Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis samedi, les forces de sécurité du Jharkhand et le l’Orissa ont conjointement déclenché une vaste contre-offensive dans la forêt de Saranda (Singhbhum Occidental, Jharkhand). Selon un haut fonctionnaire de police, entre dix et douze guérilleros ont été tués au cours du week-end. Les forces de sécurité ont également détruit deux camps d’entraînement maoïstes, un bunker et ont saisi deux armes et cinq grenades. Deux hélicoptères, des membres de la CRPF, de la CoBRA, de la police armée de l’état et du district ainsi que des hommes de la sécurité de l’état voisin de l’Orissa ont pris part à l’opération. Trois d’entre eux ont été tués. Au même moment, les guérilleros ont fait explosé une auberge et un autre bâtiment dans lesquels les forces de sécurité avaient logé il y a deux mois à Anandpur (Punjab). Ils ont également déclenché l’explosion de trois IED dans la jungle.

Ce vendredi, des membres de Tayad ont entrepris de rallier à pied la ville d’Ankara en partant d’Istanbul. Cette marche avait pour but de protester contre les conditions de détention dans les prisons turques, d’exiger la libération des prisonniers gravement malade et la suppression du régime d’isolation qui est appliqué aux détenus. Le groupe de marcheurs a distribué des tracts aux habitants de villages qu’ils ont traversé. Durant toute la route, ils ont été encadré par la police.

Dans la journée de samedi, à proximité de Bolu, ils ont été attaqué par un groupe d’une cinquante de jeunes personnes qui leur ont lancé des pierres et des bouteilles en verre. Plus tard, elles ont été rejointes par des artisans qui s’en sont pris aux militants avec des outils, tels que des tourne-vis. Un avocat présent dans le groupe de marcheurs a déclaré à la presse que la police n’avait eu de cesse de provoquer les villageois durant toute la marche en leur disant que le groupe était composé de membres du PKK et qu’ils portaient le corps d’un des leurs pour un enterrement. La police n’a, à aucun moment, tenté de disperser les assaillants. Finalement, les militants de Tayad ont continué leur chemin, toujours sous surveillance policière.

Durant l’opération menée jeudi au cours de laquelle le commandant Mono Jojoy a été tué, la police a saisi quinze ordinateurs portables, 94 clés USB et quatorze disques durs. Elle pense que l’un des appareils puisse être l’ordinateur personnel du commandant des FARC. Quarante experts de l’unité d’enquête criminelle de la police de Bogota travaillent actuellement pour tenter de briser les codes de sécurité des appareils saisis pour accéder à leur contenu. Ils espèrent ainsi pouvoir localiser les camps des guérilleros afin de mieux cibler leurs futures attaques. La police a également donné ce week-end les détails de l’opération de jeudi. 78 avions ont survolé le camp de Mono Jojoy et y ont lâché des douzaines de bombes. 400 membres des forces spéciales ont été parachutés pour encercler le camp. Après plusieurs heures de combats, 400 policiers supplémentaires les ont rejoints. L’armée colombienne affirme qu’entre vingt et trente guérilleros ont été tués et que treize policiers ont été blessés, pour la plupart durant leur parachutage dans la jungle.

Les combats se poursuivent actuellement dans la zone du camp des FARC. Par ailleurs, environ 10.000 policiers supplémentaires ont été déployés dans les grandes villes du pays pour empêcher les attaques des FARC en représailles de cette vaste contre-offensive.

En réponse à l’appel lancé hier par plusieurs mouvements de la gauche indépendantiste (dont Batasuna), deux représentants de l’ETA ont accordé un interview au journal Gara. Au cours de cet entretien, ils ont annoncé que ‘l’ETA est disposée à faire cette avancée’, à savoir observer un cessez-le-feu permanent et vérifiable, ‘et même à aller plus loin si les conditions sont réunies pour cela’. Le Ministre de l’Intérieur espagnol a immédiatement réagi en affirmant que les déclarations et les interviews d el’ETA ne sont qu’une perte de temps et que le gouvernement attend de l’ETA qu’elle dénonce la violence définitivement.

La première activité organisée dans la cadre du No Border Camp s’est tenue ce dimanche après-midi, non sans avoir été largement réprimée. Les militants s’étaient donné rendez-vous à la gare de Nossegem à 14h pour se rendre au centre fermé de Steenokkerzeel pour dénoncer, entre autre, la politique d’expulsion de la Belgique. Mais déjà à la gare, la police entre en action. Les militants sont empêchés d’entrer dans le train, les forces de l’ordre contrôlent les cartes d’identité, filment les visages, fouillent les voitures. Les personnes présentes sont bloquées dans la cage d’escalier de la gare. Finalement, une centaine de personnes atteignent le 127 bis aux sons des slogans ‘Solidarité avec les sans-papiers’ et ‘Police partout, justice nulle part’. La manifestation est directement encerclée par la police, et onze militants qui bloquaient l’entrée du centre sont interpellées. Vers 17h, une auto-pompe arrive sur place, ainsi que des policiers à cheval. Poussée dans le dos par les policiers, la manifestation retourne vers la gare où les onze personnes interpellées sont relâchées. Cinq autres militants, qui ont tenté de franchir le cordon policier, ont également été arrêtés. L’un d’eux aurait été frappé violemment. Un avocat présent sur place et témoin de la scène, a signifié qu’il ne s’agissait pas d’un cas d’auto-défense.

