Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi a eu lieu le troisième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereven d’Allemagne vers la Turquie. Un nouveau rassemblement aura lieu mercredi prochain: même endroit même heure (devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles, 14h-15h).

Rassemblement pour Faruk Ereven

Rassemblement pour Faruk Ereven

Depuis 2002, Abu Dhabi utilise la technologie du scannage de l’iris pour le contrôle des entrées à ses frontières: 1.894.926 empreintes d’iris ont été collectées, appartenant à 947.463 personnes différentes. Parmi ces dernières, 235.000 ont été interdites d’entrée dans l’émirat et refoulées. 26 nouvelles installations de scannage d’iris seront installées cette années à Abu Dhabi.

En Belgique 6 centres de détention enferment les candidats migrants qui se sont fait arrêter par nos polices, afin de les renvoyer dans leur pays d’origine. Une centaine de personnes ont participé à la manifestation du 27 février devant le centre fermé de Bruges, un centre réputé pour des méthodes d’enfermement des plus répressives, les droits des migrants enfermés étant bafoués, les conditions de vie étant des plus précaires.

Ce rassemblement s’inscrivait dans une continuité d’actions européennes contre le système de contrôle et pour la liberté de migrer, pour la liberté de circulation et d’installation de tous et de toutes,et pour la fin des frontières.

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

La police du Bengale occidental a arrêté mardi soir Telegu Deepak à Calcuta, la capitale de l’Etat. Telugu Deepak, dont le vrai nom est Venkateshwar Reddy, serait le commandant des opérations militaires maoïstes dans les États de Bihar, d’Orissa et de Jharkhand. Il était recherché par la police après l’attaque des maoïstes contre un camp des forces de police qui a causé la mort de 25 policiers mi-février, dans l’est du pays. Les forces de sécurité le soupçonnent d’avoir été l’organisateur de cette attaque. Cette arrestation a mis en alerte les services de renseignements et les forces de sécurité, car il semblerait que les maoïstes aient réussi à s’infiltrer dans la capitale du Bengale Occidental.

Après la France, c’est au tour de la Belgique de lancer une vaste campagne dans les milieux kurdes. Tôt ce matin, ce ne sont pas moins de 25 lieux qui ont été perquisitionnés par 300 hommes de la police fédérale et des brigades spéciales, tant en Flandres qu’à Bruxelles et en Wallonie. Le siège de la télévision kurde Roj TV à Denderleeuw a notamment été la cible d’une descente. Cette chaîne est accusée par la Turquie d’être de porte-voix du PKK. Une quinzaine de personnes ont été interpellées, dont les deux personnalités que sont Zübeyir Aydar et Remzi Karal.

Logo de Roj TV

Un officier de l’armée en désaccord avec le régime actuel est sorti de l’ombre en début de semaine afin de témoigner et de rendre publiques les différentes missions qu’ont reçu l’armée et la police hondurienne depuis le coup d’Etat du mois de juin dernier. Son témoignage vient renforcer tout ce qui était largement soupçonné, mais indique également des éléments inquiétants, tels que le fait que l’armée est actuellement formée aux techniques antiterroristes et qu’elle dispose d’un matériel d’espionnage très perfectionné provenant de pays étrangers (probablement des Etats-Unis et d’Israël). Il indique que la mission qui leur est allouée aujourd’hui (alors que la mission initiale consistait à réprimer la population afin d’épuiser les manifestants dont le mouvement se serait éteint de lui-même) est d’éliminer purement et simplement toute menace contre le régime et donc tous les leaders de l’opposition disséminés à travers le pays. Dans ce but, des militaires et des policiers s’infiltrent dans toutes les organisations populaires ainsi que dans le réseau de diffusion et les sites web de la résistance. De plus, il indique que des listes ont été élaborées, désignant toutes les personnes à éliminer (leaders des foules manifestant contre le putsch, organisateurs au sein des communautés, leaders populaires des mouvements des travailleurs, nouveaux leaders avec des idées socialistes/communistes ayant un haut pouvoir de pénétration dans toutes les couches de la population,…). Selon lui, les personnes tuées ces derniers mois ont toutes été des objectifs préalablement sélectionnés. Enfin, l’officier affirme également que les corps de sécurité du régime reçoivent une formation continue de la part de formateurs mercenaires antiterroriste internationaux.

