Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers politiques sahraouis, Elmoujahid Meyara et Mahjoub Ailal ont été transporté jeudi en coma à l’hôpital de Tiznit (Maroc) en raison de la détérioration de leur état de santé, alors qu’un autre, Elouali Amidane a été transféré à l’hôpital de Taroudant pour la même raison.

Le premier âgé de (34 ans) souffre d’infection rénale et d’hypertension artérielle, tandis que le deuxième (25 ans) endure des problèmes digestifs et une chute de poids croissante. De son côté, Elouali Amidane souffre lui aussi d’une insuffisance rénale et nécessite des analyses. La plupart des prisonniers politiques sahraouis souffrent d’une situation critique de santé, en raison des conditions de détention inhumaines auxquelles ils sont soumis dans les prisons marocaines, dont la torture, et des effets des grèves répétées de la faim.

Prisonniers politiques saharouis

Prisonniers politiques saharouis

Samedi 23 octobre : Journée d’action pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah qui entrera le 24 octobre 2010 dans sa 27e année de détention. Deux rassemblement sont prévues en France:

Devant la prison de Lannemezan (Pyrénées atlantiques) à 14 H00.

Devant l’Hôtel de Ville Calonne-Ricouart (Pas-de-Calais). 10h : point-presse organisé par le Comité « Libérez-les ! » de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques (59 – 62); 10h30 : déploiement de la banderole « Libérez Georges Ibrahim Abdallah » sur le fronton de l’hôtel de ville ; 10h30 – 12 h : rencontre avec la population et signature du livre d’or.

Georges Ibrahim Abdallah 2010

Georges Ibrahim Abdallah 2010

Environ 180.000 jeunes, dont 140.000 lycéens, ont défilé dans toute la France, selon l’Union nationale lycéenne (UNL). Les affrontements ont été particulièrement violents à Lyon, à Nanterre et dans plusieurs endroits de la région parisienne. Une collégienne a été blessée sans gravité dans le XVe arrondissement de Paris par un feu de poubelle. A Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), les forces de l’ordre ont procédé à 110 interpellations, dont 81 gardes à vue.

A Lyon (photo), où les incidents sont fréquents depuis le début du mouvement, des violences ont eu lieu d’abord en marge des manifestations lycéennes, puis tout au long de la journée. Des groupes de jeunes ont incendié des automobiles et des poubelles, renversé des camions et des voitures, détruit du mobilier urbain, brisé des vitrines de magasins et de banques à l’aide de chaises volées aux terrasses des cafés, et pillé des magasins. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes et procédé à 13 interpellations. La préfecture a recensé en fin de matinée cinq véhicules incendiés et 30 véhicules renversés.

Incidents suite aux manifestations lycéennes à Lyon

Des affrontements ont repris mardi matin pour la deuxième journée consécutive devant le lycée Joliot Curie de Nanterre, où environ 200 jeunes ont fait face à une cinquantaine de CRS. Lundi, la tentative de blocage de ce lycée avait dégénéré en affrontements entre des jeunes extérieurs à l’établissement et des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flashballs. Mardi, des jeunes, pour la plupart dissimulés sous des capuches et des cagoules, ont lancé des pierres et autres projectiles et incendié un véhicule. Les CRS ont répliqué par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.

A Corbeil (Essonne), une soixantaine de jeunes provenant, selon la police, de la cité des Tarterets ont rejoint 250 lycéens de l’établissement Robert Doisneau et ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Les manifestants ont volé des équipements de police et des grenades lacrymogènes dans la voiture d’une commissaire. A Savigny-sur-Orge (Essonne), les manifestants lycéens eux-mêmes qui ont dégradé du mobilier urbain, provoquant une intervention des forces de l’ordre.

A Mulhouse (Haut-Rhin), 500 à 600 lycéens et étudiants ont lancé des pierres, dégradé des voitures et brisé des vitrines. La police tiré des gaz lacrymogènes et procédé à plusieurs interpellations.

En Seine-et-Marne, de nouveaux incidents ont eu lieu devant le lycée Bacherlard à Chelles. D’autres débordements ont été constatés à Combs-la-ville, Meaux ou encore à Avon. Dans les Yvelines, des violences ont éclaté en marge d’une manifestation à laquelle participaient entre 300 et 500 lycéens entre le quartier du Val-Fourré et le centre ville de Mantes-la-Jolie.

Dans le Val-d’Oise, à Argenteuil, entre 9 heures et 13 heures, quelque 500 personnes se sont rassemblées sur la dalle. A la fin de la manifestation, une centaine de jeunes ont joué au chat et à la souris avec la police, brûlant des poubelles. Un hélicoptère a été appelé en renfort. Les forces de l’ordre ont procédé à 30 interpellations.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé un total de 1.158 « casseurs » interpellés depuis une semaine en marge des manifestations en France, dont 163 personnes lors des affrontements qui émaillés la journée de mobilisation de ce mardi.