Les autorités turques ont remis vendredi au ministre allemand de l’Intérieur un dossier sur l’action du PKK en Allemagne, invitant ce pays à sévir contre ce mouvement interdit en Allemagne depuis 1993. Le PKK est interdit dans les pays de l’Union européenne (UE) mais la Turquie souhaite que les ONG, fondations ou associations qui soutiennent la cause kurde soient également réprimées par la justice.

Le ministre allemand, en visite en Turquie, a indiqué que ses services étudiaient le dossier qui lui est remis. Il a aussi ajouté que la Turquie et l’Allemagne avaient décidé de mettre en place un comité politique pour « mieux coordonner » les efforts en matière de lutte anti-terroriste.

Selon le journal indépendantiste basque Gara, Batasuna devrait, avec plusieurs autres mouvements indépendantistes, soumettre cet après-midi un accord pour un scénario de paix. Aucun détail sur son contenu n’a été confirmé, mais il semblerait que les signataires évoquent « un cessez-le-feu permanent, unilatéral et vérifiable par la communauté internationale » de la part d’ETA, qui soit l’expression de la volonté d’un abandon de son activité armée. Parallèlement, ils exigent de l’état espagnol l’abrogation de la loi qui a permis l’interdiction de Batasuna et la suspension des instructions judiciaires et procès en cours contre ses dirigeants.

Au début du mois, l’ETA avait annoncé qu’elle ne mènerait pas d’actions offensives armées, mais sans préciser si la trêve était temporaire ou non. Quinze jours plus tard, l’organisation s’était dite prête à dialoguer avec des médiateurs internationaux pour étudier avec eux les étapes nécessaires au processus démocratique, y compris les engagements que doit adopter l’ETA. Mais toutes ces annonces ont jusqu’à présent été jugées « insuffisantes » par le gouvernement espagnol.

Ce jeudi, les autorités colombiennes ont déclaré que Jorge Briceño, alias ‘Mono Jojoy’ faisait partie d’un groupe de guérilleros qui a été décimé au cours de la nuit de mercredi. ‘Mono Jojoy’ était un des membres du Secrétariat des FARC, structure disposant de la plus haute autorité dans l’organisation, et commandait le Bloc Est. Il a été tué au cours d’une opération menée par les forces gouvernementales dans le centre du pays, durant laquelle une vingtaine de guérilleros ont également été tués. Des photos de son corps, sur lesquelles on distingue de larges blessures au visage, ont été transmises à la presse. Ce vendredi, les autorités ont affirmé que leurs troupes continuent à avancer et qu’elles combattent toujours dans la région.

Mono Jojoy

Mono Jojoy

En Belgique, l’utilisation du Taser est interdite par la loi du 9 juin 2006 en tant qu’arme à électrochocs. C’est un pistolet électrique qui délivre une décharge de 50.000 volts et paralyse sa cible, et dont on voit régulièrement les effets destructeurs dans les pays où son usage est permis. Selon un rapport d’Amnesty International, le Taser a provoqué la mort de 251 personnes entre 2001 et 2008 de par le monde.

En 2009, le ministre de la justice belge avait du reconnaître que les forces spéciales de police disposaient de Taser, et ce en dépit de la législation. Et aujourd’hui, le porte-parole de la zone de police de Molenbeek a ouvertement demandé qu’en Belgique aussi, le Taser soit autorisé. Il affirme entre autre que les policiers ne se sentent plus en sécurité avec leur équipement classique et que de toute façon, l’utilisation d’une arme non-léthale reste préférable à celle d’une arme à feu.

Pistolet Taser deuxième génération

Pistolet Taser deuxième génération

Les forces de sécurité ont mené plusieurs raids dans la journée d’hier dans diverses zones du Midnapore occidental contrôlées par les guérilleros maoïstes. Deux d’entre eux, Sukdeb Soren et Jubaraj Murmu, ont été arrêtés. Sukdeb serait un sous-commandant spécialisé dans la pose d’IED. Les policiers auraient saisi vingt kilos d’explosifs, du nitrate d’ammonium (servant à la fabrication d’explosif), quatre carabines, 803 bâtons de gélatine et mille détonateurs.