En 2008, l’Allemagne adoptait une nouvelle loi en vue de transposer la directive européenne sur la conservation des données afin de pouvoir, notamment, tracer et identifier la source et la destination d’une communication, la date, l’heure et la durée de celle-ci ainsi que son type. La loi allemande obligeait dès lors tous les fournisseurs d’accès à Internet et de téléphonie à conserver les traces de leurs abonnés sur les réseaux de communication pendant six mois. Ce 2 mars, la cour constitutionnelle allemande a demandé la destruction de toutes ces données accumulées depuis 2008 dans le cadre de la lutte antiterroriste. Elle a estimé que la loi n’était pas suffisamment transparente, qu’elle violait le secret des correspondances et n’encadrait pas suffisamment l’utilisation qui serait faite de ces données, que les mesures de sécurité censées les protéger n’étaient pas suffisantes, que les motifs invoqués – lutte contre le terrorisme,… – n’étaient pas assez clairs en terme de protection de la vie privée. La cour constitutionnelle a donc exigé que soient détruites toutes ces informations.

L’Allemagne est le troisième pays après la Bulgarie et la Roumanie à avoir considéré comme inconstitutionnelle la conservation des données. Néanmoins, ces trois pays n’ont pas contesté la nécessité de la directive européenne. Ils ont plutôt mis en avant le problème de son interprétation dans les lois nationales, contrairement à l’Irlande qui elle, a déposé plainte contre la directive devant la cour européenne de justice.

C’est dans le courant de la semaine passée qu’un cocktail Molotov a été lancé contre les bâtiments de l’École régionale et intercommunale de police de Bruxelles, l’Érip, 190, avenue des Anciens Combattants, à Evere, le plus grand centre policier de recrutement et de formation du pays.

Les auteurs ont dû pratiquer un passage et cisailler des grillages. Les dégâts matériels sont suffisamment importants (du béton a été fragilisé) pour avoir justifié le déplacement d’AIB Vinçotte et vérifier la stabilité du bâtiment. Par la suite, on a craint la fuite de gaz et l’Érip dû être évacuée en journée. Plusieurs vitres ont explosé et les flammes qui ont noirci un morceau de façade ont attaqué plusieurs locaux. L’engin incendiaire avait été déposé sciemment au pied d’une borne de Sibelga. La compagnie bruxelloise a dû couper le gaz.

Depuis plus d’un an, le militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan souffre d’une malade grave, rare et évolutive nécessitant un traitement personnalisé très pointu. Malgré les nombreuses demandes faites par ses avocats afin qu’il soit hospitalisé, Rouillan est resté incarcéré à la prison des Baumettes, puis au centre de détention de Muret, sans bénéficier des soins adaptés à son état de santé. Aujourd’hui, le prisonnier a enfin pu entrer à l’Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale située au sein de l’hôpital de La Piété-Salpétrière, le seul hôpital français où exercent des spécialistes de sa maladie.

Régulièrement, les gardes républicains français suivent des formations visant à les mettre dans des situations les plus proches de la réalité. Le 16 février dernier, un exercice les opposait a des gendarmes d’un escadron mobile qui tenaient le rôle des manifestants. Durant l’entraînement, un garde républicain a lancé une grenade de ‘désencerclement’. Cette munition, que les autorités affirment n’être pas dangereuse, produit une déflagration assez forte pour permettre à un agent des forces de l’ordre de se dégager en cas d’échauffourée. Le militaire a donc lancé cette grenade sur les ‘manifestants’ afin de les disperser. Bilan: seize blessés. Un gendarme a été touché par un éclat de grenade, tandis que tous les autres souffrent de troubles auditifs.