encore être retrouvés dans les décombres du camp. Les forces marocaines ont également saccagé des centaines de maisons et boutiques, et détruit des voitures appartenant à des Sahraouis.

Camp de Sahraouis à Lâayoune

Camp de Sahraouis à Lâayoune

Hier, un officier de la CRPF a été tué alors qu’il décollait des affiches d’appel au boycott des prochaines élections dans le Jharkhand. Celles-ci doivent se tenir à partir du 27 novembre, et depuis plusieurs jours, les guérilleros mènent campagne contre leur mise en place. Et la police met tout en oeuvre pour faire disparaître toutes les affiches, étendards, … appelant la population à ne pas se rendre aux urnes. C’est alors qu’il décollait certaines de ces affiches sur la route de Jhumra (photo) que les maoïstes ont déclenché un IED qui a tué le policier.

Dans la même journée mais dans l’Orissa, deux maoïstes ont été arrêtés au cours d’une opération de ratissage. Selon la police, les deux jeunes hommes (29 et 20 ans) seraient impliqués dans divers incidents et responsables de la rédactions d’affiches et de bannières pour les guérilleros.

Inde: Incidents pendant la campagne électorale

Les derniers chiffres concernant la population carcérale en Belgique sont sortis la semaine dernière, et reflète on ne peut mieux l’évolution judiciaire de plus en plus répressive. En effet, la surpopulation a atteint un nouveau record: au 26 octobre, 10846 personnes étaient en cellule, 1106 portaient un bracelet électronique et 1914 bénéficiaient d’une interruption de peine. Et ces chiffres ne comprennent pas les congés pénitentiaires ni les libertés conditionnelles. Régulièrement, l’Observatoire International des Prisons dénonce l’accroissement de la durée des peines, le recours abusif aux détentions préventives, la criminalisation de nouveaux actes, la diminution des libérations conditionnelles,… Par ailleurs, les syndicats ont déclaré que ‘l’effet Tilburg’ (opération de transfert de prisonniers vers la prison de Tilburg au Pays-Bas afin de réduire la surpopulation carcérale en Belgique) était désormais réduit à néant et qu’ils s’attendent à atteindre le cap des 11000 prisonniers avant la fin de l’année.

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975. Depuis 2007, des négociations sont en cours sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario qui réclame l’indépendance de la région. La répression marocaine vis à vis de la population sahraouie est excessivement violente: arrestations, enlèvements, tortures, disparitions,… Le 19 octobre dernier, près de 12.000 personnes avaient dressé un campement à proximité de la ville de Lâayoune pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie et réclamer des emplois et des logements. Dimanche déjà, la route reliant Lâayoune au camp avait été bloquée par les autorités et le réseau de téléphonie mobile coupé.

Ce matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour démanteler le camp. La gendarmerie et les forces auxiliaires ont donné l’assaut à l’aube en utilisant des canons à eux contre les habitants qui ont résisté en lançant des pierres (photos: capture d’écran de la télévision marocaine). Deux personnes ont été tuées et 70 blessées au cours de l’opération. En dehors de la ville, la police avait dressé un barrage pour empêcher les citadins de rejoindre le campement pour soutenir les habitants.

Maroc/Sahara occidental: La gendarmerie attaque le camp de Lâayoune