Incidents suite aux manifestations lycéennes à Lyon

Le parti socialiste au pouvoir et le parti populaire de l’opposition se sont mis d’accord ce mardi pour durcir la loi contre les partis et les élus de la gauche indépendantiste qui ‘soutiendraient’ ETA. Cette proposition viendrait compléter la mesure adoptée en 2003 qui avait notamment permis d’interdire Batasuna, d’interdire des organes de presse, des organisations de jeunesse, de famille de prisonniers, etc.. Les modifications permettraient, entre autre, de destituer les candidats jugés « proches » d’ETA, même une fois élus.

Le procès de 151 personnes accusées d’entretenir des relations avec le PKK a commencé hier à Diyarbakir. Parmi la quantité de suspects, 103 sont maintenus en détention depuis leur arrestation il y a plus d’un an et demi. Une douzaine de maires élus, membres du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie) se trouvent sur le banc des accusés dans un tribunal qui a du être agrandi vu leur nombre. Les charges retenues sont l’adhésion à un groupe armé illégal, la diffusion de sa propagande, la perturbation de l’intégrité territoriale de la Turquie et la tenue de meetings publics illégaux. L’accusation réclame des peines allant de quinze ans de prison à la perpétuité. La police de Diyarbakir a pris des mesures sécuritaires exceptionnelles pour encadrer le procès, déployant plus de 2.000 officiers. Hier déjà, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal. A l’entame des débats, les accusés ont unanimement demandé que leurs avocats respectifs puissent s’exprimer en kurde, estiment que c’est un droit naturel que de pouvoir se défendre dans sa langue maternelle. L’audience a d’emblée été ajournée pour examiner la question.

Tôt ce matin, un IED a explosé le long d’une route du district de Malkangiri, dans l’Orissa. L’explosion, attribuée aux maoïstes, très actifs dans la région, n’a causé aucun dégât. Les guérilleros auraient eu l’intention de surprendre les membres de la Border Security Force qui transitent par cette route tous les matins. La bombe a en effet explosé à 250 mètres de leur camp. Une opération de ratissage a été lancée et les patrouilles sont multipliées depuis ce matin pour tenter de retrouver les guérilleros. Par ailleurs, à cinquante kilomètres de là, à Gobindpali, les maoïstes ont collé des affiches et des étendards sur lesquels ils demandent aux membres de la force de sécurité spéciale et aux volontaires pour la défense du pays, de démissionner.

Au total, les autorités françaises ont interpellé quelques 651 personnes en marge des manifestations qui se sont déroulées ces derniers jours en France. Le ministre de l’intérieur a déclaré que les forces de l’ordre utiliseront systématiquement des moyens photo ou vidéo comme éléments de preuves pour d’éventuelles poursuites judiciaires. Selon ce même ministre, 47 policiers auraient été blessés au cours d’affrontements avec les manifestants.

En ce qui concerne l’adolescent blessé par un tir de flash-ball (il souffre de fractures de la pommette, du nez et de l’orbite oculaire avec un décollement de la rétine), le ministre s’est contenté de rappeler les conditions d’utilisation de l’arme. Une enquête de la police des police est en cours, alors que la vidéo de l’agression a été publiée sur internet.

Dans le cadre de l’attaque dirigée par le régime marocain contre les mouvements sociaux, nous avions annoncé l’arrestation de quatre militants étudiants. En fait, deux militants ont été arrêtés Youssef El Hamdia et Ilham Hasnouni. Les deux autres militants dont nous annoncions l’arrestation, Mourad Chouini et Khalid Meftah, étaient déjà détenus suite à la répression qui avait frappé le groupe de jeunes communistes (de l’organisation Voie démocratique basiste) et syndicalistes étudiants (à l’Union Nationale des Etudiants du Maroc) auqel appartenait Zahra Boudkour récemment libérée.

Deux guérilleros maoïstes ont été capturés après une fusillade dans le district de Palamau (Etat de Jharkhand). Un des deux maoïste arrêté, Girivar Chaudhary, est responsable du Comité populaire du district. Deux fusils, des munitions et de nombreux documents ont été saisis. A Hazaribagh, deux autres guérilleros ont été arrêtés, parmi lesquels le commandant sub-zonal, Irfan Mia. Un fusil et des munitions ont été saisis. Par ailleurs, la guérilla a abattu un indicateur de police dans le district de Garhwa.